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     Je viens de terminer ce livre qui est une biographie romancée de Gustave Roud. Gustave et sa soeur Madeleine ont vécu ensemble toute leur vie dans la maison des parents. Lorsqu'elle meurt, quatre ans avant lui, il est tout désemparé

    L'auteur nous parle de la vie qui passe et qu'il faut affronter chaque matin, il nous parle de la vie domestique dans sa simplicité et sa beauté, de la nature offrant des sensations toujours neuves....Cette vie peut paraître monotone tant elle est répétitive mais ce n'est qu'une apparence  car elle est intensément vécue et féconde.

     Maintenant, je n'ai qu'une envie : découvrir l'oeuvre de Gustave Roud, ses poèmes  et son journal...Il y a une profonde cohérence entre ce qu'il a écrit et sa vie.

     

    – "Gustave Roud  m'inspire par sa façon de mener sa vie, oui. Madeleine m’inspire tout autant. Ils me touchent dans leur façon de faire des choix, d’accepter la vie qui en découle et de la vivre le plus pleinement possible. La vie consiste bien au bout du compte à occuper chacune de ses journées. Et la manière dont Gustave et Madeleine occupaient les leurs m’émeut. Ma vie, nos vies sont d’abord faites de choses banales et sans suspens. Mais elles nous construisent, jour après jour. Il faut donc croire que ces choses apparemment anodines ont de l’importance. C’est à cela que j’ai essayé de redonner de la valeur, à travers cette façon dont Gustave et Madeleine avaient d’être intensément présents au monde." dit San Pellegrino

     

     


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    LA POÉSIE SEULE…


        « Je crois que l’homme au plein de sa vigueur et de sa force, et qui le sent assez pour ne pas douter de son regard, de son ouïe, est, à la lettre, un aveugle et un sourd.

    Je crois que seuls certains états extrêmes de l’âme et du corps : fatigue (au bord de l’anéantissement), maladie, invasion du cœur par une subite souffrance maintenue à son paroxysme, peuvent rendre à l’homme sa vraie puissance d’ouïe et de regard.

    Nulle allusion, ici, à la parole de Plotin : « Ferme les yeux, afin que s’ouvre l’œil intérieur. » Il s’agit de l’instant suprême où la communion avec le monde nous est donnée, où l’univers cesse d’être un spectacle parfaitement lisible, entièrement inane, pour devenir une immense gerbe de messages, un concert sans cesse recommencé de cris, de chants, de gestes où tout être, toute chose est à la fois signe et porteur de signe.

    L’instant suprême aussi où l’homme sent crouler sa risible royauté intérieure et tremble et cède aux appels d’un ailleurs indubitable.


        De ces messages, la poésie seule (est-il besoin de le dire ?) est digne de suggérer quelque écho.

    Souvent elle y renonce en pleurant, car ils sont presque tous balbutiés à la limite de l’ineffable.

    Elle s’éveille de sa connaissance, les lèvres lourdes encore de paroles absentes ou folles qu’elle n’ose redire – et qui contiennent la vérité.

    Ou si elle ose les redire, c’est qu’elle semble avoir oublié leur origine, leur importance. Elle divulgue en deux vers un secret bouleversant, puis se taît. »


    Gustave Roud, « Bouvreuil », in Air de la solitude [1945], in Gustave Roud par Philippe Jaccottet, Seghers, Collection Poètes d’aujourd’hui, 1968, rééd. 2002, pp.

     

     

    Je vous reparlerai de Gustave Roud.


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     " La grenouille aux souliers percés
    A demandé la charité.
    Les arbres lui ont donné
    Des feuilles mortes et tombées.

    Les champignons lui ont donné
    Le duvet de leur grand chapeau.

    L'écureuil lui a donné
    Quatre poils de son manteau

    L'herbe lui a donné
    Trois petites graines.

    Le ciel lui a donné
    Sa plus douce haleine.

