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Le tableau est de Annick Kress
Dénuée de sens
la vie que je mène
vécue sans conscience
à l'extérieur de moiaussi étranger à moi-même
que cet autre qui vient en face de moi
et que je rencontre pour la première fois;
Que ce soit oui,que ce soit non,
la question est dénuée de sens
et la réponse aussi...
Dénuée de sens
cela n'a pas de sens
car tout a un sens :
le sens que je lui donne
ou le non sens....
Dénué-nu-noué
Il m'appartient de le parer
de le dénouer,
de l'embellir, de le vivifier.
Cela qui est dénué de sens,
je peux le vivifier
ou l'enterrer
dans l'absurde terreau
de mes vaines pensées.
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Hélène Daumain
La photo n'est pas très bonne et dénature les couleurs ...mais c'est surtout le regard et l'expression du visage qui m'intéressent...
Que regarde-t-il avec tant de concentration?
Il me semble deviner un léger sourire derrière sa moustache,...Ses yeux aussi sourient...
Et comment l'artiste fait-elle pour donner tant de présence à ses personnages ?
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Il était en recherche
et si l'occasion tant soit peu s'en présentait
il n'hésitait pas
à poser des questions essentielles
au premier venu
qu'il croisait dans la rue
ou ailleurs,
peu importe le lieu.
Ce qu'il voulait, c'était un aveu :
dites, savez-vous pourquoi
l'amour est toujours malheureux?
Et l'autre répondait ou ne répondait pas,
parlant de ci,d e là,
de la pluie et du beau temps,
de politique ou de voyages...
Et s'il répondait,
c'était pour dire ce qu'il vivait,
ce qu'il ressentait,
ce que la vie lui avait appris....
Et la vie reprenait
ses couleurs chatoyantes
et des liens se tissaient
et l'amour souriait....
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"J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire: me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie" affirme Henri Michaux dans Passages (1950). Toute l'oeuvre de ce poète, né à Namur, consiste en effet en une périlleuse traversée de ce qu'il appelle "l'espace du dedans". Et c'est l'un de ses traits les plus remarquables que de nous parler de l'être, et donc de nous-mêmes, comme d'un territoire à explorer, d'un paysage dont l'apparente stabilité dissimule de minuscules ou spectaculaires événements....
Cette incessante mobilité -doublée d'une intense mobilisation- est le plus efficace remède que Michaux ait trouvé à sa vulnérabilité, à son insatisfaction et son défaut d'être. L'homme, tel qu'il nous le présente (sous les espèces de son héros Plume, par exemple) est une créature précaire, sans appuis, sans identité, livrée à l'aléatoire, jetée brusquement dans le monde où elle n'a pas sa place assurée, où elle doit sans cesse réapprendre à vivre, où il lui faut se protéger contre des forces adverses, se préserver de ses propres démons, et résister à la tentation de céder et de dormir.
L'être de Michaux donne ainsi le sentiment d'une privation, d'une inadéquation foncière entre soi et le monde, d'une division intérieure intolérable. Il se trouve sans cesse aux prises avec une agitation intestine de figures contradictoires. Ce moi "en difficultés" s'effondre en lui-même. C'est celui d'un petit être au souffle court, aux muscles faibles, aux os fragiles: une créature chétive sujette à toutes sortes de vertiges et de métamorphoses, et qui va donc multiplier les mouvements et les passages pour tenter de se délivrer" Jean- Marie Maulpoix
Quelqu'un m'ayant demandé des renseignements sur cet écrivain qui fut aussi peintre..J'ai trouvé ce texte qui me semble donner une idée assez exacte de Henri Michaux..J'aime cet auteur parce qu'il me déconcerte,parce qu'il me transporte dans un ailleurs insaisissable, parce que...je ne sais pas,parce qu'il m'étonne,je crois...
"Quand on marche dans la campagne,lui confie-t-elle encore,il arrive que l'on rencontre sur son chemin des masses considérables. Ce sont des montagnes, et il faut tôt ou tard se mettre à plier les genoux. Rien ne sert de résister, on ne pourrait plus avancer, même en se faisant du mal." (Je vous écris d'un pays lointain)
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Le lendemain, comme chaque année,depuis cinq ou six ans, nous faisons une petite fête de la musique à la maison...Nous nous retrouvons une bonne trentaine..avec des pianistes, des chanteurs, et d'autres qui viennent seulement écouter..Certains chantent des airs lyriques, d'autres des chansons..seul ou à plusieurs...Chacun essaie de faire au mieux et a bien préparé ce qu'il voulait partager...mais l'atmosphère reste décontractée..Et ensuite, bien sûr, dans la cour, la soirée se prolonge par le partage de nourritures plus terrestres.Cest un joyeux moment de rencontres.
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