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Récit de la dernière année de Jacqueline Harpman
C'est par hasard que ce livre est arrivé jusqu'à moi...Le titre m'a tout de suite interpellée...
ça ne doit pas être drôle , me dit quelqu'un en le voyant.
Je n'ai pas trouvé ce livre triste.
Je suis toujours étonnée quand quelqu'un dit : " il a eu une belle mort"
lorsqu'il parle d'une personne morte dans son sommeil ou passant brutalement de la vie à trépas.
On ne meurt qu'une fois, me dis-je, et c'est quand même dommage de rater ce moment essentiel de notre vie, de le vivre sans en être conscient.
Bien sûr, je redoute une longue agonie, la souffrance, ou la mort à petit feu.
Mais ici, dans ce livre, la personne apprend qu'elle a un cancer trop avancé pour qu'on puisse la guérir , elle en a pour six mois ou un an tout au plus...Elle informe sa famille de cette nouvelle et, ensemble, entourée des siens , elle se prépare à cette fin de vie ...Et ils vivent des moments difficiles , certes, mais aussi de bons moments qu'ils n'auraient jamais vécu si la mort était venue par surprise
Ce livre nous propose une réflexion étonnamment intime et émouvante et dit l'amour de la vie, l'effroi et la colère confrontée à sa finitude mais aussi l'acceptation, l'apaisement.
quelques citations:
"Je vois que lorsque je n'ose pas regarder en face ce qui m'arrive, je m'active à me soucier des autres.
"Moi, cette chose unique : elles sentirent la fragilité d'être et la beauté irremplaçable dont chacun est le lieu. Ce que je suis n'avait jamais existé et ne se reproduira pas
"Ne plus avoir d'avenir permet de ne plus mentir."
Je ne sais ce que vous en pensez mais, moi, j'aimerais que ma fin se déroule de cette façon-là,
en toute lucidité et vérité . et entourée de ceux que j'aime.
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Commentaires
Je ne sais pas... Pour avoir vécu en partie les derniers moments d'un être cher qui se savait mourir, je n'ai pas envie de l'infliger à mes proches.
C'est sans doute très égoïste... Je ne sais pas.
Douce et belle soirée, Gazou.
J'avoue ne pas savoir... mais je crois que mourir est un moment important de notre vie et je n'aimerais pas que quoi que ce soit gâche la mienne. J'aimerais partir en conscience mais très zen... Partir dans son sommeil est plus confortable et rassurant pour l'entourage mais bon, on passe sa vie à célébrer toutes sortes de choses alors pourquoi zapper ce passage. Il faut savoir que nous y seront tous confrontés un jour alors pour ma part, je préfère l'apprivoiser... Je crois cependant que cela reste quelque chose de très intellectuel, très cérébral... tant qu'on n'y est pas vraiment confronté. Merci pour cette source profonde d'inspiration. Peut-être lirai-je ce livre... je le note. Bisous Gazou
C'est triste l'agonie, mais partir dans son sommeil quand on est vieux il me semble que c'est une belle mort.
Je pense pour moi et les miens , partir dans son sommeil ou brutalement est une bénédiction. Agonir ou souffrir est désarmant et angoissant pour tout le monde.
Bonne soirée Gazou
Je ne sais pas mais de toutes façons c'est terrible et chacun le vit différement et puis, on n'a pas tellement le choix...
Bonne journée Gazou
Bonjour
je suis perplexe... Mon père est partie d'un seul coup... le coeur a làché..
Ma mère, Nous avions compris qu'elle allait partir... on l'a accompagnée... une soeur était là juste à la fin...
Mon beau-frère attendait la fin il était entouré des siens... ils chantaient ensemble...
Que Dire, cela sera "à la grâce de Dieu"...
Amicalement
Jean
nul n'est égal devant la mort et c'est vraiment une chose à laquelle je ne pense que très peu, enfin tous les soirs quand je quitte ma mère, je frémis à l'idée que je ne la reverrai peut-être pas le lendemain matin, parfois je me dis aussi que j'ai tort de frémir et que je partirai peut-être avant elle mais ce que je sais c'est que j'ai toujours été nulle pour les grandes phrases dans les grandes circonstances et que je préfère partir en douce sans avoir à faire de grands discours sur mon lit de mort
En vieillissant, mon père achetait beaucoup de livres sur la mort. Il avait celui-ci que j'ai lui passionnément aussi. Je l'ai trouvé très beau - il faut dire que j'aime beaucoup l'auteur! - et enrichissant. C'était en effet une mort approchée pas à pas, avec la vie qui prenait une saveur nouvelle.
Je ne sais comment je partirai, mais moi aussi j'espère que ce sera en ayant le temps de m"y préparer et de ne plus craindre. Mon père avait très peur de la mort sauf quand il a compris que c'était ... le moment. Il a eu deux ou trois mois pour vraiment le contempler, s'y faire, conclure que "ce n'était pas une tragédie" et s'y livrer.
Chaque jour je frôle les mains de ceux qui savent qu'ils mourront bientôt, dans quelques semaines, quelques mois. Ils ont nonante ans, parfois plus. Aucun ne tremble en pensant que demain ou tout à l'heure, leur souffle pourrait s'arrêter comme ça. Ils pensent à ce dernier instant, c'est certain, mais l'instinct de survie est là, bien présent.
je crois qu'il faut continuer de vivre comme si rien n'était ne pas tjs penser à cette maladie
tu as choisi des citations extras, vraiment
merci pour ce partage
et harmonieux week end prolongé à toi
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La seule chose que je redoute, c'est de devenir dépendant et de souffrir.
Mon souhait est de m'endormir et de partir dans mon sommeil.
En tout cas, je connais au moins deux personnes à qui on avait donné 6 mois à vivre.
L'une avait 20 ans. Elle passé les 92 et est atteinte de son sixième cancer, et là elle attend sereinement la fin.
L'autre avait la soixantaine et a vécu presque 15 ans de plus et est morte en souiffrant.
Je n'en tire bien sûr aucune conclusion.