• Ce qui me motive ?
    Quelqu'un que je ne connais pas me pose la question...
    Je le sens très loin de moi, il me semble que mes mots n'auront pas de sens pour lui..
    Or, j'ai la désagréable habitude de ne parler que lorsque j'ai quelque espoir d'être comprise....
    Sans doute la peur d'être blessée, le besoin de me préserver...
    Mais agissant ainsi, je juge  inconsciemment la personne, j'évalue si , selon mes critères, elle est capable d'établir un pont entre elle et moi...et, sans doute, souvent je me trompe.
    Ainsi donc, hier, je me suis trouvée devant plusieurs personnes dans l'incapacité de parler, de livrer quoi que ce soit de moi...Car, en effet, comment ressentir plusieurs personnes à la fois et savoir ce qu'elles sont capables d'entendre...Donc, quand je suis dans un groupe, j'écoute et je me tais...
    Mais pourquoi tant de prudence?
    Un peu plus de simplicité serait plus juste.

    Je dis ce que je pense, je dis ce que je suis ou ce que je crois être
    Et l'autre entend ce qu'il peut entendre, ce qu'il veut entendre...
    Et je ne suis pas blessée, je ne suis pas diminuée s'il a mal entendu ou s'il déforme mes propos.
    Il fait ce qu'il peut.

    Ce qui  me motive
    C'est l'amour, la beauté, l'harmonie
    Chimères, diront certains
    Mais pour les avoir parfois aperçues
    et savourées
    et à cause de la joie éprouvée
    alors je sais qu'elles sont réalité.

    28 commentaires
  • En ce monde-ci
    tout va par deux.
    la lumière va avec l'ombre
    La nuit avec le jour
    le tout avec le rien.
    La mémoire a besoin d'oubli
    Le oui a besoin du non.
    La douceur ne va pas sans violence
    et la joie sans douleur
    La vie a besoin de la mort.
    Et pour s'immobiliser
    l'oiseau a besoin de battre des ailes.


    29 commentaires
  •  Aujourd'hui, c'est la Toussaint..Je ne comprends pas pourquoi l'Eglise a séparé le jour des morts de la Toussaint et je trouve le bon sens  populaire très sage d'avoir confondu les deux..
    .Les uns et les autres sont des disparus..
    Les saints sont célèbres, on parle d'eux des centaines d'années après. Leur nom est sur le calendrier, on écrit leurs biographies..
    .Les autres, les simples morts, nos morts sont anonymes...Et il appartient à ceux qui les ont aimés de garder leurs traces vivantes aussi longtemps qu'ils seront  eux-mêmes  sur cette terre
     Pour quelques jours, les cimetières deviennent des lieux de vie, des lieux où les fleurs étalent leur beauté...Dommage qu'ils n'en soient pas ainsi toute l'année...J'aime ces minuscules jardins aux couleurs chatoyantes...Et s'il en est quelques uns abandonnés, il se trouve parfois un voisin  pour lui donner meilleure mine
    Bien sûr, on peut honorer et penser à nos disparus autrement..Christian Bobin raconte dans "La Plus que vive" que après la mort de son amie, il achetait chaque semaine deux bouquets en pensant à elle et il les disposait dans son propre logis...A chacun de trouver comment il va garder vivantes en lui et autour de lui  les traces de ceux qu'il a aimés et qu'il aime toujours.

    "Je sais que tu m'as inventée
    Que je suis née de ton regard
    Toi qui donnais lumière aux arbres
    Mais depuis que tu m'as quittée
    Pour un sommeil qui te dévore
    Je m'applique à te redonner
    Dans le nid tremblant de mes mains
    Une part de jour assez douce
    Pour t'obliger à vivre encore"  Hélène Cadou


    25 commentaires
  • Il nous faudrait un temps élastique.

    Il est des jours où le besoin d'un grand fourre-tout sans fond se fait sentir tant nos désirs sont vastes et nombreux : tout voir,tout entendre,tout sentir,tout comprendre,toucher à tout,tout embrasser,tout enlacer,tout aimer,tout caresser...

     

    Il est  d'autres jours où le temps peut se dégonfler comme un ballon de baudruche...Ce sont des jours sans parfum,sans désir, sans attrait et l'on traîne son corps comme une vieille loque,sans même parfois l'espoir que demain puisse être un jour meilleur...des jours où le jour d'aujourd'hui nous enlise dans le néant...rien ne semble pouvoir faire vibrer notre pauvre corps égaré et inhabité,tout se contracte et fait mal...et pour ne pas avoir mal,on enferme son âme dans une banquise...Ainsi on est en paix,mais cette paix a goût de mort, et comment respirer sous cette glace ?
    Il est  aussi des jours,comme aujourd'hui, où l'on accueille ce qui vient,sans se poser de questions...
    Et ces jours là, comme ils sont bons !

    28 commentaires
  • "Devenir léger, c'est accepter humblement le sort après avoir tout tenter pour éradiquer son ombre.
    C'est refuser que la rage ou la haine viennent alièner la liberté.
    Etre léger, c'est donc recourir de force à la joie contre ce qui aigrit, contre ce qui isole, épauler celui qui souffre pour qu'il ne se claquemure pas dans son mal-être.
    La légèreté va contre, elle contre ce qui retrécit.
    L'adepte de la légèreté relève donc le défi d'accueillir l'existence, de l'embellir chaque jour.
    Dès lors, pour assumer une difficulté qui désarme, il s'ouvre et  consent à trouver une aide, à risquer la rencontre.
    La légèreté oblige aussi à ne pas sombrer dans la haine de soi.
                                     Alexandre Jollien (Le métier d'homme)

    20 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique