• "Je rêve d'un monde où l'on pourrait arrêter le premier venu ,au tournant de n'importe quelle rue,et se faisant en quelque sorte,du premier coup,son égal par le coeur,continuer avec lui,sans autre étonnement,sa conversation intérieure;les rares fois où Dieu m'a fait la grâce de telles rencontres,j'ai découvert visiblement  ce que c'est  qu'aimer"
                      Emmanuel Mounier

    "Un des regrets de ma vie et un regret douloureux,c'est de ne m'être pas arrêté pour écouter trois arbres qui me faisaient signe"                   Marcel Proust


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  • Eau

    Eau bruissante et lancinante
    qui m'attire,m'enchante,
    me devient impérieuse nécessité,
    rythme nécessaire à la vie,
    je t'ai suivie
    et ne veux plus te quitter;
    Le temps n'est plus.
    En cet instant unique qui nous vient,
    passé et avenir se sont donnés la main.


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  • Ami pourquoi te battre
    avec les armes de ceux d'en face
    et pourquoi,de petitesse en petitesse
    avancer la bouche pleine de fiel?

    Tu te dessèches,tu t'aigris,tu te désertifies
    et le lieu que tu veux défendre
    se rabougrit avec toi

    Ami,prends un peu de hauteur,
    sois large et génèreux,
    délaisse la révolte stérile,cesse les combats inutiles
    et invite-les tous à la rencontre.

    Crois naîvement à la fête.


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  •   Longtemps,il avait cru qu'il n'était pas beau.Chaque matin,il grimaçait devant son miroir en se rasant.Il gardait rigoureusement fermés,ses cols de chemise,les poignées de ses manches aussi...tant sa poitrine et ses bras velus l'irritaient.Il lui fallut de longues années pour s'habituer à son apparence.Il n'était pas très certain,la cinquantaine passée,d'y être parvenu...Mais cela ne l'inquiétait plus,beau ou laid,qu'importait,il allait son chemin,il allait sur le chemin de ses rêves...Il ne perdait point sa vie en vains regrets,en vaines suppositions...Ainsi il était...il saurait se faire aimer malgré ce corps qui lui faisait ombre.
      A présent,les cheveux blancs venus,il avait acquis l'assurance qui lui avait fait défaut dans sa jeunesse...et plus il vieillissait et plus il devenait charmant,enjôleur,insaisissable,et d'autant plus captivant...Il savait,à merveille,entretenir la tendresse que ses nombreuses amies de tous âges,lui accordaient...Mais il n'était jamais satisfait,il avait besoin de l'admiration et de l'amitié chaleureuse,de l'attention toujours en éveil de toutes les femmes qu'il approchait : un petit mot à celle-ci,un sourire à celle-là,une plaisanterie pour détendre l'attristée,un mot flatteur...pour la coquette...A chacune,il donnait la sensation d'être proche,d'être l'ami,le seul...il inspirait confiance...Si l'hommage d'une seule d'entre elles lui manquait,c'est une couleur qui manquait à son arc en ciel.
      Il vivait des sincérités successives et mouvantes,et s'il était de plus en plus touchant,de plus en plus attirant,c'est que ,se dépouillant de ses peurs qui le rendaient parfois un rien hypocrite,il vivait de plus en plus pleinement chaque instant dans une  sincérité toujours plus neuve.
      Lui-même n'avait pas d'âge,ses cheveux blancs lui permettaient de jouer au grand-père mais ses pirouettes perpétuelles lui donnaient un air de jeunesse éternelle...Cet homme-là ne serait jamais un vieillard;..A quatre vingts ans bien sonnés,il serait capabe d'effrayer son entourage par quelque imprudence énorme...simplement pour se prouver à lui-même que la carcasse tenait bon et qu'il n'avait rien de commun avec ceux de la même décade que lui  qui traînaient prudemment leur vie.
      Il n'était jamais rassasié,ses pas le tournaient toujours vers l'ailleurs,vers l'inconnu.
     

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    • Bien que l'ayant déjà fait,l'envie me prend de répondre au tag de Christelyne et il se trouve  que,par hasard,j'ai dans les mains le livre de Marie de Hennezel "Mourir les yeux ouverts"...Je le parcours à nouveau mais plutôt que de prendre la page 123,je préfère choisir moi-même le passage que j'ai envie de partager avec vous...Parfois,les règles sont faites pour être contournées
    • "S'il y a une liberté à anticiper  sa mort,à en choisir l'heure,s'il y a une dignité à refuser sa propre déchéance,il y a une liberté et une dignité encore plus fortes et plus belles dans l'acceptation les yeux ouverts du réel.Un apprentissage non pas de la mort mais de la vie.Une paix transmise aux vivants,un rayonnement qui les porte.Les derniers moments d'un être aimé peuvent être l'occasion d'aller le plus loin possible  avec cette personne,dans une profondeur parfois encore jamais atteinte.On croit tout connaître de l'autre,et voilà que dans ces moments ultimes,on découvre ce que l'on n'aurait jamais imaginé découvrir,des trésors d'humanité.Malgré les ravages de la maladie ou de la vieillesse,l'être humain n'a jamais dit son dernier mot"

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