• C'est par hasard que ce livre est arrivé jusqu'à moi...Le titre m'a tout de suite interpellée...

    ça ne doit pas être drôle , me dit quelqu'un en le voyant.

    Je n'ai pas trouvé ce livre triste.

    Je suis toujours étonnée quand quelqu'un dit : " il a eu une belle mort"

    lorsqu'il parle d'une personne morte dans son sommeil ou passant brutalement de la vie à trépas.

    On ne meurt qu'une fois, me dis-je, et c'est quand même dommage de rater ce moment essentiel de notre vie, de le vivre sans en être conscient.

    Bien sûr, je redoute  une longue agonie, la souffrance, ou la mort à petit feu.

    Mais ici, dans ce livre, la personne apprend qu'elle a un cancer trop avancé pour qu'on puisse la guérir , elle en a pour six mois ou un an tout au plus...Elle informe sa famille de cette nouvelle et, ensemble, entourée des siens , elle se prépare à cette fin de vie ...Et ils vivent des moments difficiles , certes, mais aussi de bons moments qu'ils n'auraient jamais vécu si la mort était venue par surprise

    Ce livre nous propose une réflexion étonnamment intime et émouvante et dit l'amour de la vie,  l'effroi et la colère confrontée à sa finitude  mais aussi l'acceptation, l'apaisement.

    quelques citations:

    "Je vois que lorsque je n'ose pas regarder en face ce qui m'arrive, je m'active à me soucier des autres.

    "Moi, cette chose unique : elles sentirent la fragilité d'être et la beauté irremplaçable dont chacun est le lieu. Ce que je suis n'avait jamais existé et ne se reproduira pas

    "Ne plus avoir d'avenir permet de ne plus mentir."

     

    Je ne sais ce que vous en pensez mais, moi, j'aimerais que ma fin se déroule  de cette façon-là,

    en toute lucidité et vérité . et entourée de ceux que j'aime.


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  • "Ces êtres de dialogue, de partage et de mouvance que nous sommes vivent de la magie des rencontres,

    meurent de leur absence.

    Chaque rencontre nous invente illico - que ce soit celle d'un paysage, d'un objet d'art, d'un chat

    ou d'un enfant, d'un ami ou d'un inconnu.

    Un être neuf surgit alors de moi et laisse derrière lui celui qu'un instant plus tôt je croyais être."

                                                              Christiane Singer

     

    "Jusqu'à présent, j'ai fait les bonnes rencontres aux bons moments.

    Les rencontres sont capitales dans une vie.

    Ce sont elles qui vous font aller là où vous devez aller.

    Pour rencontrer, il faut rester ouvert.

    Si on se ferme sur une crainte, une souffrance, une déception, on  a perdu.

    Quoi qu'il arrive,ouvrir, ouvrir, ouvrir.

    C'est une règle d'or pour moi.

    Même si on souffre...

    Lorsqu'on accepte d'en baver, on en bave déjà moins."

                                        Véronique Jeannot


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  • Je découvre cet auteur...Je viens de lire "Rêves oubliés" qui nous parle d'une famille d'émigrés et qui est son second livre

    et elle vient de faire paraître " Pietra viva", les deux aux Editions Wespieser.

    et c'est de ce dernier que je vous parlerai ce soir.

     

     

    Tout d'abord quelques mots sur l'auteur: elle est aussi violoniste baroque et se produit dans de nombreuses formations

    et elle  a fondé l'ensemble de musique" l'Yriade " en 2004.

    Dans son enfance, elle a passé tous ses étés dans un village près de Carrare et la nécessité s'est imposée pour elle

    de situer son  roman dans ces lieux enchanteurs et de nous parler de Michel-Ange qui arrive là en 1505 pour choisir

    les blocs de marbre destinés au tombeau de Jules II.

    Elle a su nous rendre étrangement familier et vivant l'un des plus grands créateurs de tous les temps , si familer

    qu'on ne s'étonnerait pas de le rencontrer, il est devenu notre contemporain.

