• 4011066814_679fcce595.jpgMoi, mes souliers ,je les veux avant tout confortables.
    Certes, je veille aussi à leur esthétique , mais leur qualité première, c'est que j'y sois bien dedans
    car si l'on est mal chaussé, la journée s'envole en fumée et tous les moments que l'on vit sont vides de sens et de bonheur.
    L'autre jour, j'allais au marché dans la petite ville à côté de chez nous et je passe devant l'unique marchand de souliers et l'envie me prend de regarder la vitrine, sait-on jamais? L'hiver, c'est plus difficile de se chausser quand on a des pieds trop sensibles..Je vois une paire qui semble me convenir...Je rentre donc..Je les essaie...La douleur me contracte, pourtant , c'est bien la bonne taille mais la forme n'est pas adaptée à mon pied...Je regarde les autres chaussures offertes à mon regard...Tiens, celles-ci, là sur l'étalage,elles sont larges et pratiques à enfiler: de faux lacets et une fermeture éclair sur le côté ...oui mais, elles ont un look un peu jeune..J'hésite..bon je peux toujours les essayer....Merveille ! J'y suis comme chez moi..j'y suis comme dans des pantoufles...Comment résister ? J'ai trouvé chaussures à mon pied..Je ne vais pas les laisser échapper...Depuis , chaque fois que je les prends, je ressens le même bien être...Ah ! Comme c'est bon d'être bien dans ses souliers! Comme c'est bon de trouver chaussure à son pied...
    (La photo ne correspond pas à ce que j'ai acheté et qui me met si fort à mon aise mais je n'ai pas d'appareil photo en ce moment..Je peux au moins vous dire la marque : ce sont des "rieker")
     

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  • 2009automne-chapelle-st-Christophe-026.jpg2008d-cembre-014.jpg

    C'est vrai, hier la neige est tombée
    et la cloche du village,muette depuis plusieurs années, a sonné pour la première fois ....
    C'est faux,hier la neige était légère et il y avait du vent et l'olivier dresse allègrement ses branches et n'a retenu que quelques petits paquets par-ci, par là, au creux des branches.
    Et si la cloche a réellement sonné hier, ce n'est pas celle que vous voyez  qui est perdue sur la colline à quelques kilomètres de chez nous...

    Hier donc, alors que j'écrivais sur mon cahier,la cloche a sonné ..Il était cinq heures de l'après midi...
    La cloche fêlée depuis la guerre a été refondue, son mécanisme très ancien a été remplacé...Et de nouveau, elle sonne et, en cette fin d'année, on la baptisera "Marie-Madeleine" je crois...Le maire offrira le vin chaud...
      C'est une joie enfantine qui m'envahit en l'écoutant
    comme si l'âme du village soudain se mettait à vibrer,
    comme si les sons de cette cloche réunissaiet tous les gens de par ici
    Et Dieu sait s'ils sont divers, tous ces gens mais le son doux et harmonieux de la cloche me dit que les contraires peuvent s'allier.
      Autrefois c'était un appel à la prière...Maintenant ces mots ne veulent plus dire grand chose pour beaucoup peut-être mais qu'importe..J'aime à l'entendre cette cloche et elle est toujours là pour réunir...
      Et qu'elle ait recommencé à sonner alors que j'écrivais et que l'écriture me sortait de l'apathie, faisait circuler en moi un courant de vie et me faisait découvrir une source...C'est comme si la cloche se réjouissait avec moi de ce supplément  qui m'était offert à travers ces humbles mots que je transcrivais sur le papier

