•    Le 21 juillet, Quichottine nous parlait d'un livre qu'elle avait adoré, un livre ancien dont on a fait un film..et elle en parlait avec tant d'enthousiasme qu'elle m'a donné envie de le lire moi aussi..Je viens d'en lire la dernière page hier soir et je suis sous le charme....Prue ou Prudence , l'héroïne principale, est très attachante..Et ce n'est pas, à nos yeux, son bec de lièvre  qui lui enlève son attrait...Mais dans le monde où elle vit, cela suffit à ce qu'on la prenne pour une sorcière
    "Privée d'amoureux, jaurai voulu aimer le monde entier, du moins tout ce que je pouvais en atteindre"
      Quichottine a choisi de nous parler du moment où elle rencontre pour la première fois celui qu'elle aimera toute sa vie..Pour moi, il est un autre moment que j'ai beaucoup aimé,c 'est lorsqu'elle nous parle d'une singulière soirée qui va embellir sa vie
    "A ce moment, le calme était si parfait, le verger au-dehors si vide, à part l'ombre claire des pommiers, si vides aussi les prés voisins..qu'il me vint je ne sais d'où un sentiment de douceur que je n'avais jamais éprouvé..On eut dit qu'un être éblouissant venu de très loin, avait soudain envahi mon coeur. Tout prenait un autre aspect plus clair, plus beau..Cela allait et venait à son gré comme la brise passe sur les blés. Il était bien singulier qu'une femme vêtue de toile à sac, occupée chaque jour à nettoyer la porcherie et l'étable, vivant chichement jusqu'à épargner le moindre liard, connut soudain une telle merveille. Car malgré la paix de cette minute, ce fut là un grand miracle et qui transforma désormais ma vie;Quand il m'advint ensuite de ne plus savoir de quel côté me tourner, je courais au grenier, et c'était comme un fruit savoureux dans une écorce amère....
    Cette visitation ne se manifestait  que  rarement, mais son parfum demeurait dans le grenier;Je n'avais qu'à y grimper, entendre le murmure des abeilles, respirer le parfum sauvage et douceâtre des pommes sur les claies, écouter les feuiles qui heurtaient doucement la croisée, contempler les rameaux gris tordus sur le ciel; aussitôt le souvenir m'en revenait et j'en oubliais tout le reste"

    Ces moments-là, je crois que c'est ce que le philosophe Comte Sponville appelle  un moment d'éternité...

    Que des êtres, comme Prue, existent...même si ce n'est que dans l''imagination de leur auteur...cela vous redonne le goût de vivre...Elle a su rester bonne et pleine de compréhension malgré les méchancetés de ceux qui la prenaient pour une sorcière...Elle que la vie a rendu soumise...a su aussi se rebeller et agir en être libre quand c'était nécessaire...Je crois bien qu'elle va rester longtemps dans ma mémoire, cette belle Prue Sarn!
    Merci à Quichottine de me l'avoir fait connaître.

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  • A toi je peux tout dire
    Et il a rapproché sa chaise
    Je vais te faire une confidence :
    Parfois je suis faussement gentil
    je soigne mon apparence
    c'est de l'esbrouffe
    c'est pour en mettre plein la vue
    et continuer mes manigances
    par dessous
    Je me suis fabriqué
    une gentillesse bonhomme
    et sympathique.
    J'ai un ami
    très riche et très bourgeois
    Lui, il s'est fabriqué une simplicité
    il fait semblant
    de se prendre pour n'importe qui
    de saluer le plus humble
    ou le plus fat
    comme s'il était son égal.
    Moi je fais semblant d'être gentil
    et totu le monde s'y trompe
    même moi parfois.

    Seulement dans le brouillard
    où je navigue
    en recherche d'absolu
    en recherche de nudité
    d'authenticité
    seulement je le sais bien
    ceux qui me tiennent à coeur
    ceux qui m'habitent
    avec eux parfois je crie
    avec eux j'ai des conflits
    je ne peux plus être gentil
    ils ne me sont pas indifférents,eux.
    Le lien qui nous lie
    est vivant et se métamorphose
    sans cesse
    et chaque jour risque de se rompre
    et chaque jour se fait plus fort.


