• "J'aurai peut-être perdu la clé
    et tout le monde rit
    autour de moi et chacun me montre
    la clé énorme pendue à son cou.
    Je suis le seul à ne rien avoir
    pour entrer quelque part.
    Ils ont tous disparu et les portes closes laissent la rue
    .plus triste.Personne.Je frapperai partout.
    Des injures jaillissent des fenêtres et je m'éloigne.
    Alors ,un peu plus loin que la ville,
    au bord d'une rivière et d'un bois,
    j'ai trouvé une porte.Une simple porte à
    claire-voie et sans serrure.Je me suis mis derrière et,
    sous la nuit qui n'a pas de fenêtre mais de larges rideaux,
    entre la forêt et la rivière qui me protègent,j'ai pu dormir."

    Je ne sais pourquoi,ce poème m'émeut toujours et me plonge dans une rêverie éveillée où la solitude apparente n'est plus ressentie comme une souffrance...Il a su se trouver un abri précaire mais suffisant et il reste relié à tout l'univers.

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  •   Il était grand et blond.Dans le dos,une très fine et rès longue queue de cheval.
      Elle,elle était aussi petite et menue que lui était vigoureux. Elle avait  aussi de longs cheveux tombant sur les épaules.Elle était très brune.
      Il se présenta.Il venait de Suède.
      Elle,elle était bien de chez nous,elle respirait le soleil du midi avec un rire très grave,très peuple,très sincère,sans apprêt...
      Il se présenta : j'ai fait l'école Lecoq,dit-il,et c'est là que je l'ai rencontrée,et il se tourna vers elle.
      Ayant dit cela,il n'avait plus rien d'autre à dire.
      Et il y eut un silence...
      L'amour qui les unissait devint présence  visible,tangible...Elle attendait..croyant qu'il allait poursuivre.
      Il lui fit signe de prendre le relais.
      Elle le regarda,étonnée,puis répondit à sa demande.
      Elle rit,simplement,elle parla tout aussi simplement.Le premier contact était exquis.

      Ainsi ils allaient,de stage en stage,de spectacle en spectacle,d'un groupe à un autre groupe et ils apportaient leur sourire,leur malice,leur goût du jeu et du merveilleux.
      Ils donnaient à voir la terre avec des couleurs plus gaies et plus tendres.
      Ils vous lavaient les yeux avec de la lumière.
      Ils ne  niaient pas la réalité.
      Par le rire,ils rejoignaient le pathétique.
      ILs le rendaient respirable;
      ILs vous apprenaient la vie.
      Avec  eux elle retrouvait sa saveur.
      Ils étaient clowns.

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  • Quel goût de mort
    cet amour que tu m'apportes?
    C'est une prison sans porte
    et sans fenêtre
    sans même l'espoir d'un verrou
    qu'un jour l'on pourrait pousser
    sans même la vue d'un barreau
    que l'on pourrait briser.
    C'est un bulle cotonneuse
    hermétiquement close
    dans laquelle l'air se raréfie
    et nos membres s'atrophient
    et l'on y perd la vision
    même de l'horizon
    et le sens de la résistance.
    C'est un amour de faiblesse
    où périr est le but suprême
    où l'on devient victime et bourreau
    à tour de rôle
    où chacun se fige
    tel un spectre
    privé de mouvement et de liberté.

    Soudain le goût d'être
    me pénètre
    Je n'ai plus à me défendre
    Il n'y a plus d'agresseur
    Je suis hors d'atteinte
    il n'y a plus de bourreau
    Je ne suis plus victime
    et ma colère et ma frayeur
    deviennent compassion et douceur.
    Je n'ai plus peur
    le bleu du ciel m'a envahi
    et ma prison s'est évanouie.


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  •   "De quoi parlez-vous,"Cela les arrête instantanément...Que répondre?
    Pour montrer leur bonne volonté,ils résument le sujet de leur conversation....
    A la moue de leur interlocuteur,ils comprennent qu'ils ont eu tort,qu'ils auraient dû se taire et risquer sa désapprobation,son incompréhension...C'eut été préférable à ce mépris larvé sous jacent qui se révèle dans cette moue dubitative. Et puis réduire le dialogue qui les a unis avant son arrivée de façon aussi grossière,aussi simpliste,c'est lui enlever toute sa saveur.
      Il est des questions qui ne permettent aucune réponse et celui qui les pose devrait comprendre qu'il n'a rien à attendre;..et que seul le silence est juste...Plus exactement,c'est la façon dont la question est posée qui ne permet pas une vraie réponse.
      Mais alors pourquoi a-t-il posé cette question ?  Il a cru leur faire plaisir,habitué qu'il està  s'avancer avec des formules toutes faites et à simuler ainsi un intérêt qu'il est bien incapable d'éprouver réellement....
      Et si les deux autres lui avaient dit qu'ils voyaient clair en lui et qu'il masquait mal son indifférence,il aurait été tout égaré et sans doute aurait-il été sincère :"Pourquoi,aurait-il pensé,alors qu'il s'efforce d'être gentil, l'agresse-t-on d'une phrase assassine?
      Il a pris l'habitude de vivre ainsi : toujours à double face,fuyant et plein de replis secrets. Et il se joue si bien la comédie à lui-même qu'il s'y laisse prendre....Peut-être est-il le seul?
     

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  • "Lorsque tu es loin
    ta voix
    résonne en moi.
    il n'y a pas de mots
     pour définir ce
    chemin intérieur.

    Un jour
    tu écriras
    le poème à venir
    qui hésite toujours sur
    le chemin à prendre.

    Ce poème
    toujours en
    retard sur nous."



    "Si vraie
    la vie
    lorsque je pense à toi.
    Si vraie
    que les mots n'existent plus."



    Ils ne font plus  écran
    à la rotation du monde
    tout contre nous"






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