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    Après un jour gris, un jour de pluie

    arrive le soir et c'est l'accalmie.

    Le ciel plus clair est rose et gris

    et déploie ses charmes indécis.

    Comment ne serions-nous pas séduits?

    Soudain une douceur nous étreint

    et tombent dans l'oubli

    les lourdeurs du jour.

     

    Légère et lumineuse

     je vais

    et j'accueille la nuit

    qui donne sa lueur.


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  • "L'invitation au voyage"

     

    Dans ce poème Baudelaire ne réalise pas un voyage à proprement parlé mais il fait plutôt une promesse de voyage épanouissant le rêve à une femme du nom de Marie Daubrun. Il n’est pas surprenant de voir Baudelaire utilisé le thème du voyage dans la poésie étant donné qu’il a passé 10 mois de son adolescence sur un voilier en direction de l’Inde.
     
      Encore une fois, ce poème permet une évasion par l’esprit plutôt que par le corps. Baudelaire ne pouvait ou ne voulait pas voyager physiquement, il utilise donc la poésie pour faire voyager son esprit. Ceci est assez clair dans ce poème car les descriptions du paysage faites sont idéalistes et représentent le rêve de l’auteur. L’aspect d’invitation à un voyage met en valeur le voyage de l’esprit car le poète veut entrainer la femme aimée dans sa propre rêverie.

    « L’invitation au voyage »

    Mon enfant, ma sœur,
    Songe à la douceur
    D'aller là-bas vivre ensemble!
    Aimer à loisir,
    Aimer et mourir
    Au pays qui te ressemble!
    Les soleils mouillés
    De ces ciels brouillés
    Pour mon esprit ont les charmes
    Si mystérieux
    De tes traîtres yeux,
    Brillant à travers leurs larmes.

      Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
    Des meubles luisants,
    Polis par les ans,
    Décoreraient notre chambre;
    Les plus rares fleurs
    Mêlant leurs odeurs
    Aux vagues senteurs de l'ambre,
    Les riches plafonds,
    Les miroirs profonds,
    La splendeur orientale,
    Tout y parlerait
    À l'âme en secret
    Sa douce langue natale.

    Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.
    Vois sur ces canaux
    Dormir ces vaisseaux
    Dont l'humeur est vagabonde;
    C'est pour assouvir
    Ton moindre désir
    Qu'ils viennent du bout du monde.
    — Les soleils couchants
    Revêtent les champs,
    Les canaux, la ville entière,
    D'hyacinthe et d'or;
    Le monde s'endort
    Dans une chaude lumière.

      Là, tout n'est qu'ordre et beauté,
    Luxe, calme et volupté.

    Charles Baudelaire, XIXème siècle
     

     

     


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  • " Nous naissons d'un tableau,

    d'un poème, d'un souffle,

    D'un rêve étonné,

    Posé sur les paupières du jour,

    Une parole au bord du silence

    Est notre vraie nature.

    Nous allons sans pourquoi

    Vers le chant qui nous possède.

    Nous quittons l'apparence

    Pour le secret.

    Nous réalisons alors

    Ce rien que nous sommes,

    Saisi soudain sans y penser

    Par le mystère et par l'Amour."

                                    Jean Lavoué


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  • Hier nous étions invités, comme tous les 8 du mois, à une soirée lecture.

    D'abord, on mange la soupe

    Puis ceux qui le désirent lisent un texte sur le thème proposé.

    Hier c'était le mot caillou

    Le texte peut être inventé par le lecteur 

    mais il peut être aussi extrait d'un livre

    Poème ou prose, peu importe.

    C'est étonnant ce qu'un simple mot peut provoquer des évocations  différentes

    On peut aussi venir simplement pour écouter les autres..

    Et, bien sûr, avant de se quitter, on grignote et on boit encore un peu tout en continuant les échanges;

    C'est un bon moment de partage....

    Moi, j'ai dit "Les cailloux font ce u'ils peuvent" de Jean Rousselot

    Je l'avais déjà mis dans mon blog en 2016

    Mais le revoilà 

     

     

                                Les cailloux font ce u'ils peuvent

    " Si tu vois un escargot en panne,

    n'interviens pas.

    Il s'en tirera tout seul.

    tu pourrais le vexer.

    Ou bien qui sait ? - le rendre malade

     

    Même conseil en ce qui concerne les étoiles

    Si tu en vois une

    qui n'est pas à sa place sur les étagères du ciel,

    dis-toi qu'elle doit avoir ses raisons.

     

    Il n'est pas recommandé non plus

    de pousser la rivière dans le dos

    pour qu'elle aille plus vite :

    elle fait son possible.

     

    Ah! J'oubliais :

    les cailloux font ce qu'ils peuvent, eux aussi,

    en attendant d'aller dans la bétonneuse.

    Evite donc de leur donner des coups de pied,

    même en douce."

                            Jean Rousselot ( Petits poèmes pour coeurs pas cuits)


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  •  J'ai reçu ce poème il y a quelques jours.

    Je voudrai bien être flamme moi aussi, une petite flamme

    mais souvent je m'éteins...

     

     

     Flamme

     

     

     

     

     

    " Je suis une flamme.

     

    J’ai choisi de vivre sur une bougie.

     

    Mon amie l’allumette m’a donné vie.

     

     

     

    J’étincelle, je danse avec ceux qui sont en fête.

     

    Je me fais douceur et paix avec ceux qui sont dans la peine.

     

    J’accompagne la joie, je rayonne la vie.

     

    J’accompagne la peine, je vis avec la mort

     

    Je rassemble.

     

     

     

    Les priants, les méditants me convient  à leur pratique,

     

    Avec eux, je deviens prière, méditation...

     

     

     

    La nuit, je suis présence vivante.

     

    Je fais naître la lumière dans tes yeux,

     

    Je révèle la sérénité de ton visage.

     

    Avec délicatesse, j’éclaire  la beauté

     

    de tout ce qui est autour de moi,

     

    et je laisse  vivre l’ombre.

     

    Elle est ma compagne.

     

     

     

    Le plus léger souffle d’air me fait trembler.

     

    Je crains les bourrasques.

     

     Elles me mettent en danger, m’affaiblissent.

     

     

     

    Mais je ne suis pas seule.

     

    Une flamme amie vient nourrir

     

    le petit point rouge encore chaud dans lequel  je me suis réfugiée

     

    et me redonne vie.

     

    Pendant un instant, elle, flamme stable,

     

    tout contre moi encore vacillante,

     

    nous dansons, nous nous élevons.

     

    Une immense lumière jaillit.

     

     

     

    Flamme, vie, chaleur..."

     

    Josette V

     


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