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Par gazou . le 19 Juin 2009 à 08:31
Quand il n'est pas là,
le jour a couleur d'espoir.
Elle invente des mots clefs
qui lui ouvrent des chemins vers lui.
Quand il revient,
l'opacité recouvre tout,
les mots deviennent insensés
et les chemins sont sans issue.
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Par gazou . le 17 Juin 2009 à 08:15Une fin d'après midi,nous avons pu voir le film "Et la terre comme la langue"de Simone Bitton et Elias Sanbar sur le poète Mahmoud Darwich,mort en août 2008. C'est un des plus grands écrivains arabes...Né dans un petit village de Galilée, rasé en 1948 pendant la guerre alors qu'il n'a que sept ans...Il est le poète des vaincus , le poète des déracinés...Il a eu des problèmes cardiaques peu après le film..Il a longuement préparé sa mort et il l'a reçu comme une compagne avec laquelle il s'était habitué à vivre...Voici un de ses poèmes que l'on peut trouver dans "La trace du papillon" chez Actes Sud
Musique visible
" A l'écoute de la musique, des jardins s'ouvrent autour de moi et la mélodie devient une fleur que j'entends avec les yeux.
Le son possède une image et l'image une voix ondulée, ondulante...plus lointaine qu'une métaphore littéraire.
L'oeillet quitte ses bacs et se répand sur les tables des restaurants chic pour dédommager l'étranger d'une perte oubliée ou pour préparer celui qui attend à ce qui pourrait advenir.
Aucun embarras pour le narcisse s'il prolonge la chanson de la joie qui s'élève de l'eau et croit qu'elle chante ses louanges.Quant à la blanche tubéreuse, ses pensées me déroutent quand le salon est assez vaste pour contenir son parfum ample et piquant.
A la différence du lilas qui m'arrête à la croisée des deux voix qui se mélangent et se dissolvent dans la ressemblance entre les larmes des noces et celle des funérailles...à la différence aussi des coquelicots qui se contentent de la marge spacieuse sur les flancs des pastorales.
Tout cela pour dire que la rose rouge est une musique visible et que le jasmin est un message de nostalgie que personne n'adresse à personne"
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Par gazou . le 3 Juin 2009 à 06:50
"Ce corps que l'on me donne,
que dois-je en faire,
tellement un et tellement mien,
De la joie calme de respirer et d'exister
Dites-moi qui remercier?
C'est moi le jardinier et je suis aussi la fleur,
Dans la prison du monde,je ne suis pas seul.
Sur le verre de l'éternité s'est déjà déposé la chaleur de mon souffle;
Une forme s'y inscrira
Devenue irreconnaissable depuis peu;
Et le dépôt de l'instant peut se retirer,
le trait aimé ne s'effacera pas."
Ossip Mandelstam (1909)
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Par gazou . le 2 Juin 2009 à 05:43
Philippe Forcioli a mis ce poème en chanson et c'est ainsi que je l'ai connu...Je ne sais plus dissocier les deux.
"Le chemin qui mène aux étoiles
est pur, sans ombre et sans clarté.
J'ai marché mais nul geste pâle
n'atténuait la voie lactée
Souvent pour nouer leurs sandales
ou pour cueillir des fleurs à thé
loin des vérités sidérales
ceux de ma troupe s'arrêtaient
et des coeurs porphyrogenètes
s'agenouillaient ingénument.
C'étaient des saints et des poètes
égarés dans le firmament.
J'éais guidé par la chouette
et n'ai fait aucun mouvement." Apollinaire
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Par gazou . le 1 Juin 2009 à 05:41
"Une maison étrange
avec un ciel sous le toit
et des soleils dans l'armoire
dans les tiroirs dans chaque lit.
Vraiment une étrange maison
avec ses fenêetres rondes et claires
comme des lacs suspendus
et ses portes qui chantent
et ses couloirs immenses
où vont des trains vers nulle part.
Une maison où les lampes bavardent
avec des mots bleus
où les murs ont des oreilles
où des enfants graves sortent des miroirs.
Une étrange maison
où l'on parle d'amour
comme on respire
une maison belle et chaude
comme un mystère." Jen-Pierre Siméon
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