Bonne soirée, d'autant meilleure qu'elle est imprévue...

La veille, un ami me dit : "Je vais voir Guidoni demain soir"

-"J'irai bien avec toi" lui dis-je

-"D'accord, c'est mieux que d'y aller tout seul"

Et nous voilà  donc partis à la découverte de ce chanteur que nous ne connaissons que pour l'avoir écouté sur des CD...

c'est notre jour de chance, nous avons une place au premier rang, il y en a qui préfèrent être un peu plus loin, mais nous cela nous convient bien.

Ce soir, Guidoni nous chante Prévert....Il est accompagné d'un pianiste qui vit la musique non seulement au bout de ses doigts mais dans tout son corps....

Au bout de trois quarts d'heure, tous les deux nous saluent... comme si le spectacle était fini...

Mais de rappel en rappel, trois quarts d'heure après , ils sont encore là

Et c'est, sous les applaudissements répétés qu'ils  se retirent pour de bon...Il a l'art de surprendre

Et nous partons le coeur content.

 

"C'est plutôt dans la vie que j'ai l'impression de porter un masque" Jean Guidoni

 

" Tous les êtres circulent les uns dans les autres.

 

Tout est en un flux perpétuel.

 

Tout animal est plus ou moins homme, tout minéral est plus ou moins plante, toute plante est plus ou moins animal.

 

Il n'y a qu'un seul individu, c'est le Tout.

 

Naître, vivre et passer, c'est changer de forme."

 

           Diderot (Le Rêve de d'Alembert)

  Au rallye du village, entre autres lots, les enfants ont gagné un appareil à raclette.

Aussi ont-ils très envie d'en faire une le lendemain.

Je vais donc faire les courses ...Un des enfants veut absolument m'accompagner pour choisir le fromage...Il va chercher le chariot...Bien qu'il ne connaisse pas le magasin, il se dirige promptement vers le rayon laiterie, compare les prix, le prix au kilo, le seul qui permette une comparaison, puis il trouve le rayon charcuterie, choisit  ce qui lui semble bon...En deux temps, trois mouvements, nous avons terminé. nous arrivons à la caisse, il décharge le chariot, dépose nos achats sur le tapis roulant, s'empare d'un sac, me dit qu'il met dans le sien tout ce qui concerne la raclette et, moi, je mets les autres produits dans l'autre sac...

Je savais qu'il était rapide mais il m'a quand même étonnée...Il y avait longtemps que je n'avais pas fait les courses à ce rythme-là.

 

 Il fait un peu frisquet en ce lundi de Pâques mais le soleil est là qui peu à peu nous réchauffe.

Les petits enfants sont arrivés la veille et il ne s'agit pas de traîner au lit car c'est la traditionnelle course aux oeufs qui a lieu dans le village : 1000 oeufs ont été cachés dans les trous des murailles, dans les plantes ou l'herbe qui borde les chemins...quelques-uns ont été peints et donnent droit à une récompense...aussi sont-ils très recherchés!

 

Et bien sûr, en fin de matinée, il y a l'apéritif.... et des oeufs durs pour l'accompagner.

Ce serait dommage d'habiter un même village et de ne pas se rencontrer.

 

 

 

 

 

 Les enfants de l'école ont préparé des travaux divers  à partir des boîtes et des alvéoles dans lesquelles on dépose les oeufs...L'imagination ne leur manque pas et l'habileté non plus...On peut découvrir un bouquet , une Tour Eiffel, un rubicube, un bâteau de pirates,, un clown....Les plus jeunes ont fait des petits poussins, des poules en terre à modeler...

 

 

 

Et l'après-midi, il y a un rallye :lpour les grands et les petits, il y a des épreuves et des questions à résoudre, c'est l'équipe  où se trouvent nos petits enfants qui fait le meilleur score ...Evidemment, ils sont ravis.

 

 

 

Et les réjouissances ne sont pas finies puisque, en fin de journée, c'est dans notre jardin que des oeufs se trouvent cachés (et là, ce sont des oeufs en chocolat)..Là, ils font une pause près de la balançoire, leur maman leur a dit qu'il y en avait encore..Le plus petit est le plus acharné.

 

Ah! Quelle journée!

C'est le titre de ce petit "Folio" qui m'a attirée

C'est un recueil de lettres de Giono, c'est sa fille Sylvie qui les a trouvées après la mort de son père

Et voici ce qu'elle dit de lui

 

 

 

"Mon père fut profondément, violemment, égoïstement heureux. Il était de ces êtres rares qui attachent la même valeur à une jeune pousse d'asperge  sauvage qu'au cachemire le plus luxueux. Il fut peut-être désenchanté des hommes mais jamais de la vie elle-même. S'il n'a pas été un homme parfait, il fut ce père exceptionnel qui m'a appris à respirer, à apprécier la chose la plus infime, regarder un paysage, boire à une source, si peu de chose pour enchanter une vie entière..."

 

Chez cet homme donc, l'égoïsme est transformé en qualité.

C'est parce qu'il s'aime vraiment qu'il peut rendre ceux qui l'entourent aussi heureux que lui.

L'égoïsme et la générosité peuvent aller de pair, parfois.