• Elle m'attend à la gare
    Elle ne m'a jamais vue
    Je ne l'ai jamais vue
    Allons-nous nous reconnaître?
    Elle m'attend à l'accueil
    Je la vois qui scrute chaque voyageur...
    Elle prononce mon nom
    je prononce le sien
    Oui,c'est bien elle
    elle est comme je l'imaginais,
    comme dans ses mails.
    Suis-je moi-même
    comme dans mes écrits?
    Elle est comme elle est
    et comme elle est,c'est bien.
    Elle me croyait plus forte...
    Je suis indécise,inquiète
    et peu intrépide
    mais comme je suis,
    c'est bien aussi.
    Deux jours plus tard,
    nous nous quittons
    riches d'une amitié nouvelle



    (pour la petite fabrique d'écriture).

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  • Chaque parcelle de sa peau
    hurle et frémit
    dans l'attente de l'homme.
    Attente violente,irritante,épuisante
    Attente qui paralyse ses gestes,
    gestes arrêtés dans leur mouvement
    gestes qui ne peuvent prendre leur ampleur
    et dont la brusquerie étonne
    et traduit la faim.
    Manque si énorme
    et si fort centré sur lui-même
    qu'il éloigne ceux-là même
    qui pourraient l'apaiser
    mais qui s'effarent de la demande trop grande.
    Ne reste que l'homme à la curiosité ironique
    Ne reste que l'homme habité par la bonté
    mais vide de désir
    et la faim la déchire.
    Pourtant sa faim est respectable
    Sa faim est signe de sa grandeur
    Sa faim est désir de vivre...

    Quel homme la fera naître à elle-même?
    Quel homme la délivrera de son désir de mort,
    de cette agressivité larvée dont elle s'égratigne,
    jusqu'à faire venir le sang.
    Et la plaie s'avive et s'enlaidit
    Et la plaie fait peur
    Et le cercle de la solitude s'agrandit
    Elle vit dans un désert intérieur
    et son être s'exacerbe et gémit...
    Quel homme lui donnera l'arrondi de la féminité?


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  • Où t'en vas-tu,la belle,
    où t'en vas-tu commeça?
    où te mène un si bon pas?

    Où vais-je?Je ne sais pas,
    c'est le chemin qui le dira.
    S'il me fait signe,je le suis;
    s'il se tait,je le fuis.

    Et surprise,surprise,
    sur le chemin où je ne savais pas
    que j'irai,
    sur le chemin de la Déserte,
    me voici.

    Les herbes hautes me frolent,
    les herbes folles me giflent,
    bise,heurtebise,
    têtue,je continue.
    Les ronces m'agrippent,
    les ronces me griffent
    têtue,je continue,
    le chemin m'appelle et je le suis.

    La boue colle à mes pieds,,
    dans la boue,je m'enfonce,
    têtue,je continue.
    Le chemin est étroit
    mais il m'appelle
    et je l'entends,
    la ridondaine,la ridonda.

    Il longe un champ,
    un champ de tournesols géants,
    un champ de visages tournesols,
    échevelés et chenus,
    Dieu,qu'ils sont nus
    mais qu'ils sont grands!
    Plus loin des petits chardons bleus
    et des gros champignons blancs
    sur la souche des arbres.

    La Vie est là
    et je la suis.


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  • -"Il faut se défier des apparences.Le plus faible n'est pas celui qu'on croit..C'est elle,la victime,qui est responsable des violences qu'elle subit car on a toujours la vie qu'on mérite" tel était le discours que me tenait une collègue qui avait une réputation de dévoreuse...Et je l'écoutais attentivement,désireuse de comprendre son point de vue,même si je ne le partageais pas...
      Et oui,disait-elle encore,lorsque les victimes auront disparu,il n'y aura plus de bourreaux,donc plus de violence...Le violent n'est pas celui qui exerce la violence mais celui qui l'a exaspéré et l'a mis dans cet état..Et voilà comment le plus fort peut se poser en victime
     
    Pauvre sirène,victime de son pouvoir de séduction,obligée de jouer à la sirène un peugarce,pour se débarrasser de la cohorte de ses admirateurs...
    Pauvre petit chef,pauvre grand chef..con damné à exercer un pouvoir de plus en plus absolu parce que les gens qui viennent à lui ont le désir de s'en remettre aveuglément à un guide et s'il devient tyrannique,ce n'est que pour répondre à leur attente.

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  •  " Ce n'est pas à l'amour que les autres ne peuvent répondre,c'est à l'angoisse et au désespoir liés à l'amour et qu'ils ressentent comme l'étreinte d'une personne qui se noie.Lorsque je souffrais de ces mêmes craintes et de  ces mêmes angoisses,les autres le sentaient et en avaient peur.A l'amour,à un amour tranquille,sûr et non possessif,ils peuvent répondre.C'est de cet excès que j'aurais aimé que l'on vous guérisse....
      L'angoisse est l'ennemi principal de l'amour.Elle l'étouffe.Aussi,tel un bon chimiste,essayez d'extraire l'angoisse de l'amour et vous connaîtrez un amour heureux et partagé.Eloignez la peur de l'amour.Examinez les causes de cette peur et de cette angoisse et vous gagnerez."  Anaîs NIN (Journal)

    Petit aparté
    J'ai oublié de vous signaler l'écho que Emmanuel afait à mon article sur les cercles de silence,allez-y voir,c'est intéressant  (il est dans mes liens)


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