•   C'était un homme d'habitudes....Que chaque jour ressemblât rigoureusement au précédent n'était pas pour lui déplaire,bien au contraire,cela le rassurait et accroissait son bien-être...Il ne portait pas de montre à son poignet:il avait l'heure dan,s sa tête et ne se trompait jamais.Il aimait que les gens qu'il fréquentait soient rigoureusement exacts...quoi qu'il fasse,il voulait tout prévoir,penser  à toutes les éventualités,cela était pour lui une source de grande fatigue,c'est pourquoi il se sentait obligé  de n'accepter que les situations où il pouvait faire face,c'est à dire celles auxquellles il était habitué...
      Eh bien, cet homme qui avait horreur des surprises,même cet homme là pouvait vous surprendre et se métamorphoser soudain....Vous l'aviez fait entrer dans des définitions bien nettes...Et voila qu'il pouvait être tout autre.Car lorsque l'imprévu forçait sa porte,il dissimulait son angoisse naissante sous un sourire grimaçant et s'efforçait de s'adapter et génèralement y parvenait très bien....
      Ainsi,lorsque des gens venaient voir les siens,lui se terrait dans son bureau pour ne pas avoir à les saluer...Mais si d'aventure,l'un d'eux s'enquerrait de lui et, curieux,se hasardait à forcer sa porte et le poursuivait jusqu'en son antre,l'ours bourru qui se cachait et maugréait il y a peu lorsqu'avait retenti la sonnette d'entrée,se transformait en gentilhomme plein de bienséance et d'attentions s'inquiétant de ce qu'il pourrait faire pour être agréable,plaisantant et faisant quelques traits d'humour...
      On pouvait donc vivre avec lui sans mourir d'ennui...Il suffisait d'avoir en soi la sérénité souriante et la force tranquille qui vous permettraient de briser doucement les murs de briques dans lesquels il s'était emprisonné par peur de trop d'horizon...
      Patience et tendresse font découvrir la brèche.

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  • 30--mai-2007-060.jpg      
    Ne rien demander
    encore moins exiger
    ne jamais insister
    au plus proposer
    et laisser faire
    Advienne que pourra
    C'est quand je ne l'attends pas
    que la réponse parfois
    est positive
    c'est quand je suis attentive
    à son désir profond
    si profond qu'il ne le reconnaît pas
    c'est alors
    qu'il répond
    à la demande 
    muette
    qu'il a lue dans mes yeux
    et dans mon coeur 
    livre ouvert


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  •   Hier,je vais chercher mes petits enfants à la sortie de l'école et après le goûter et les devoirs ,j'aperçois sur le bureau de ma fille le dernier livre de Michèle Lesbre "Le canapé rouge"...Ah ! quelle chance ! Je voulais justement l'acheter,je me laisse aisément embarquer dans ses histoires et c'est toujours un bonheur...
      Les enfants sont très calmes ce soir et moi,je ne lâche plus  le livre jusqu'au repas que,heureusement j'ai déjà préparé.
      C'est l'histoire d'une femme encore jeune qui part en Sibérie à la recherche d'un homme qu'elle a aimé et dont elle est sans nouvelles..."l'idée d'un quelconque danger le concernant me plongeait dans une indicible angoisse".Car cet homme représente un monde rêvé,une utopie de jeunesse à laquelle elle ne veut pas renoncer et qui donne sens à sa vie.
     .C'est aussi l'histoire de sa voisine âgée à qui elle va,deux fois par semaine,faire un peu de lecture,"lui raconter la vie de femmes qui lui étaient chères par leur insolence,leur courage,leur espièglerie parfois,leur destin tragique souvent" Et la vieille dame se prenait  pour Olympe de Gouges ou Milena Jesenska..."Toutes lui redonnaient un élan de vitalité"...Elle perd la mémoire et elle est souvent assise sur son canapé rouge.
      Ces deux histoires s'imbriquent à merveille et on ne sait laquelle est le fil conducteur,laquelle est la plus essentielle
      Elle nous livre ses réflexions sur le voyage,elle nous parle de ses rencontres,des souvenirs que cela réveille en elle...nous voyageons avec elle,dans le temps,dans l'espace...nous oublions notre vie quotidienne et poutant nous nous retrouvons.
      J'aime la gratuité avec laquelle cette femme agit: ses visites à la vieille dame,ce voyage insensé (elle sait bien qu'elle ne reverra pas cet homme)..
      Et pourtant,ce voyage était nécessaire pour renouer avec le plus profond d'elle-même:
    ""J'étais enfin dans ce bel abandon,cette façon de respirer et de penser différemment dans une ville étrangère,d'être en apesanteur,avec le sentiment d'appartenir au monde,à cette humanité rêvée que je cherchais sur les visages,dans la musique de la langue,les gestes,les détails infimes qui nous relient les uns aux autres,malgré tout.Je me laissais avaler par la rumeur ,le  rythme,le courant invisible qui parcourait cette ville."

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  • Il me faudra 
    me taire
     pour entendre
    cette voix  
    qui résonne en moi 
    si doucement

    Il me faudra
    parler
    pour témoigner
    de ce que
    sussure
    en moi
     cette voix  
    que je ne connais pas

    Il me faudra 
    écouter
    ce qui remue 
    en moi
    et autour de moi
    quand je nomme cette voix
    qui en moi murmure


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  • Hier,je lis les poëmes de Tilk et de Faux Rêveur et cela me donne envie de continuer à leur suite
    Dimanche 18 novembre 2007
    En réponse au poème "Tryptique" (que je reproduis ici) que Tilk a écrit en s'inspirant d'un vers de Un lieu / Sur le chemin, je vous présente la suite, écrite dans les commentaires sur son blog.
    En réponse au poème "Tryptique" (que je reproduis ici) que Tilk a écrit en s'inspirant d'un vers de Un lieu / Sur le chemin, je vous présente la suite, écrite dans les commentaires sur son blog.
    N'hésitez pas à lui laisser également vos commentaires.
    Ce texte fait partie du recueil "à quatre mains".

    Il me
    faudra
    crier

    pour me
    soustraire
    au silence

    même
    si j'aurais
    préféré

    lui
    sussurer
    doucement
    il me
    faudra
    hurler

    pour me
    tirer
    de l'oubli

    même si
    j'aurais
    préféré

    lui
    chanter
    doucement
    il me
    faudra
    me désenfouir

    pour ne
    pas
    finir

    dans
    cette terre
    sans mots

    dans
    cette terre
    sans nom
    11/11/2007


    Il me faudra
    après la guerre,
    à tes pieds

    poser les armes
    pleurer dans tes bras
    ma femme

    ne rien oublier
    de l'essentiel
    au fond de tes yeux

    ne rien oublier
    ne pas laisser
    s'éteindre le feu
    il me faudra
    ne pas manquer,
    l'instant suivant,

    de te sussurer
    au creu de l'oreille
    tendrement

    juste quelques mots
    tellement communs
    mais qui nous aiment

    te chanter aussi
    quelques prénoms, ceux
    de nos enfants
    Il me faudra
    après la colère
    la rage la haine

    tourner la page
    dans une prière
    toi contre moi

    on ne se bat
    jamais pour soi
    ou l'on se perd

    si je me bat c'est
    seulement, tu sais,
    pour nous gagner...
    18/11/2007
    Michel - Faux rêveur



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