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Par gazou . le 25 Novembre 2009 à 00:31
Un de mes lecteurs me dit qu'il ne connaît pas ce poète dont j'ai parlé dans l'article "Hawwa"
J'ai retrouvé cet entretien (Le continent humain aux éditions parole d'Aube)
"L'écriture qui ne serait pas un vrai partage ne me concerne pas. Je pense donc à ma façon au lecteur, je le convie chaque fois à une aventure tout aussi aventureuse et exigeante que la mienne. Je ne veux pas d'un consommateur pressé et souvent distrait. J'imagine plutôt un être qui vient à moi avec ses questionnements, sa brûlure, sa disponibilité.. Ce n'est que lorsque cette rencontre s'opère que l'oeuvre littéraire prend , à mon avis, la plénitude de sa fonction et de sa signification....Nombreux sont les gens ordinaires que le système dominant n'a pas réussi à alièner et qui défendent la part du rêve et de la créativité qui est en eux....
Je dois tout à l'écriture. en lui restant soumis et fidèle, je suis devenu de plus en plus libre. En acceptant ses rigueurs, j'ai pu forger la mienne . En allant quotidiennement à son rendez-vous, je me rends vraiment présent à moi-même et au monde, je suis à l'écoute des voix qui vont emprunter ma voix, je reçois la vie comme un don et je m'empresse d'en restituer l'offrande" Laabi
Et voici un de ses poèmes (dans Mon cher double aux éditions La Différence)
Avec lui
je perds mon humour
qui paraît-il
réjouit mes amis
Fustiger la bêtise
la sienne y comprise
et tous les jours que diable fait
n'est donné
qu'à une poignée d'élus
Pourtant
et c'est là que réside mon orgueil
je pense que ma candidature
n'est pas usurpée
j'ai découvert cette propension
sur le tard
et suis navré de la voir réduite
à la portion congrue
à cause d'une ombre
fantasmée si ça se trouve
alors que faire?
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Par gazou . le 5 Avril 2009 à 05:47
"Le tout est de tout dire et je manque de mots
Et je manque de temps et je manque d'audace
Je rêve et je dévide au hasard mes images
J'ai mal vécu et j'ai mal appris à parler clair
Tout dire les rochers de la route et les pavés
Les rues et leurs passants
Les champs et les bergers
Le duvet du printemps,la rouille de l'hiver
Le froid et la chaleur composant un seul fruit."
Paul Eluard
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Par gazou . le 13 Mars 2008 à 07:41
Elle ne parlait pas
Non,elle n'était pas muette
Simplement,elle avait choisi de se taire
non pour accroître son mystère
mais elle se méfiait.
Elle se méfiait des mots
des mots qui enfermaient
des mots qui étiquetaient
des mots qui sonnaient faux
des mots qui limitaient.
Elle voulait garder ouvert
tout le champ des possibles
Elle voulait l'impossible.
Un mur de sileence lui déroba l'horizon
et pour sortir de sa prison
elle ne trouva qu'une seule issue
le cri
un cri sauvage et inarticulé
qui de l'abîme dont il était venu
s'éleva dans les airs
et brisa le silence.
et pour guérir la blessure
qui s'ouvrait
elle découvrit le baume des mots.
Les mots qui se pressaient
se bousculaient inquiets,étonnés.
Elle parla,elle respira,
elle découvrit la liberté
et quand elle eut épuisé
le trésor que les mots lui offraient
elle retourna au silence
non plus un silence morne et aphone
mais un,bruissant de signes
et ruisselant d'espérance.
et dans un va et vient fructueux
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Par gazou . le 25 Septembre 2007 à 13:02
Ce matin,je me réveille en me demandant ce que je vais écrire sur mon blog...J'ouvre l'ordinateur...Surprise !L'administration est en dérangement ou en réamènagement,je ne peux accéder à mon blog...Il faut attendre !je vais faire une petite ballade...Je songe aux paroles de Osho et aux commentaires qu'elles ont provoqués...Combien il est difficile de se comprendre avec des mots ; les mêmes mots ayant un sens différent pour chacun...Peut-être;le mime Marceau arrivait à une communication plus fine rien qu'avec ses gestes et son regard...On dit que lorsqu'il rencontra Charlie Chaplin (Et Dieu sait s'ils avaient envie de se rencontrer ces deux -là),ils se sont simplement regardés longuement,ils n'ont pas échangé un seul mot,ils se sont tout dit avec les yeux...Pourtant,si imparfaits soient-ils,les mots nous sont bien nécessaires...Pour qu'ils gardent toute leur saveur,peut-être faut-il les assaisonner de beaucoup de silence !
Pour en revenir au mime Marceau,j'ai recueilli quelques témoignages qui m'ont touchée:
" Il disait en silence
il réchauffait le froid
il laisse la scène au brouhaha" Arevako
"Il était le silence incarné,le silence parlant du corps dans les blancs du visage..Au point qu'on ne se souvient pas même de sa voix,et s'il en avait une..Et pourtant quel langage que le sien !Troublant,drôle de tristesse,presque effacé,diaphane,d'une poésie lente..Les vies qu'il mimait étaient tenues comme sur un fil.Des vies d'oiseaux muets et hésitants.Des questions sans réponses....Il ne bavardait pas avec son corps,c'est un peu de son âme qui passait.Mais voilà déjà trop de mots pour celui qui n'en avait nul besoin." Bruno Frappat
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