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  • Je me réveille ce matin avec cette pensée de Marie Noël :
    "L'Amour: une source qui a soif"
    Je trouve cette phrase très jolie mais je ne la comprends qu'à demi.
    Aussi vais-je dans ma bibliothèque dans l'espoir de découvrir, au hasard des pages que je feuillette, une meilleure compréhension...Et je m'arrête, mais c'aurait pu être une autre page , sur quelques strophes du "chant de crapaud".
    En voici quelques unes
    "...Un chant..Une étoile étouffée, un pleur de lune
    Tombés on ne sait où dans les herbes, là-bas...
    Vous qui passez, ô vous qui voulez à la brune
    Le ramasser, ô vous, ne me découvrez pas.

    Qu'est-ce? Rien. Le soupir de quelque solitude
    Trop noire où les chemins ne sont pas arrivés ;
    Un coeur perdu dans la lointaine inquiètude
    Et qui bat sans repos pour être retrouvé;....

    Un chant...Qui suis-je encore? Ai-je eu quelque figure?
    Un chant..On ne sait plus le pauvre nom qu'il a.
    Où suis-je?quelque part, plein de ma voix obscure,
    Votre coeur s'est penché dans l'ombre : je suis là.

    Je suis là goutte à goutte en train de disparaître...
    je ne suis plus qu'un mot très doux, très seul, très bas.
    Je ne suis rien..Je suis le rossignol peut-être,
    L'oiseau que vous aimez ce soir...  N'approchez pas.""

    Heureusement, cette chère Marie Noël, nous ne l'avons pas écoutée et nous  nous sommes approchés pour l'écouter mieux encore

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  • -Inadmissible, incroyable, insupportable,inconcevable, inacceptable,disait la dame, je ne comprends pas cette façon d'agir...Et le monsieur renchérissait, totalement indigné par ce qu'on leur faisait subir.
    Quelle injustice les touche à ce point , pensez-vous ? Tant de faits nous  sont rapportés qui nous laissent sans voix et le coeur en émoi.
    Mais non,  rassurez-vous, ce n'est pas grave...Simplement, il est 21 heures et les chanteurs de gospels n'ont pas encore commencé leur concert...Pourtant, il est l'heure !
    Et pendant tout le temps où les derniers arrivants prennent place et, par leur manque de ponctualité, retardent ainsi  le concert, mes deux charmants voisins ne cessent de s'énerver et de criailler contre les retardataires, contre ceux qui organisent la soirée et qui devraient leur refuser l'entrée..L'heure, c'est l'heure !
    Moi aussi, j'apprécie quand l'heure est respectée, mais tant de récriminations, et cela pendant bien dix minutes, cela me paraît beaucoup d'énergie dépensée  en pure perte,  et cela me semble une drôle de façon de se préparer au message d'espérance et de paix que nous allons entendre...Il faut songer à s'habiller l'âme pour voir ou entendre de belles choses et pouvoir s'en émerveiller...Sinon, nous restons à la surface et rien ne nous touche profondément...
    Bon, le spectacle commence : ils sont cinq ; une femme et quatre hommes dont un percussioniste....Il y a une très belle voix de basse...Ils chantent avec tout leur coeur..Ils osent des harmonies inhabituelles.....A deux reprises, ils nous invitent à  chanter  avec eux..Le public est enthousiaste ..Mes voisins, je ne les entends presque plus..J'espère qu'ils se sont  apaisés, je ne sais pas...J'ai bien esayé de leur envoyer quelques ondes positives mais je ne suis pas sûre qu'elles soient arrivées jusqu'à eux...
    Moi, j'ai passé une très bonne soirée avec les "Gospellement vôtre"

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  • Cette nuit, ne pouvant dormir, j'écris
    les mots qui viennent
    comme ils veulent venir :

    Sécheresse
    La terre a soif
    j'ai perdu la source
    et vide est la vie.
    Les mots s'étiolent
    et s'affolent
    Ils sont vides eux aussi
    comment les habiller d'eau vive?


    Ce matin, j'ouvre un livre et je découvre :

    "Sans ...bruit
    l'eau jaillit de tes profondeurs
    Sans..bruit
    Tu danses sur les vagues du rêve"
                                             Touria Ikbal
    (Touria Ikbal est  une poétesse marocaine,écrivaine, traductrice et professeur à Marrakech...
    Elle travaille sur la gestion du sacré.
    )

    J'ai trouvé que le hasard , parfois, répondait à merveille à nos questions...
    Il est vrai que, la veille, surfant jusqu'à moi,  une vague de la Baie des Anges est venue me caresser le visage...


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