• Je vais au marché....Il y a beaucoup de monde...Des touristes...on voit que la belle saison commence...Mais ce qui me marque le plus,ce sont deux rencontres :
    -une petite handicapée toute recraquevillée dans son fauteuil, au visage et au corps totalement déformé..Il me faut faire un effort pour penser qu'elle est chose humaine, de même essence  divine que nous...Je voudrais l'embrasser tellement je me reproche ma première réaction de rejet...
    -un peu plus loin,un homme jeune,les yeux fermés, à genoux au milieu de la rue...Une pancarte,devant lui :"j'ai besoin d'un travail"...Je passe, je reviens sur mes pas..Je n'ai aucun travail à lui offrir...seulement une pièce et un sourire..il ouvre les yeux, remercie..Je voudrais lui parler, lui dire des paroles encourageantes et je n'ose pas, jen'ose pas, quel dommage !

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  •  Surprise !
    Je marche sur une route familière et qu'est-ce que je vois?
    un gros nounours !
    Vision incongrue  !
    Mais que fait-il là dans cette niche?
    Qui l'a déposé,là?
    Le plus étonnant, c'est que la niche  semble faite pour lui,
    elle est juste à ses dimensions?
    Même vide, cette niche aurait pu intriguer...
    A qui était-elle destinée ?
    Un saint ou une vierge devaient-ils l'habiter?
    Elle est pourtant de construction récente
    et ce n'est plus dans nos habitudes
    de chercher ainsi la protection de l'au-delà....
    Quand même, je voudrais bien savoir
    qui l'a placé là
    et pourquoi?
    Peut-être tout simplement
    pour nous mettre un peu de rire  au fond des yeux

    "d'abord commencer par le plus urgent : vous ne pouvez pas sortir ainsi, sans aucune âme à vous mettre, sans aucun rire au fond des yeux"
                                                                        Christian Bobin



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  • Ils ont fêté leurs noces d'or
    mais elle ne l'aime plus
    cet homme rigide et timoré
    qui ne songe qu'à sa tranquillité.
    Elle ne l'aime plus,croit-elle...
    Inmodifiable et toujours prévisible
    Obstiné,il suit toujours la même route
    sans détours, sans chaos...
    Les obstacles il les contourne
    et feint de ne pas les voir
    afin que demain ressemble
    à aujourd'hui le plus possible...
    Elle ne l'aime plus, se dit-elle
    et elle sent la mort les saisir...

    Pourtant,des bons moments, il y en a eu
    et des connivences et une longue histoire vécue.
    En faire le compte est peine perdue.

    Aimer, n'est-ce pas le temps plus que jamais
    bientôt, il sera trop tard,se dit-elle.
    Aimer, c'est ne pas se fermer
    c'est refuser de vivre comme un emmuré.
    C'est garder le goût de vivre
    et porter un regard neuf sur les choses et les gens.
    Si l'autre ne sait plus dire son amour,
    si la routine l'a asséché,
     c'est qu'il a besoin d'être très fort aimé.

    S'encourageant de  ces paroles,
    de cette brise légère qui souffle
    sur les cendres tièdes de leur amour,
    elle sourit et se promet de ne pas laisser
    son besoin d'être aimée
    étouffer son désir d'aimer,
    son désir de donner.
    C'est seulement ce que l'on donne gratuitement
    sans jamais rien imposer
    qui élargit notre horizon
    et nous comble.


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  • Une fois encore,la chasse aux oeufs a eu lieu dans motre village.
    Les enfants ont présenté leurs travaux et le meilleur de chaque classe a eu un prix :en chocolat naturellement...;
    Les deux heureux élus étaient très fiers





                                                                                                                           Les mobiles ont été faits par les plus petits et les oeufs et les cloches avec bouts de laine et clous par les plus grands  Il y a du monde ,dans les rues du village.
    Rien n'est plus désirable, en cet instant, que de découvrir un oeuf...Ceux qui trouvent un oeuf coloré ont droit aussi à une récompense..Les autres peuven t toujours faire l'omelette en rentrant chez eux... Et puis , bien sûr, avant de se quitter, on prend l'apéritif en semble...Car l'essentiel, finalement, c'est la rencontre....

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  •   Elle était sortie ce matin vêtue seulement d'une cotonnade légère afin que ses compagnons de travail, dès que l'un d'eux se trouverait en sa compagnie,puissent plus aisément profiter de ses rondeurs offertes à tout venant...
    Il ne se passait pas un jour désormais sans que l'un deux la prit, il suffisait de soulever la cotonnade,elle était prête à s'offrir et le faisait  sans aucune gêne, avec une passivité désarmante et une confiance aveugle...Parfois elle ne savait même pas quel regard avait le phallus qui la fouraillait et comme ils étaient là une petite dizaine à la connaître intimément, il n'était pas toujours facile, bien que chacun eut sa façon bien personnelle de la pénétrer, de savoir qui était là...Parfois , elle le reconnaissait à ses mains qui dégrafaient sa robe pour caresser ses seins au moindre appel. Et peu lui importait pourvu qu'elle puisse trouver quelqu'un qui la délivrât de son corps un moment...Parfois c'était l'extase...C'était toujours un moment d'oubli et même si l'étreinte n'avait duré que quelques secondes, il lui fallait toujours un peu de temps pour sortir de son égarement car elle partait en errance dès que l'homme l'affleurait...
      Et lorsqu'elle allait au cinéma, il n'était pas rare que l'homme qui se trouvait par hasard, à côté d'elle, éprouvat le désir de glisser sa main entre ses cuisses puis son pouce dans son vagin et elle jouissait d'une longue heure de tendre égarement , elle ressortait titubante comme une droguée, prête à partir avec le premier bienfaiteur, et il se trouvait toujours quelqu'un pour lui proposer un peu de réconfort, parfois celui-là même qui l'avait approchée pendant la séance, parfois un autre alerté par les mouvements rythmiques dont elle avait inconsciemment accompagné la caresse de l'homme;
      Elle attendait toujours l'homme qui la délivrerait définitivement de son corps, cette dépouille qu'elle traînait négligemment avec elle par obligation mais sans aucun dégoût cependant. ..Simplement, elle ne se sentait pas concernée par ce qui  pouvait lui arriver. Elle se demandait parfois, dans les rares moments où elle réfléchissait, au mystère de son existence, comment se faisait-il que sa seule présence fasse naître le désir de l'homme car elle déambulait les yeux baissés, avec des allures de petite fille sage. 
      Elle se demandait aussi pourquoi cette offrande qu'elle faisait de son corps à qui le désirait, la laissait toujours à la fois comblée et pourtant insatisfaite ...Elle attendait toujours le prochain qui allait la libérer... L'homme qui viendrait tout à l'heure, serait le bon sans doute, c'était toujours le suivant qui devait être le dernier.
      Et elle errait , éperdue, dans un no man's land angoissant...Quand habiterait-elle enfin son corps?Quand serait-elle enfin entière?

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