Il y a peu, je disais que l'inattendu, l'imprévu nous étaient nécessaires pour nous sentir vivants , pour avancer sur notre chemin..

Et voilà que ce matin je commence un livre nouveau et je tombe sur ces paroles qui me paraissent également vraies

 

 

"Ce sont les rêves qui permettent de se dépouiller de soi chaque nuit, pour épouser le devenir et faire que les gestes répétés chaque jour, soient, chaque jour, toutes choses nouvelles. Une ouverture à ce que chaque instant recèle de merveilleux, et non une fermeture au devenir dans la routine"

                          Charlotte Jousseaume (Le silence est ma joie) Albin Michel

 

 

Et oui, même dans la routine, on peut découvrir de la nouveauté et on peut en faire son miel, il suffit peut-être d'y porter suffisamment d'attention;

Rondes,lisses,douces au toucher,elles sont trois,posées sur le bord de la cheminée.

 

L'une blanche,l'autre bleue et rouge et la dernière marron jaune

.

Il suffit de les voir pour que la main ait envie de s'en saisir.

 

Elles sont sans odeur,non c'est faux,elles ont l'odeur de l'enfance:elles ne so-t là que pour jouer,pour rebondir, pour se cacher,disparaître,re-surgir,s'envoler.

 

Dès le moment où vous jouez avec elles,les pensées qui s'agitent sans cesse dans votre tête cessent leur tumulte tapageur.Il vous faut maîtriser en vos mains les envols capricieux des trois belles et vous ne pouvez plus songer à rien d'autre:quel bien-être !

 

Si en plus,vous fermez les yeux,il vous faut alors imaginer leur trajet dans l'espace pour que votre main comme,par miracle,se trouve juste au bon endroit pour les accueillir.Sensation délicieuse...

Pour se vider la tête,c'est excellent !

Passager

pour un jour

pur une année

ou pour plusieurs

Peu importe.

 

Passager

pour toujours.

 

Toujours

sur le chemin.

 

Celui qui s'arrête

Celui qui s'immobilise

ne sent plus ses chaînes

et ne peut plus aimer.

 

Peu importe

si je n'avance

que d'un seul petit pas.

 

Quand même

demeurer sur le

chemin.

 

Peu importe

si je fais quelques pas en arrière

A nouveau j'avancerai,

Je ne suis pas immobile

Et je sens  toujours mes chaînes

Et je veux m'en libérer .

.

  Je le pressentais bien: la grisaille de hier matin n'était que passagère

Merci pour tous vos petits mots gentils, comment ne pas rebondir avec tout ça?

 

Il y eut d'abord une heure chez le coiffeur...Il m'a demandé quelle était ma passion...Lui c'est, entre autres, le dessin au pastel...Il parlait juste ce qu'il fallait : ni trop, ni pas assez...J'en suis ressortie... plus ferme et allégée...C'est vrai, quelques cheveux de moins

 

Après le repas, je compose un bouquet avec les dernières fleurs du jardin...C'est curieux : faire un bouquet (avec mes fleurs) devient de plus en plus un moyen de m'harmoniser à l'intérieur,  comme si l'harmonie du bouquet se communiquait à moi.

 

Je téléphone à un ami plein de gentillesse ..et un petite idée de poème me vient...

 

Nous partons faire une promenade (le soleil est revenu !)

Eh , surprise ! Je fais bien trois kilomètres presque sans fatigue...Il y a seulement deux jours, aller chez la voisine , à cent mètres de là, m'avait épuisé..Je n'en reviens pas..et ce matin je me suis traînée chez le coiffeur.

 

Et le soir, je rencontre deux amis et, tout en dégustant un thé, nous parlons...de la difficulté à sortir de son milieu habituel, de créer des ponts entre les êtres humains pour leur permettre de se rencontrer et de s'apprécier avec leurs différences....des barrières intérieures que nous nous créons et qui sont parfois plus fortes que les obstacles extérieurs ..La conversation est courte mais intense

 

Avant de me coucher, je téléphone à une amie dépressive..Elle commence à me parler d'une voix éteinte puis s'anime et , pour la première fois depuis longtemps, elle amorce des projets qui lassent présager une sortie vers la lumière...

 

Finalement, quelle bonne journée !

 

  Je suis éteinte ce matin...Oh ! rien de grave ! Ce n'est qu'un passage

Et plutôt que de s'y attarder puisqu'il est inconfortable,autant regarder où il veut bien nous mener .

Une infection pulmonaire m'a un peu anéantie,cette semaine...

Chaque jour, cela va un peu mieux, je retrouve un peu plus d'énergie...

Oh ! Le bonheur lorsqu'on s'en rend compte que l'on peut à nouveau respirer normalement...au repos du moins !

C'est une découverte ! un émerveillement, presque une volupté...

Peut-être faut-il avoir été entravé dans sa respiration  pour éprouver cela?

Ainsi, même dans ce qui paraît purement négatif, il peut y avoir de purs moments de bonheur.

  Mais je ne peux quand même pas passer ma journée à m'émerveiller de l'activité régulière de mes poumons quand  je suis au repos ...Surtout que, dès que je m'active, ce n'est pas encore ça !

Et je rage un peu, un peu beaucoup en pensant à tout ce que je n'ai pas pu faire cette semaine et  que je ne pourrai pas encore faire les jours suivants

 Et le ciel qui reste grisaille, comme s'il voulait se mettre à l'unisson..mais je ne lui en demande pas tant!

 Qu'il mène sa vie, qu'il embellisse notre ciel intérieur plutôt !

 Mais non, pas d'intervenant extérieur aujourd'hui !  Mes ressources sont au dedans de moi et il va me falloir les trouver...Mais  un peu de patience, je vais y arriver !