    J'ai aimé aussi le personnage de Cavallino qui se prend pour un cheval et tombe amoureux d'une jument et qui,

    malgré sa folie, est le meilleur ami de Michel-Ange.

    "Michelangelo, en le regardant caresser la crinière de sa belle jument blanche, se demande si le plus fou des deux n'est pas celui qui poursuit la beauté sans jamais l'atteindre. alors, pour ne pas troubler l'éternité qui s'est posée sur eux,le sculpteur recule, laissant son ami et sa jument blanche à la poésie de leur amour."

     

    "...la joie d'être seul et pourtant plein des autres, de leurs images, de l'impatience que j'ai tous à les créer, les modeler, les dessiner.Leur rendre vie grâce à mon ciseau, à mon trait. Je suis le bloc de marbre, je contiens le corps d'un autre. Il lutte pour s'extirper, pour être celui qui sera à l'air libre, qui prendra la forme d'une sculpture pour toujours. Ils sont si nombreux à l'intérieur de moi. Je suis eux.

    Tout jeune déjà, j'avais la certitude d'être multiple. Pas un, pas deux, mais des centaines. Et ce n'est pas un hasard si l'une de mes premières sculptures est la bataille des Centaures.C'est la meilleure représentation de ce qui m'habite, et j'ai voulu ml'exprimer aussitôt que le marbre et le ciseau me le permirent, comme pour dire aux autres : voici mon paysage intérieur."

     

     

    "L'apprentissage d'un instrument, dit Léonor de Recondo, m'a enseigné l'effort, la persévérance et l 'exigence.

    Dans l'interprétation d'une sonate comme dans l'écriture, vous êtes en permanence en quête de l'expressivité maîtrisée.

    Mon métier de violoniste me donne également le sens du phrasé, de la musique du texte, de ses silences aussi


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  • Je retrouve des notes écrites il y a un peu plus de 20 ans, exactement en juillet 92.

    Je venais de faire un stage de clown.

    D'abord, je décris nos deux animateurs.

     

    Il était grand et blond. dans le dos une très fine queue de cheval très longue.

    Elle, elle était aussi petite et menue que lui était grand et vigoureux.

    Elle avait elle aussi de grands cheveux qui pendaient sur ses épaules et qu'elle réunissait en nattes

    ou en queue de cheval.... Elle était très brune...

    Il se présenta, il venait des pays froids au Nord.

    Elle, elle était bien de chez nous, elle respirait le soleil du midi, avec un rire très peuple, très sincère,

    un rire sans apprêt.

    Il se présenta : j'ai fait l'école Lecoq et c'est là que jen l'ai rencontrée, dit-il en se tournant vers elle.

     

    Ayant dit cela, il n'avait plus rien d'autre à dire...

    Et il y eut un silence...L'amour qui les unissait devint une présence tangible, visible...

    Elle attendait croyant qu'il allait poursuivre...

    Il lui fit signe de prendre le relais.

    Elle le regarda étonnée...car, enfin, c'était lui l'animateur... Sur les papiers de présentation du stage

    elle n'était pas mentionnée . Mais puisque tel était son désir, elle prit la parole.

     

    Heureusement, ils étaient deux, car quinze stagiaires c'est beaucoup...

    Peu de paroles : ils nous demandèrent chacun à notre tour de fermer les yeux et de courir :

    ils étaient là pour nous rattraper...On pouvait oser et faire confiance à soi-même d'abord,

    aux deux animateurs et au groupe.

    Il allaient de stage en stage, de spectacle en spectacle, de ville en ville, d'un groupe à un autre groupe,

    et ils apportaient leur sourire, leur malice, leur goût du jeu et du merveilleux et la vie retrouvait sa saveur.

    Les êtres qu'ils rencontraient osaient laisser briller leurs yeux et devenaient beaux.

    Il se donnaient à voir la terre avec des couleurs plus gaies et plus tendres.

    Ils vous lavaient les yeux avec de la lumière.

    Ils ne niaient pas la réalité.

    Par le rire ils rejoignaient le pathétique., ils le rendaient respirable.

    Ils vous apprenaient la vie, avec eux, elle retrouvait sa saveur.

