• Un de mes lecteurs me dit qu'il ne connaît pas ce poète dont j'ai parlé dans l'article "Hawwa"
    J'ai retrouvé cet entretien (Le continent humain aux éditions parole d'Aube)
    "L'écriture qui ne serait pas un vrai partage ne me concerne pas. Je pense donc à ma façon au lecteur, je le convie chaque fois à une aventure tout aussi aventureuse et exigeante que la mienne. Je ne veux pas d'un consommateur pressé et souvent distrait. J'imagine plutôt un être qui vient à moi avec ses questionnements, sa brûlure, sa disponibilité.. Ce n'est que lorsque cette rencontre s'opère que l'oeuvre littéraire prend , à mon avis, la plénitude de sa fonction et de sa signification....Nombreux sont les gens ordinaires que le système dominant n'a pas réussi à alièner et qui défendent la part du rêve et de la créativité qui est en eux....
    Je dois tout à l'écriture. en lui restant soumis et fidèle, je suis devenu de plus en plus libre. En acceptant ses rigueurs, j'ai pu forger la mienne . En allant quotidiennement à son rendez-vous, je me rends vraiment présent à moi-même et au monde, je suis à l'écoute des voix qui vont emprunter ma voix, je reçois la vie comme un don et je m'empresse d'en restituer l'offrande"  Laabi

    Et voici un de ses poèmes (dans Mon cher double aux éditions La Différence)
    Avec lui
    je perds mon humour
    qui paraît-il
     réjouit mes amis
    Fustiger la bêtise
    la sienne y comprise
     et tous les jours que diable fait
    n'est donné
    qu'à une poignée d'élus
    Pourtant
    et c'est là que réside mon orgueil
    je pense que ma candidature
    n'est pas usurpée
    j'ai découvert cette propension
    sur le tard
    et suis navré de la voir réduite
    à la portion congrue
    à cause d'une ombre
    fantasmée si ça se trouve
    alors que faire?


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  • "Le tout est de tout dire et je manque de mots
    Et je manque de temps et je manque d'audace
    Je rêve et je dévide au hasard mes images
    J'ai mal vécu et j'ai mal appris à parler clair
    Tout dire les rochers de la route et les pavés
    Les rues et leurs passants
    Les champs et les bergers
    Le duvet du printemps,la rouille de l'hiver
    Le froid et la chaleur composant un seul fruit."

    Paul Eluard


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  • Elle ne parlait pas
    Non,elle n'était pas muette
    Simplement,elle avait choisi de se  taire
    non pour accroître son mystère
    mais elle se méfiait.
    Elle se méfiait des mots
    des mots qui enfermaient
    des mots qui étiquetaient
    des mots qui sonnaient faux
    des mots qui limitaient.
    Elle voulait garder ouvert
    tout le champ des possibles
    Elle voulait l'impossible.
    Un mur de sileence lui déroba l'horizon
    et pour sortir de sa prison
    elle ne trouva qu'une seule issue
    le cri
    un cri sauvage et inarticulé
    qui de l'abîme dont il était venu
    s'éleva dans les airs
    et brisa le silence.
    et pour guérir la blessure
    qui s'ouvrait
    elle découvrit le baume des mots.
    Les mots qui se pressaient
    se bousculaient inquiets,étonnés.
    Elle parla,elle respira,
    elle découvrit la liberté
    et quand elle eut épuisé 
    le trésor que les mots lui offraient
    elle retourna au silence
    non plus un silence morne et aphone
    mais un,bruissant de signes
    et ruisselant d'espérance.
    et dans un va et vient fructueux


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  • Ce  matin,je me réveille en me demandant ce que je vais écrire sur mon blog...J'ouvre l'ordinateur...Surprise !L'administration est en dérangement ou en réamènagement,je ne peux accéder à mon blog...Il faut  attendre !je vais faire une petite ballade...Je songe aux paroles de Osho et aux commentaires qu'elles ont provoqués...Combien il est difficile de se comprendre avec des mots ; les mêmes mots ayant un sens différent pour chacun...Peut-être;le mime Marceau arrivait à une communication plus fine rien qu'avec ses gestes et son regard...On dit que lorsqu'il rencontra Charlie Chaplin (Et Dieu sait s'ils avaient envie de se rencontrer ces deux -là),ils se sont simplement regardés longuement,ils n'ont pas échangé un seul mot,ils se sont tout dit avec les yeux...Pourtant,si imparfaits soient-ils,les mots nous sont bien nécessaires...Pour qu'ils gardent toute leur saveur,peut-être faut-il les assaisonner de beaucoup de silence !
       Pour en revenir au mime Marceau,j'ai recueilli quelques témoignages qui m'ont touchée:
                                                  "  Il disait en silence
                                                    il réchauffait le froid
                                                    il laisse la scène au brouhaha"   Arevako
    "Il était le silence incarné,le silence parlant du corps dans les blancs du visage..Au point qu'on ne se souvient pas même de sa voix,et s'il en avait une..Et pourtant quel langage que le sien !Troublant,drôle de tristesse,presque effacé,diaphane,d'une poésie lente..Les vies qu'il mimait étaient tenues comme sur un fil.Des vies d'oiseaux muets et hésitants.Des questions sans réponses....Il ne bavardait pas avec son corps,c'est un peu de son âme qui passait.Mais voilà déjà trop de mots pour celui qui n'en avait nul besoin."    Bruno Frappat   


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