•   Je lis le dernier livre de soeur Emmanuelle...
      J'avais hésité à m'y intéresser tant j'avais été agacée de voir ce livre en première place dans les FNAC et les librairies dès le lendemain de sa mort...ça flairait la bonne affaire commerciale et le lire me semblait être l'acceptation d'une manipulation...Et puis je me suis raisonnée...des personnes de cette envergure, ily en a peu quand même et ce serait dommage de ne pas se ressourcer auprès d'elles quand l'occasion s'en présente...
      Je commence à lire et j'en suis ravie..C'est tout simple et plein de bon sens et d'humour...Et elle ne se monte pas en épingle,son seul regret,c'est de ne pas avoir fait assez pour les plus pauvres ,dit-elle et il ne s'agit pas de fausse modestie , elle ne dit que ce qu'elle pense et elle est connue pour son franc-parler...
    Elle conseille à tous mais aux jeunes plus particulièrement...l'obstination...Ce n 'est qu'à plus de 60 ans,dit-elle , qu'elle a pu réaliser ce qu'elle souhaitait : être au service des plus pauvres...Mais ce qu'elle a fait avant et qui en semblait très éloigné lui a permis d'avoir une action plus efficace dans les bidonvilles.

    Je vous livre quelques passages du livre
    "Il ne faut pas sacrifier sa vie pour le bonheur des autres,je le répète et le répèterai...Le véritable amour solide,durable est celui qui cherche le bonheur des autres en même temps que son propre bonheur"

    "Jen ai rencontré des gens qui souffraient, mais quand ils sont ensemble et qu'ils s'aiment, une source de joie jaillit dans leur monde de souffrance. Je le sais parce que je l'ai vue...Vous pouvez tous la voir si vous savez regarder les autres, partager avec eux"

    "Mais surtout retenez bien ça : quand vous partagez un plaisir,quand vous l'offrez , le plaisir devient du bonheur,de la joie, des joies simples qu'il faut savoir goûter avec intensité. Ce sont des haltes qui s'imposent sur le chemin;L'essentiel est de ne pas se dérouter...Et savoir recommencer quand on n'a pas réussi du premier coup à franchir l'obstacle. S'obstiner. A condition que ce soit avec intelligence,bien sûr. Surmonter les pires conditions."


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  •   Je viens de lire un"Marcel Aymé"..Il y a longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un de ses ouvrages...Je me souviens du "passe-muraille" comme s'il était mon frère,je l'ai si fort envié quand j'étais adolescente : être invisible et déambuler incognito,les yeux grand ouverts partout où je le désirais,cela me semblait un destin enchanteur...
      Cette fois,il s'agit d'une autre histoire: "La table aux crevés"...Nous sommes dans un village et la vie est rude pour les paysans d'alors...L'auteur nous en parle si bien qu'on a l'impression de devenir chacun des personnages,on les ressent de l'intérieur,même si on n'a jamais vécu la condition et la situation décrites...L'histoire commence par une pendaison
    "L'Aurélie pendait à une grosse ficelle,accrochée par le cou. De grand matin,courbée sur son cuveau,elle avait entrepris de buander le linge ; Au soir,elle avait eu envie de mourir,tout d'un coup,comme on a soif. L'envie l'avait prise au jardin,pendant  qu'elle arrachait les poireaux pour la soupe"
      Et voilà comment il trouve sa femme en rentrant au logis.
    Et voilà que sa belle-mère ameute tout le village et veut leur faire croire  à tous que c'est lui qui l'a tuée...
    Et voilà qu'une jeunette du pays,maintenant qu'il est veuf,lui déclare sa flamme et se jette dans son lit...Et il l'explique au curé venu lui rendre visite et le curé en oublie tous ses sermons tant il parle avec justesse et franchise
    "Un curé,il ne sait pas ce que c'est que de se sentir la tête paresseuse à cause d'une femme qu'a des yeux et tout...Un coeur de curé,ça n'est pas de même usage qu'un autre. Nous autres de la terre,on ne veut pas ce qu'on veut. Hier soir,elle est entrée...Moi,je l'avais jamais vue comme elle était hier soir...
      Ce n'est pas l'histoire somme toute banale qui fait la valeur du livre,c'est la façon très imagée dont elle est racontée : il ya tant de tendresse accordée à tous,même aux plus minables...comme s'il savait les voir au-delà de leurs actes...Et nous,en le lisant,on s'enrichit en humanité.