     

    I LOVE YOU, C'EST MOI SIMPLET.

    Ces mots, pour moi, resteront liés au stage.

    Ce dernier exercice, je suis heureuse de l'avoir vécu, même maladroitement...Je n'osais pas me laisser aller.

    De quoi avais-je peur? Je ne le sais vraiment pas.

    Je ne peux pas avoir peur de me montrer telle que je suis, c'est mon désir le plus cher.

    Je n'ai pas peur du ridicule non plus, je crois...

    J'ai peur seulement de ne pas être acceptée...

    Et quand un matin Tinou m'a dit : tu es très ouverte, tu es vraiment sympathique

    alors que, moi, je me reprochais de me rétracter et de ne pas savoir profiter de toutes les richesses qui m'étaient offertes pendant ce stage e t de ne pas donner grand chose de moi non plus, elle m'a fait beaucoup de bien.

    Evanouis mes complexes, enfin presque..Evanoui le sens trop aigu de mes limites et de mes maladresses...

    Dommage que le stage finisse ce lundi...Je commençais juste à être en état de le vivre pleinement,me disais-je.

    Mais la vie continue.Et ce petit Simplet que j'ai pu concrétiser...je le tiens très précieusement en moi, je veux le garder bien vivant car dès que je pense à lui, mes yeux s'emplissent de lumière et je peux m'aimer telle que je suis et bizarrement et en dépit des apparences, je me sens devenir plus intelligente car plus encore branchée sur l'essentiel...

    Qu'est-ce qui donne sens à la vie d'un handicapé?

    Uniquement sa capacité d'aimer...

    Il lui est impossible de se méprendre...

    Les personnes qui ont vu notre petit spectacle et qui me connaissent un peu m'ont toutes dit  que ce personnage m'allait à merveille et cela m'a fait plaisir mais je n'avais pas l'impression de jouer  tant il m'est infiniment présent...Et à le laisser paraître au grand jour, j'y ai trouvé un  grand apaisement comme si cela me lavait les yeux de tout ce qui me blesse..Je peux avec lui me débarrasser de ce besoin obsédant d'analyse, de tous ces pourquoi qui m'anéantissent car je n'ai pas de réponse...

    Avec lui tout est simple et cela est bon et rafraîchissant.

    Il m'est précieux...Cependant, ce n'est pas une révélation. Je savais , pour avoir revu "LA Strada" il y a quelques mois, que je voyais le monde avec les mêmes yeux que Gelsomina. Mais j'avais besoin qu'une preuve extérieure à moi-même vienne me confirmer dans mon intuition...

    Maintenant , je crois que je pourrai me rafraîchir au contact de ce petit clown qui vit en moi et en faire profiter les autres.

    Je découvre que être clown cela ne peut pas être seulement sur une scène (ou alors ce n'est pas intéressant)

     C'est tout un art de vivre, une façon d'appréhender la vie, de la colorer plus amplement


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  •  

    Originaire d'Essaouira, Najia Mehadji est franco-marocaine

    et travaille tantôt à Ivry et tantôt  à Essaouira.

     

     

      Elle a travaillé avec Peter Brook au sein du Living Theatre.

     

                           

     

    Elle s'est intéressée à l'esthétique zen japonaise aisi qu'aux rituels soufis des derviches tourneurs

    qu'elle a transposés au fusain et à l'encre.

     

                                                           

     

     

     



                                                                                         Arabesque, 2013  
                                                                              Acrylique sur toile, 180 x 160 cm

     

                                                         Elle s'est intéressée aussi à la recherche florale et au monde de la calligraphie.



    Touche, 2013  
    Gouache sur papier, 32 x 25 cm



    Touche, 2013  
    Gouache sur papier, 32 x 25 cm



                                                                              Touche, 2013  
                                                                              Gouache sur papier, 32 x 25 cm

     

     



                                                                         Drapé (d'après l'Espolio), 2012  
                                                                        Acrylique sur toile, 190 x 165

     

     

     

                                                                                   essaixxx

     

     

     


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