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La semaine dernière, je rencontrais une personne qui m'expliquait que, bien que sa retraite soit confortable, elle avait le souci de mettre de l'argent de côté pour que,lorsqu'elle serait bien vieille, elle puisse se choisir une maison de retraite de qualité.Tel était son projet de vie : amasser pour ce temps encore un peu lointain et assez incertain mais qu'elle désirait le plus long et le plus confortable possible.
Cet après midi, j'écoutais à la radio un cinéaste connu dire qu'il savait très bien qu'il finirait sa vie sans rien..Il n'avait pas de maison à lui, il n'avait pas d'assurance sociale et quand il ne pourrait plus travailler, il serait dépouillé de tout. Mais peu lui importait...Ses films valaient tellement mieux que lui qui n'était qu'un pauvre bougre, somme toute...Et c'est pour son oeuvre qu'il voulait vivre. C'est à elle qu'il consacrait tout son temps et toute son énergie .
Le reste lui importait peu.
Ces deux êtres peuvent-ils se comprendre ?
Ont-ils tous les deux raison d'agir selon leur nature, selon leur vérité?
Et comment se fait-il que ce qui est l'essentiel pour l'un soit à l'opposé de l'essentiel de l'autre ?
Je me sens quand même plus proche du second même si je n'ai pas créé une oeuvre mais le premier peut-il agir autrement qu'il ne le fait sans être en contradiction avec lui-même ?
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C'est la campagne
Les maisons sont clairsemées
Ce n'est pas toujours facile de se repérer
Pas de nom de rue
A côté il y a un bois
et à côté de la boîte aux lettres
il y a la brouette
Pas besoin de lunettes
pour lire le nom de Nono
c'est écrit en gros
mais ce qu'il n'a pas dit
c'est qu'aujourd'hui,
c'est son anniversaire...
Youpi !
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Guillevic
"Il y a des monstres qui sont très bons,
qui s'asseoient contre vous
les yeux clos de tendresse
et sur votre poignet
posent leur patte velue."
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"C'est un vieux qui passe ,toussant,
crachant, boîtant sur son bâton,
tout fatigué d'avoir marché -
la route est longue -
et tout heureux d'être arrivé,
lorsque le village se montre
comme des enfants en tabliers blancs
qui, las de jouer, se seraient assis
au milieu des prés
pour passer le temps.
Ensuite c'est un char avec un vieux cheval,
et la blouse de l'homme,
bossu par derrière à cause du vent,
a l'air d'une cloche.
Le cheval trotte d'un petit trot las,
ses grelots font une chanson triste,
les peupliers défilent un à un,
la route se déroule;
et l'homme s'en va avec un plumet
de fumet bleu, fumant sa pipe."
Charles-Ferdinand Ramuz (1920)
j'aime beaucoup ce poème de Ramuz, il nous parle de choses banales mais le regard qu'il porte sur ces êtres et sur ces objets leur donne une densité, une présence étonnante et presque irréelle...A partir d'une réalité très prosaïque, il nous invite au rêve .
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Je n'ai pas un goût immodéré pour la vie
trop d'obstacles en ôtent la saveur
et je ne suis pas un bon guerrier,
je ne sais pas les abattre;
je ne suis pas un bon stratège
je ne sais pas les détourner
et les faire disparaître...
Et les accepter
ce serait garder de la vie une flamme trop ténue...
Pourtant la vie, quand on y songe,
est un miracle permanent;
Peut-être, un peu de patience,
un peu d'indulgence, un peu de confiance
permettrait d'avancer sur ce long chemein
et d'en savourer chaque parfum;
Et puis savoir accepter
chaque pierre sur la route
comme un cadeau
même si elle blesse notre pied.
Tout découvrir
comme une surprise heureuse.
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