• La table aux crevés

      Je viens de lire un"Marcel Aymé"..Il y a longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un de ses ouvrages...Je me souviens du "passe-muraille" comme s'il était mon frère,je l'ai si fort envié quand j'étais adolescente : être invisible et déambuler incognito,les yeux grand ouverts partout où je le désirais,cela me semblait un destin enchanteur...
      Cette fois,il s'agit d'une autre histoire: "La table aux crevés"...Nous sommes dans un village et la vie est rude pour les paysans d'alors...L'auteur nous en parle si bien qu'on a l'impression de devenir chacun des personnages,on les ressent de l'intérieur,même si on n'a jamais vécu la condition et la situation décrites...L'histoire commence par une pendaison
    "L'Aurélie pendait à une grosse ficelle,accrochée par le cou. De grand matin,courbée sur son cuveau,elle avait entrepris de buander le linge ; Au soir,elle avait eu envie de mourir,tout d'un coup,comme on a soif. L'envie l'avait prise au jardin,pendant  qu'elle arrachait les poireaux pour la soupe"
      Et voilà comment il trouve sa femme en rentrant au logis.
    Et voilà que sa belle-mère ameute tout le village et veut leur faire croire  à tous que c'est lui qui l'a tuée...
    Et voilà qu'une jeunette du pays,maintenant qu'il est veuf,lui déclare sa flamme et se jette dans son lit...Et il l'explique au curé venu lui rendre visite et le curé en oublie tous ses sermons tant il parle avec justesse et franchise
    "Un curé,il ne sait pas ce que c'est que de se sentir la tête paresseuse à cause d'une femme qu'a des yeux et tout...Un coeur de curé,ça n'est pas de même usage qu'un autre. Nous autres de la terre,on ne veut pas ce qu'on veut. Hier soir,elle est entrée...Moi,je l'avais jamais vue comme elle était hier soir...
      Ce n'est pas l'histoire somme toute banale qui fait la valeur du livre,c'est la façon très imagée dont elle est racontée : il ya tant de tendresse accordée à tous,même aux plus minables...comme s'il savait les voir au-delà de leurs actes...Et nous,en le lisant,on s'enrichit en humanité.

  • Commentaires

    1
    Samedi 13 Décembre 2008 à 09:09
    Merci pour cette richesse que tu nous offres
    2
    Samedi 13 Décembre 2008 à 09:31
    une écriture vraiment très savoureuse, comme je les aime!je ne connaissait pas ce conte
    3
    Samedi 13 Décembre 2008 à 10:21
    ahh oui Marcel Aymé, j'ai toujours aimé la fraîcheur de ses textes !!! quant au bolide t'as raison avec un parasol il fait un peu farniente (rires !!. Bon WE à toi, bizzzzz
    4
    MP
    Samedi 13 Décembre 2008 à 14:38
    Et c'est tellement important de s'enrichir, surtout en humanité. Bravo. Poétobisous
    5
    Samedi 13 Décembre 2008 à 15:43
    Tu me donnes envie de le lire.
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