• Le tableau est de Annick Kress



    Dénuée de sens
     la vie que je mène
    vécue sans conscience
    à l'extérieur de moi

    aussi  étranger à moi-même
    que cet autre qui vient en face de moi
    et que je rencontre pour la première fois;
    Que ce soit oui,que ce soit non,
    la question est dénuée de sens
    et la réponse aussi...

    Dénuée de sens
    cela n'a pas de sens
    car tout a un sens :
    le sens que je lui donne
    ou le non sens....

    Dénué-nu-noué
    Il m'appartient de le parer
    de le dénouer,
    de l'embellir, de le vivifier.
    Cela qui est dénué de sens,
    je peux le vivifier
    ou l'enterrer
    dans l'absurde terreau
    de mes vaines pensées.


    17 commentaires

  • Hélène Daumain

    La photo n'est pas très bonne et dénature les couleurs ...mais c'est surtout le regard et l'expression du visage qui m'intéressent...
    Que regarde-t-il avec tant de concentration?
    Il me semble deviner un léger sourire derrière sa moustache,...Ses yeux aussi sourient...
    Et comment l'artiste fait-elle pour donner tant de présence à ses personnages ?

    19 commentaires
  • Il était en recherche
    et si l'occasion  tant soit peu s'en présentait
    il n'hésitait pas
    à poser des questions essentielles
    au premier venu
    qu'il croisait dans la rue
    ou ailleurs,
    peu importe le lieu.


    Ce qu'il voulait, c'était un aveu :
    dites, savez-vous pourquoi
    l'amour est toujours malheureux?
    Et l'autre répondait ou ne répondait pas,
    parlant de ci,d e là,
    de la pluie et du beau temps,
    de politique ou de voyages...



    Et s'il répondait,
    c'était pour dire ce qu'il vivait,
    ce qu'il ressentait,
    ce que la vie lui avait appris....

    Et la vie reprenait 
    ses couleurs chatoyantes
    et des liens se tissaient
    et l'amour souriait....


    13 commentaires
  • "J'écris pour me parcourir. Peindre, composer, écrire: me parcourir. Là est l'aventure d'être en vie" affirme Henri Michaux dans Passages (1950). Toute l'oeuvre de ce poète, né à Namur, consiste en effet en une périlleuse traversée de ce qu'il appelle "l'espace du dedans". Et c'est l'un de ses traits les plus remarquables que de nous parler de l'être, et donc de nous-mêmes, comme d'un territoire à explorer, d'un paysage dont l'apparente stabilité dissimule de minuscules ou spectaculaires événements....

    Cette incessante mobilité -doublée d'une intense mobilisation- est le plus efficace remède que Michaux ait trouvé à sa vulnérabilité, à son insatisfaction et son défaut d'être. L'homme, tel qu'il nous le présente (sous les espèces de son héros Plume, par exemple) est une créature précaire, sans appuis, sans identité, livrée à l'aléatoire, jetée brusquement dans le monde où elle n'a pas sa place assurée, où elle doit sans cesse réapprendre à vivre, où il lui faut se protéger contre des forces adverses, se préserver de ses propres démons, et résister à la tentation de céder et de dormir.

    L'être de Michaux donne ainsi le sentiment d'une privation, d'une inadéquation foncière entre soi et le monde, d'une division intérieure intolérable. Il se trouve sans cesse aux prises avec une agitation intestine de figures contradictoires. Ce moi "en difficultés" s'effondre en lui-même. C'est celui d'un petit être au souffle court, aux muscles faibles, aux os fragiles: une créature chétive sujette à toutes sortes de vertiges et de métamorphoses, et qui va donc multiplier les mouvements et les passages pour tenter de se délivrer" Jean-                                                                     Marie Maulpoix

     

    Quelqu'un m'ayant demandé des renseignements sur  cet écrivain qui fut aussi peintre..J'ai trouvé ce texte qui me semble donner une idée assez exacte de Henri Michaux..J'aime cet auteur parce qu'il me déconcerte,parce qu'il me transporte dans un ailleurs insaisissable, parce que...je ne sais pas,parce qu'il m'étonne,je crois...

     

    "Quand on marche dans la campagne,lui confie-t-elle encore,il arrive que l'on rencontre sur son chemin des masses considérables. Ce sont des montagnes, et il faut tôt ou tard se mettre à plier les genoux. Rien ne sert de résister, on ne pourrait plus avancer, même en se  faisant du mal." (Je vous écris d'un pays lointain)


    8 commentaires


  • Le lendemain, comme chaque année,depuis cinq ou six ans, nous faisons une petite fête de la musique à la maison...Nous nous retrouvons une bonne trentaine..avec des pianistes, des chanteurs, et d'autres qui viennent seulement écouter..Certains chantent des airs lyriques, d'autres des chansons..seul ou à plusieurs...Chacun essaie de faire au mieux et a bien préparé ce qu'il voulait partager...mais l'atmosphère reste décontractée..Et ensuite, bien sûr, dans la cour, la soirée se prolonge par le partage de nourritures plus terrestres.Cest un joyeux moment de rencontres.

    11 commentaires