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  • "J'ai pris l'habitude,à tout instant,en dehors des lectures suivies,de tirer un livre au hasard pour une demi-heure de loisir,et de lire,d'enter en contact avec un esprit du passé,ne fut-ce qu'un instant . J'ai vécu dans le commerce quotidien d'une élite de penseurs qui ont eu une vie autre que la mienne,d'autres formations,d'autres goûts,d'autres tendances,d'autres partis pris,d'autres vérités.

    La multiplicité de ces lectures diverses m'a assoupli l'esprit ; A leur donner raison tour à tour,parce que je comprenais leurs points de vue,j'ai gagné une extraordinaire tolérance,j'ai perdu certaines assurances d'ignorant,j'ai beaucoup compris,et j'ai jugé de tout avec plus d'impartialité"Roger Martin du Gard

     

    Je me retrouve bien dans ces paroles  de Martin du Gard. La multiplicité des vies et des points de vue que j'ai découverts dans les livres a beaucoup élargi mon horizon,m'a aidé à comprendre des gens très différents de moi


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  •   Cette rencontre est relatée par Colette Nys-Mazure dans son livre"L'âge de vivre"

    "L'inconnue,assise devant moi dans l'autobus,parle à sa voisine de ses trois enfants dont l'aîné est trisomique : "Au fond,c'est lui qui a fait de moi une bonne mère : il m'a amenée à l'accepter tel qu'il était plutôt qu'à le rêver tel que je l'aurais souhaité; il m'a obligée à m'adapter à lui...".Elle se lève,referme son manteau avant de descendre :"Pour les suivants,le pas était fait, je n'ai plus tenté d'avoir des enfants pour moi ,mais je les ai aimés pour eux." Je la suis des yeux,impressionnée . Elle m'ouvre des espaces.

     

    Sans doute,d'autres auprès d'elle,ont pu entendre ce que disait cette dame mais n'y ont pas prêté attention...Elle,elle s'en est nourrie, s'en est émerveillée...Sais-je moi aussi être attentive à ce qui se passe autour de moi  ?


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  •  Je commence un livre de COLETTE NYS-MAZURE...J'ai bien cherché un autre livre de Maeterlinck à la médiathèque mais je n'en ai point trouvé...Bon,ils sont tous les deux belges et j'ai suivi,avec elle,un stage d'écriture,il y  a quelques années et j'en ai un très bon souvenir...Dans ce livre "L'AGE DE VIVRE",elle nous livre sa réflexion sur le temps du vieillir...Dès la première page,je m'arrête sur ce passage tant ces temps magiques que nous connaissons parfois me semblent essentiels  dans une vie

    "Combien de moments de plénitude connaît-on dans une vie,Ces instants où, arraché à soi,tout en étant soi-même,on est transporté d'admiration. Lors d'une rencontre amoureuse,d'une manifestation artistique,face à un phénomène naturel : hier,c'était le sourire d'ange d'un nouveau-né , un poème d'Henri Michaux ;aujourd'hui,un concert flamenco et l'arc- en -ciel sur la vallée ; demain la connivence d'un regard ou le flux et le reflux de la Manche sous le ciel d'opale . Alos on sait quelle beauté est possible ; on veut,soi aussi, la créer , y contribuer . La qualité d'un  être ne se mesure pas à sa réussite dans le métier,la société, , mais à son être justement , à cette croissance"

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