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Cest le dernier livre de Jacques Chessex...Il a voulu dresser un monument pour sa mère disparue,sa mère qui n'a pas voulu de tombe,sa mère incinérée,sa mère qu'il a si mal aimée,dit-il...son projet est réussi,le monument est beau,il y a de très belles pages,mais cela va-t-il suffire pour qu'il s'apaise et cesse de se reprocher un crime qu'il n'a pas commis?
"Le plus vrai,c'est mon remords de ne pas lui avoir assez manifesté que je l'aimais"
Mais comment aurait-il pu lui dire davantage alors que sa mère est omniprésente en lui
"C'est toujours toi que je rencontrais,mère, dans les bras,dans le corps,dans le soupir des aimées"
"Par les choses de l'amour,je souhaitais m'élever,gravir,me tranfigurer.Ce n'était possible qu'avec ton approbation"
Bien sûr,il aurait été plus apaisant,plus juste de pouvoir dire comme Richard Ford dans "Ma mère"
"Nous n'avons jamais été liés par la culpabilité ni par la gêne,ni même par le devoir.L'amour englobait tout"
Mais il n'en était pas ainsi et pour devenir autonome,pour ne pas dépendre totalement de sa mère,affectivement...il n'avait pas le choix,il devait garder une certaine distance avec elle...Sinon,en croyant bien faire,elle aurait tout décidé à sa place et il n'aurait eu qu'à obéir comme un petit enfant bien sage
"cette autorité qui était la marque de ma mère
"Et même quand ma vie allait tout autrement que tu ne voulais,tu continuais à savoir ce qui était bon pour moi et la faille se creusait,béait,pleine de cris et de reproches,parce que je n'en faisais qu'à ma tête contre toi et ta volonté"
J'ai presque envie de dire : heureusement qu'il a mal aimé sa mère et qu'il a dirigé sa vie selon son désir?Mais est-ce mal aimer sa mère que de l'empêcher de diriger notre vie à notre place ? Ne serait-ce pas plutôt une preuve d'amour?
Il semble quand même qu'en écrivant ce livre qui est un beau livre,un témoignage touchant et sincère,il se soit enfin apaisé
"J'écris ces choses et dans mon corps se dilate un espace d'air très frais,léger,mobile,où je perds poids et amertume,comme si j'allais y nager"
"deuil-douleur,deuil-remords,puis cette habitation presque heureuse de l'être à l'instant et dans la durée"
Trop de remords peut tuer la vie,il semblerait presque qu'il n'en soit rien ici.
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Bientôt minuit !D'ordinaire,le village est dans une quiétude totale,ceux qui viennent de la ville s'inquiètent même d'entendre un tel silence mais ce soir,il n'en est rien,c'est la fête au village,c'est la vogue,comme on dit dans le pays...Concours de pétanque l'après midi et le soir repas dans la cour de l'école qui est tout près de la maison et bal sur la place près des remparts...On peut danser chez nous tant la musique est forte...Si on a envie de dormir,il faudra attendre un peu...Nous sommes allés au repas,c'est une occasion de rencontre et c'est un encouragement pour l'équipe de jeunes du village qui s'occupe de l'organisation...mais maintenant,c'est vrai, j'aimerais bien dormir...Car demain,nous participons à la brocante et tous nos petits enfants arrivent pour la semaine..J'aimerais être en forme...et l'ambiance sera la même encore dimanche et lundi..et ce dernier soir,nous aurons même un feu d'artifice...Ah ! joyeuse jeunesse !qu'il est bon d'être insouciant !Vos cris,vos rires, vos chants,cela est bon ! Si seulement la musique était un peu moins forte !
Je m'amuse des réactions diverses:certains qui ont une maison secondaire viennent exprès pour la fête et ne la manqueraient pour rien au monde: sans doute leur rappelle-t-elle de bons souvenirs de leur jeunesse au pays...Et d'autres sont tellement effrayés par le bruit qu'ils sont près à aller n'importe où plutôt que de rester chez eux pendant ces trois jours...Je parle évidemment de ceux qui habitent le coeur du village...Les autres,bien sûr,ne sont pas gênés...Bon,cela ne dure que trois jours,il faut bien délirer un peu..et le repas était bien sympathique.
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Pour écrire un poème
pas de règles
seulement
atteindre un certain état
être à l'écoute
de ce qui monte en soi
s'envelopper de silence
un silence dense
un silence épais
un concentré de silence
pour que la voix
vienne du plus profond.
Plus le silence sera dense
et plus la voix sonnera
claire et légère
et plus elle dira vrai
et fera fondre les masques.
Certains diront
mais un bon poème
a besoin d'une structure
c'est ce qui lui donne
valeur universelle.
Ils ont raison sans doute
.Mais la structure a-t-elle besoin de règles?
Ou s'instaure-t-elle d'elle même
dès que l'écoute va assez profond?
Et disant cela,je pense:
il me faut creuser davantage,
ceci est une ébauche,
un mince filet
qui jaillit d'une source lointaine
et que le moindre galet va détourner
que le moindre bruit va stopper.
La lumière est au fond du puits.
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Je rentre chez moi
sereine et confiante.
Je me demande pourquoi
j'ai eu cette chance
d'être accueillie
chez Nadouce
pourquoi moi et pas quelqu'un d'autre:
il en est tant qui écrivent sur les blogs,
tant qui mériteraient autant d'attention...
C'est un peu toi qui nous a réunis
mon enfant trop tôt parti.
Ton départ était-il donc nécessaire?
Et puis qu'importe le pourquoi.
Un cadeau m'est donné,
je le reçois,
je le savoure.
Faut-il mériter un cadeau?
Peut-être non
Mais il faut s'en réjouir
l'accueillir
et remercier
et accepter parfois,en d'autres occasions
alors qu'on n'y songe même pas
que l'autre nous reçoive comme un cadeau
et ne pas s'en glorifier,
s'en réjouir seulement,
s'efforcer de devenir de plus en plus simple,
de plus en plus transparent
pour que la Vie circule
à travers nous
sans entrave.
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Prèd de huit heures de train pour retrouver mon chez moi...Je lis,j'écris,je rêve,je regarde le paysage,je regarde les nuages (il y en a un qui ressemble à un poissson) je regarde les autres voyageurs:certains dorment ,d'autres lisent,écoutent de la musique,ou sont sur leur ordinateur...Je suis seule à avoir un crayon dans la main...Je les imagine dans leur maison,je leur invente une histoire...le temps s'écoule trè vite... Alors qu'à l'aller,j'étais un peu stressée :aller vers l'inconnu me stimule et m'angoisse tout à la fois....Au retour je me sens comblée,dans une grande quiétude,je peux m'envelopper de silence,tout en moi s'est unifié;.Comme je suis,je suis et cela est bien et je peux accepter de me laisser transformer un peu par le nouveau qui arrive dans ma vie,je n'ai rien à craindre et je dis oui à ce qui vient...à ce que je connais;..à ce que je ne connais pas,à ce qui me fera changer et devenir moi-même davantage.La vie n'est qu'une succession de petites métamorphoses,la vie est un changement perpetuel ou elle n'est plus la vie.
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