    Mais la grenouille demande toujours, demande encore

    la charité
    Car ses souliers sont toujours, sont encore percés".

    Robert Desnos


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  • Au château La Coste, un concentré d’art entre les vignes

    Près d’Aix-en-Provence, c'est un domaine viticole (vin bio) et un centre d'art

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    Vue du domaine de La Coste, avec, à gauche, « Crouching Spider » de Louise Bourgeois et, à droite, de « The Easton Foundation » de Sean Scully.Vue du domaine de La Coste, avec, à gauche, « Crouching Spider » de Louise Bourgeois et, à droite, de « The Easton Foundation » de Sean Scully. THE EASTON FOUNDATION NEW YORK, ADAGP PARIS. PHOTOGRAPHE DRONIMAGES 2017

    Au Château La Coste, à 15 km d’Aix-en-Provence, l’offre culturelle est si riche que l’on peut venir uniquement pour elle. Cela ne veut pas dire que le vin est quelconque. Du reste, après  une promenade dans le domaine,, le visiteur fait un petit tour à la boutique, où les ventes vont bon train. Des rouges, des blancs, surtout des rosés. Logique, on est en Provence.

     On peut même y dormir, dans des villas sublimes . Ou ­ découvrir le restaurant gastronomique Louison, dont la cuisine est signée par Gérald Passedat.

     Au milieu de la propriété trône un bâtiment épuré, long, sur un seul ­niveau, fait de béton lisse, de verre et de métal, dessiné par l’architecte japonais Tadao Ando, qu’il a cerné d’un plan d’eau sur lequel semblent danser une araignée de 3 mètres d’amplitude sculptée par Louise Bourgeois et un mobile noir, jaune et rouge de Calder.

    La Coste est une propriété de 220 hectares, d’un seul tenant. Aucune maison vilaine ne ­gâche la vue. Au loin, un village en ruine. Une ancienne route de brigands sur le côté. La vigne ne domine pas. 123 hectares plantés, à peine la moitié du domaine, ce qui est atypique et confirme le concept : « Il n’y a pas que le vin à La Coste. » Il y a d’abord cette colline arborée, plantée de chênes truffiers, qui se développe en pente douce sur la gauche en entrant, où se concentre le parcours artistique.

    Je ne suis pas très attirée par l'art moderne mais j'ai quand même eu du plaisir, la semaine dernière , de  découvrir ce lieu.


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     Très jeune, elle excelle dans la peinture et la musique et hésite entre les deux...

    Et c'est pourquoi elle fait son autoportrait entre ces deux muses:  à gauche la musique et à droite la peinture et

    les gestes qu'elle fait nous laisse deviner son choix.

     

    Angelica Kauffmann, Autoportrait hésitant entre la Musique et la Peinture, 1791, huile sur toile, 147 x 216 cm, Nostell Priory, Nostell

     

    Au fil des ans, Angelica Kauffmann devient l’une des artistes les plus en vogue de la seconde moitié du XVIIIe siècle et une portraitiste renommée dans toute l’Europe.

    Kauffmann était une femme très originale qui a influencé les vies et le travail des autres. Pendant les 15 années où elle a habité en Angleterre (1766-1781), elle a charmé la société de Londres et est devenue un des principaux peintres dont les portraits et les toiles historiques étaient commandés pour de grandes sommes d'argent.

    En 1781, elle épouse en secondes noces, un artiste vénitien installé à Londres, Antonio Zucchi. En 1782, Angelica Kauffmann et son mari s'installent définitivement à Rome où elle fascine le peuple, la haute société et les poètes qui l’immortalisent dans leurs vers. Elle accueille de nombreux visiteurs étrangers comme Goethe qui devient son ami et dont elle fait le portrait. 

      Pendant toute sa carrière, elle travailla pour toutes les cours d'Europe. On peut voir ses meilleures œuvres à Munich, aux Offices de Florence et à la National Portrait Gallery de Londres


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