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  • Je  me souviens du jour où j'ai découvert ce poème, de l'illustration qui l'accompagnait, de ses coloris mauve et grenat, de la place où j'étais assise  tout près de la fenêtre, de la robe que je portais quand je le lus pour la première fois,  Désormais ce poème ne cesserait plus de chanter en moi et colorerait de bleu tendre mes moments de détresse; Marie Noël nous parlait d'une attente déçue, d'une rencontre qui ne s'était pas faite...mais moi je venais de rencontrer , dans sa chair vive, un écrivain et je ne l'oublierais plus. Je vivais dans ce secret dévoilé à moi seule, c'est du moins ce que je ressentais.
    A seize ans, je fus employée dans une colonie de vacances et , au retour, dès que je reçus la somme octroyée, je courus acheter un livre de Marie Noël :" Les chansons et les heures" et je l'emportai comme un trésor...Depuis j'ai acheté beaucoup de livres mais je ne puis ouvrir celui-là sans ressentir à nouveau la merveille de cet instant de grâce.
    Quelques années plus tard, par hasard, mais le hasard existe-t-il? Je découvrais un disque où les chansons de Marie Noël nous étaient données par une voix cristalline et pure : celle d'une jeune paralytique...L'interprète elle aussi était le lieu où joie et douleur étaient inséparables.
    Plus tard, je reçus chez moi une correspondante roumaine...C'était la première fois que nous nous rencontrions.
    Elle était marquée dans sa chair par le malheur de son pays et par une polyomélite qu'elle avait eu enfant et qui l'avait rendue incapble de marcher pendant plusieurs mois.  Elle avait gardé cependant la faculté de s'émerveiller...Un soir, elle me demanda d'écouter quelques chansons françaises...Sans hésiter, je sortis le disque de Marie Noël  bien que ces chansons-là n'aient jamais été à la mode...Je ne m'étais pas trompée..elle aussi entra en connivence avec cette musique-là et ces paroles..Ce soir-là fut une de nos plus belles soirées...Nous avons ensemble communié à la même saveur, au même parfum, aux mêmes eptites notes ténues et pourtant essentielles.
    Les années s'écoulant, ainsi je demeure à la recherche de ce lieu où les contraires ne se repoussent pas mais s'aimantent et se complètent ; Et parfois, dans une chanson, au cours d'une rencontre, j'entrevois quelques instants ce lieu de grâce etje protège précieusement cette vision comme une chandelle dans la nuit .


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  •   J'étais très jeune alors, presque une enfant encore. Je feuilletais une revue lorsque une page m'arrêta éveillant en moi d'étranges résonances...Je venais de découvrir un poëme de Marie Noël. Il s'intitulait modestement "chanson" et faisait naître en mon coeur une déchirure délicieuse.  Or chaque phrase résonnait pour moi comme une musique familière, comme si brusquement toute ma vie se trouvait derrière moi. Comment si jeune et dans l'ignorance totale de ma vie à venir avais-je pu m'y reconnaître, je ne sais, mais c'était ainsi.
      Ce poème parlait d'une rencontre manquée comme chacun en connaît à ses heures...rien là que de très ordinaire...mais le ton était si mélodieux, si léger malgré la souffrance due à la perte, si doucement enivrant et sautillant qu'il m'avait un air de Paradis. C'était une chanson qui avait traversé des pays immenses, une chanson qui coulait frémissante et vive sur la pente de la montagne et qui portait en son gazouillis toute la joie et la douleur du monde. Ce n'était pas un air qui vous envoyait le malheur en plein visage, un air en détresse qui entraînait celui qui se laissait séduire à sa perte,. Mais bien au contraire il vous poussait en avant. Il venait de si loin et vous ouvrait d'étranges espaces. Il était le lieu  où le manque ne provoque nirévolte ni amertume mais devient lui-même source d'allégresse. (à suivre)

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  •   Cette nuit,après trois bonnes heures de sommeil, je me réveille.
    Un rêve m'habite, ce qui est rare,d'ordinaire je n'ai aucun souvenir, même pas la queue d'un rêve, tout s'évanouit dès que j'accède à la conscience.
    Et curieusement, j'ai même la sensation que ce rêve m'est déjà venu plusieurs fois...
    Je suis dans un cimetière souterrain...Je suis avec d'autres personnes..
    Seule , la peur m'engloutirait je crois.
    Ces personnes n'ont pas de visage, peu importe, elles sont là.
    Le cimetière est exactement comme celui de notre village, il y a même des fleurs...Comment vivent-elles sans soleil ?Dans les rêves, on ne se pose pas ce genre de question.
    Je suis étonnée de la grande paix qui m'enveloppe en sortant de ce rêve...
     il y avait des fleurs, il y avait de la vie et nulle raison d'avoir peur.

    ( Impossible de prendre une photo d'un cimetière de rêve, c'est donc celui du village que vous pouvez apercevoir)

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