• Hier,Polly m'a envoyé des bleuets et parce que je suis très touchée par cette attention (elle voit des bleuets et elle pense à moi) je les partage avec vous...

    Et parce que je veux que la journée soit bonne et que ce vouloir n'est pas une évidence chaque matin,je  relis quelques phrases de Christiane Singer qui a tant ensoleillé ma vie et cela aussi,je le partage avec vous
    "Seul celui qui a osé voir que l'enfer est en lui y découvrira le ciel enfoui.C'est le travail sur l'ombre,la traversée de la nuit qu permettent la montée de l'aube.
    Le ciel c'est de pressentir que tout ce que je ne mettrai pas au monde de gratitude et de célébration n'y sera pas pas...Le ciel,c'est la reddition,la fin de la croisade,les armes baissées"
                                                                 (Le ciel est en toi)


    9 commentaires
  • Au village voisin, c'était la fête des fanfares et un pique-nique était prévu auquel je pensais me rendre car ce rassemblement de fanfares qui a lieu chaque année est toujours un spectacle très joyeux et très drôle car non seulement ce sont d'excellents musiciens mais ils sont aussi de très bons comiques...Ils sont habillés comme des clowns et s'amusent comme des fous et nous,en les regardant,nous en faisons autant...
    Mais depuis ce matin,le tonnerre a égrené toutes les heures et donné à lui seul un concert de qualité...Le soleil n'a fait son apparition que le soir et,à présent,il illumine le paysage d'une lueur irréelle,de gros nuages sombres se promènent encore dans le ciel..Le concert de fanfares a quand même eu lieu, et ils ont joué de tout leur coeur malgré le peu de spectateurs...
    J'ai renoncé à ce moment festif à cause de l'orage,je le regrette un peu mais,en ce moment,les spectacles ne manquent pas chez nous...Hier soir,c'était Anne Sylvestre...Et la veille encore,c'était le choeur orthodoxe bulgare Saint Jean de Rila...Il y en a vraiment pour tous les goûts...D'Anne Sylvestre,j'apprécie les chansons,j'en ai appris plusieurs avec délices..J'aime aussi sa passion:cinquante ans de scène,ce n'est pas rien...J'admire !
    Avec le choeur bulgare,c'est une tout autre ambiance...Ils sont douze habillés de chasubles de couleur jaune,bleue,verte ou grenat...Ils chantent pour tracer un chemin vers le ciel,leur chant est une prière que peuvent partager croyants et incroyants car nous avons tous besoin de transcendance et peu importe nos croyances...J'ai aimé les nuances,la délicatesse,la puissance de leurs voix.
    Ces moments-là aident à vivre les heures plus grises...Merci à tous ces artistes qui enchantent notre vie.

    11 commentaires
  • "Que déjà je me lève en ce matin d'été
    Sans regretter longtemps la nuit et le repos
    Que déjà je me lève
    Et que j'ai cette envie d'eau froide
    Pour ma nuque et mon visage
    Que je regarde avec envie
    L'abeille en grand travail
    Et que je la comprenne
    Que déjà je me lève et voie le buis
    Qui probablement travaille autant que l'abeille
    Et que j'en sois content
    Que je me sois levé au-devant de la lumière
    Et que je sache:la journée est à ouvrir.
    Déjà,c'est victoire."

    C'est toujours avec autant de plaisir que je retrouve ce poème...Pourquoi exiger de soi ce que l'on est incapable de donner certains jours gris...pourquoi ne pas se réjouir tout simplement de nos petites victoires...La journée est à ouvrir avec l'énergie dont on dispose aujourd'hui...Les temps d'allégresse reviendront en leur temps.


    10 commentaires
  • Les coureurs passaient au col de l'Izoard et Lulu qu,depuis longtemps ,ne quittait plus son Séderon natal avait décidé,cette année -là, de répondre à l'invitation de son ami Janot et d'aller les voir...Le matin,il avait pris le car de Briançon et attendu tranquillement qu'on vienne le chercher à Guillestre.

