" Son allure est si douce sur la verdure des prés, dans les brumes de l'aube qui habillent encore les troupeaux.

 

Elle semble flotter sous les nuages, mince brindille déposée par les vents, ballottée, transportée, perdue.

 

Son talon, sur les chemins , n'écrase jamais les fleurs.

 

elle est d'une attention aigûe pour le plus minuscule.

 

De douceur, elle enveloppe tout ce qu'elle touche.

 

La sainte perdue dans les ténèbres du siècle.

 

L'emmurée, la silencieuse, la délaissée;

 

Ecrire ne vaut que pour le chant de la vie invisible, engluée dans la terre, mise sous le boisseau ;

 

Ecrire délivre peut-être de telles voix.

 

C'est sans doute cela l'espérance d'écrire :

 

ouvrir vers l'infini, vers l'impossible, versl'inconnu, entendre battre le coeur des silhouettes."

 

                              Joël Vernet  (  Celle qui n'a pas les mots page 17)

 

 

Je lis plusieurs pages avant de comprendre que l'auteur nous parle de sa mère 

 

 

"J'écris un petit livre qui n'est qu'une chanson, j'écris pour elle qui n'écrira jamais....Mère emmurée dans son silence.

 

On ne peut se plaindre du fardeau que l'on porte.

 

Vivre, c'est sans doute le déposer au bord d'une route pour se rendre plus léger.

 

Etre comme un soleil, comme le vent, comme l'air qui passe sur nos joues.

 

Vivre c'est rechercher la joie, la pureté intacte, l'incandescence de chaque phrase.

 

Vivre, c'est demeurer ouvert comme une fleur, même si la nuit se couche, même si l'histoire nous roule dans les ravins."

(page 41 )

 

Ce  petit livre m'a beaucoup émue

Bientôt Noël !

Alors je vous donne une bonne idée de cadeau :  PAPILIO

Moi, je me le suis offert et j'en suis ravie...

Bien écrit, bien dessiné, bien présenté, bien imaginé !

Une fois qu'on l'a rencontré, on ne l'oublie plus, ce délicieux Papilio!

C'est l'oeuvre de Quichottine et de Davy Durand

Et Davy a fait la bande annonce que vous pouvez découvrir en cliquant sur le lien ci-dessous

 

http://www.dailymotion.com/video/xv3hru_papilio-bande-annonce_creation

 

 

Et puis il y a aussi Emma et Kasimir

qui publient un livre de comptines....

Je ne peux pas vous en parler moi-même car je ne l'ai pas encore vu

mais leurs liens à tous deux est dans la colonne de droite

Ah! Je peux quand même vous donner le titre

 

TOUT CE QUI VOLE N'A PAS D'AILES

C'est le presque début du livre

Et je suis si enchantée que je relis ce texte plusieurs fois sans pouvoir lire la suite

 

"Il grimpait léger, son corps répodait tendu et franc à l'invitation des appuis,s a respiration restait comprimée dans ses poumons et détachait des syllabes de souffle en suivant le rythme d'un air dans sa tête. Le vent ébouriffait ses cheveux et libérait ses pensées. Le dernier pas de la montée lui faisait toucher l'extrémité où s'arrête la terre et où commence le ciel. Un sommet atteint est un bord de frontière entre le fini et l'immense. Là il arrivait à la distance maximale de son point de départ. Un sommet n'est pas une ligne d'arrivée, c'est un barrage. Là, il faisait l'expérience du vertige qui, en lui, n'était pas un appel du vide vers le bas, mais se pencher sur el vide du haut. Là, sur le sommet, il percevait la divinité qui s'approchait. Là-haut, il s'enveloppait de vnet. Un sommet sans choc de masses d'air sur soi est effrayant. Car l'immense retient son souffle.

 

Il était heureux dans le vent, il l'accueillait, à l'écoute. Il était de ceux qui saisissent une phrase là où les autres n'entendent que du vacarme...."

 

Je vous en reparlerai peut-être quand j'aurai fini le livre

 

 

Nous avons quitté Simiane pour aller à Banon

où se trouve la singulière librairie du Bleuet.

C'était le but premier de notre promenade

 

Admirez la jolie pile de livres en bois qui se trouvent à l'entrée.

C'est ouvert tous les jours de 9 heures à 19 heures 30 (sauf le premier janvier)

Et il y a toujours du monde, même un dimanche entre midi et deux heures de l'après-midi.

Et nous sommes pourtant dans un village de Haute Provence

Il y a 190 000 livres ici

et la librairie devant s'agrandir, il y en aura encore beaucoup plus dans quelques mois...

 

Parsemé de tabourets et de tapis, c'est un dédale d'étagères recouverts de livres.

 

Son fondateur, Joël Gattefossé, à 38 ans, a quitté son atelier de menuiserie dans l'Essonne

et s'est mis en recherche d'un local pour développer une librairie...

Il commence dans 52mètres carrés avec 77 ouvrages...Les premières années furent difficiles...Mais les rencontres et le bouche à oreille fonctionnent...

Cet été, il a vendu mille livres par jour

 

Après avoir fouiné plus d'une heure dans les rayons, nous repartons avec plusieurs livres évidemment .

Et l'espoir d'y revenir encore...

 

Un rêve qui devient réalité, c'est beau à voir et encourageant....

Je rentre dans la librairie.

Un livre de Christian bobin est exposé : un nouveau!

L'HOMME-JOIE

comment résister?

 

Je le prends

Et j'en commence la lecture.

Ce qui est bien avec Bobin, c'est que l'on peut lire une page ou deux et puis s'arrêter...

On peut commencer par le milieu, par la fin, revenir au début...nulle importance!

Chaque page dégage son suc.

 

Mais voici le début:

"Partons de ce bleu, si vous voulez bien.

Partons de ce bleu dans le matin fraîchi d'avril.

Il avait la douceur du velours et l'éclat d'une larme.

J'aimerais vous écrire une lettre où il n'y a que ce bleu.

Elle serait semblable à ce papier plié en quatre qui enveloppe les diamants dans les quartiers joailliers à Anvers ou Rotterdam, un papier blanc comme une chemise de mariage, avec à l'intérieur des grains de sel angéliques, une fortune de Petit Poucet, des diamants comme des larmes de nouveau-né."    C.Bobin

 

 

Aujourd'hui je pars à nouveau, pas très loin, mais je n'aurais sans doute pas le  temps et la possibilité de vous joindre...Mais j'ai préparé quelques articles ...A lundi probablement