    -Viens à deux heures de l'après-midi,lui avait-il dit mais ne te presse pas,je peux attendre...
    Le car arrivait cependant une heure plus tôt mais il ne lui serait vraiment pas venu à l'idée de de le dire et d'obliger son ami à prendre son repas à la va vite ou à en retarder l'heure pour le partager avec lui...Il y avait des choses sacrées dans la vie et la nourriture en faisait partie.Et lui qui ne supportait pas que les autres exercent des contraintes sur lui trouvait logique d'agir de même avec ses copains.

    Il avait passé toute sa vie dans ce petit village: patissier il était,sans prétention mais fier de l'être,il fabriquait de délicieux nougats,il aurait pu agrandir l'entreprise...il avait préféré lui garder sonarmosphère familiale...plus occupé à bien vivre qu'à garder de l'argent...A présent,il était à la retraite,il avait laissé le commerce à ses filles et s'il continuait à aller régulièrement à l'atelier,c'était pour se garder la main...Il y faisait les gâteaux qu'il avait envie de faire...il y travaillait le temps qui lui convenait et quand le travail cessait de lui être un plaisir,il s'en allait...car seul désormais le plaisir de vivre motivait son existence...Le reste du temps,il se promenait dans son village, à l'affût du moindre changement,il jouait aux boules,il passait de longs moments au café où il buvait les pastis d'usage..Il lui arrivait parfois de se remémorer à voix haute les grandes heures de sa vie quand ,jeune encore,il pédalait avec acharnement sur son vélo.Car telle avait été sa passion et elle demeurait toujours aussi vive même s'il ne pouvait plus s'y adonner.
    -Raconte,lui dit son copain,quand tu as couru avec les champions
    Et voilà l'oeil de Lulu qui s'allume,sa voix qui devient plus assurée...On oublie les rides de son visage,son ventre trop arrondi,sa hanche en plastique qui le fait boîter...
    Et on le voit sur sa bicyclette:il a quinze ans,tous les jours,il écoute à la radio les résultats du Tour de France,il lit le journal...Et il s'entraîne car il veut rivaliser avec ses héros favoris...Tous les jours,malgré le travail,il roule au moins deux ou trois heures...Personne,dans le village,ne peut le doubler et bien qu'il n'ait encore participé à aucune course,on l'appelle "le coureur" et non pas" le patissier."Il est vrai que ,des gâteaux,il n'en a pas encore fait beaucoup...
    Or voilà que ce jour-là,alors qu'il roule allègrement sur la route,...en voilà deux derrière qui s'apprêtent à le doubler...Quels sont ces deux gaillards?Il appuie un peu plus sur la pédale,ce serait un  trop grand déshonneur ! Et les voilà qui le suivent,roue dans la roue,et qui lui disent:"un peu plus vite",et pendant trente kilomètres,ils vont aller ainsi...Quand le but est atteint,,le jeune Lulu descend de son vélo,regarde avec curiosité ces deux-là capables d'aller aussi vite que lui.

    -"Tu sais que tu roules bien.Comment t'appelles-tu,petit?
    -Il répond:"Lucien Boyer et vous?
    -Moi...
    -Et moi....
    Le jeune Lucien sent des ailes lui pousser.Il devient gigantesque!Lui,le petit Lulu de Séderon,vient de rouler avec deux champions du tour de France et ces deux-là lui disent qu'il a bien roulé !
    Lulu vient de vivre un des plus beaux jours de sa vie.Aucune médaille,aucune récompense ne lui procureraient autant de plaisir que la reconnaissance de ces deux-là :il est devenu l'un des leurs.


    9 commentaires
  • "La joie que l'on goûte quand l'être n'a plus rien à redouter de son semblable,qu'il peut se laisser aller à être pleinement lui-même,à s'épanouir dans la confiance,la concorde,l'amitié,à offrir en retour le meilleur de ce qu'il a.Si rare et si essentielle est cette joie,que ceux qui en ont été une fois inondés cosentent pour la garder à payer un haut prix"  Charles Juliet(Journal 3)


    15 commentaires