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C'était un homme d'habitudes....Que chaque jour ressemblât rigoureusement au précédent n'était pas pour lui déplaire,bien au contraire,cela le rassurait et accroissait son bien-être...Il ne portait pas de montre à son poignet:il avait l'heure dan,s sa tête et ne se trompait jamais.Il aimait que les gens qu'il fréquentait soient rigoureusement exacts...quoi qu'il fasse,il voulait tout prévoir,penser à toutes les éventualités,cela était pour lui une source de grande fatigue,c'est pourquoi il se sentait obligé de n'accepter que les situations où il pouvait faire face,c'est à dire celles auxquellles il était habitué...
Eh bien, cet homme qui avait horreur des surprises,même cet homme là pouvait vous surprendre et se métamorphoser soudain....Vous l'aviez fait entrer dans des définitions bien nettes...Et voila qu'il pouvait être tout autre.Car lorsque l'imprévu forçait sa porte,il dissimulait son angoisse naissante sous un sourire grimaçant et s'efforçait de s'adapter et génèralement y parvenait très bien....
Ainsi,lorsque des gens venaient voir les siens,lui se terrait dans son bureau pour ne pas avoir à les saluer...Mais si d'aventure,l'un d'eux s'enquerrait de lui et, curieux,se hasardait à forcer sa porte et le poursuivait jusqu'en son antre,l'ours bourru qui se cachait et maugréait il y a peu lorsqu'avait retenti la sonnette d'entrée,se transformait en gentilhomme plein de bienséance et d'attentions s'inquiétant de ce qu'il pourrait faire pour être agréable,plaisantant et faisant quelques traits d'humour...
On pouvait donc vivre avec lui sans mourir d'ennui...Il suffisait d'avoir en soi la sérénité souriante et la force tranquille qui vous permettraient de briser doucement les murs de briques dans lesquels il s'était emprisonné par peur de trop d'horizon...
Patience et tendresse font découvrir la brèche.
4 commentaires -
Ne rien demander
encore moins exiger
ne jamais insister
au plus proposer
et laisser faire
Advienne que pourra
C'est quand je ne l'attends pas
que la réponse parfois
est positive
c'est quand je suis attentive
à son désir profond
si profond qu'il ne le reconnaît pas
c'est alors
qu'il répond
à la demande
muette
qu'il a lue dans mes yeux
et dans mon coeur
livre ouvert
8 commentaires -
Hier,je vais chercher mes petits enfants à la sortie de l'école et après le goûter et les devoirs ,j'aperçois sur le bureau de ma fille le dernier livre de Michèle Lesbre "Le canapé rouge"...Ah ! quelle chance ! Je voulais justement l'acheter,je me laisse aisément embarquer dans ses histoires et c'est toujours un bonheur...
Les enfants sont très calmes ce soir et moi,je ne lâche plus le livre jusqu'au repas que,heureusement j'ai déjà préparé.
C'est l'histoire d'une femme encore jeune qui part en Sibérie à la recherche d'un homme qu'elle a aimé et dont elle est sans nouvelles..."l'idée d'un quelconque danger le concernant me plongeait dans une indicible angoisse".Car cet homme représente un monde rêvé,une utopie de jeunesse à laquelle elle ne veut pas renoncer et qui donne sens à sa vie.
.C'est aussi l'histoire de sa voisine âgée à qui elle va,deux fois par semaine,faire un peu de lecture,"lui raconter la vie de femmes qui lui étaient chères par leur insolence,leur courage,leur espièglerie parfois,leur destin tragique souvent" Et la vieille dame se prenait pour Olympe de Gouges ou Milena Jesenska..."Toutes lui redonnaient un élan de vitalité"...Elle perd la mémoire et elle est souvent assise sur son canapé rouge.
Ces deux histoires s'imbriquent à merveille et on ne sait laquelle est le fil conducteur,laquelle est la plus essentielle
Elle nous livre ses réflexions sur le voyage,elle nous parle de ses rencontres,des souvenirs que cela réveille en elle...nous voyageons avec elle,dans le temps,dans l'espace...nous oublions notre vie quotidienne et poutant nous nous retrouvons.
J'aime la gratuité avec laquelle cette femme agit: ses visites à la vieille dame,ce voyage insensé (elle sait bien qu'elle ne reverra pas cet homme)..
Et pourtant,ce voyage était nécessaire pour renouer avec le plus profond d'elle-même:
""J'étais enfin dans ce bel abandon,cette façon de respirer et de penser différemment dans une ville étrangère,d'être en apesanteur,avec le sentiment d'appartenir au monde,à cette humanité rêvée que je cherchais sur les visages,dans la musique de la langue,les gestes,les détails infimes qui nous relient les uns aux autres,malgré tout.Je me laissais avaler par la rumeur ,le rythme,le courant invisible qui parcourait cette ville."
2 commentaires -
Il me faudra
me taire
pour entendre
cette voix
qui résonne en moi
si doucement
Il me faudra
parler
pour témoigner
de ce que
sussure
en moi
cette voix
que je ne connais pas
Il me faudra
écouter
ce qui remue
en moi
et autour de moi
quand je nomme cette voix
qui en moi murmure
10 commentaires -
Hier,je lis les poëmes de Tilk et de Faux Rêveur et cela me donne envie de continuer à leur suiteEn réponse au poème "Tryptique" (que je reproduis ici) que Tilk a écrit en s'inspirant d'un vers de Un lieu / Sur le chemin, je vous présente la suite, écrite dans les commentaires sur son blog.
En réponse au poème "Tryptique" (que je reproduis ici) que Tilk a écrit en s'inspirant d'un vers de Un lieu / Sur le chemin, je vous présente la suite, écrite dans les commentaires sur son blog.
N'hésitez pas à lui laisser également vos commentaires.
Ce texte fait partie du recueil "à quatre mains".
Il me
faudra
crier
pour me
soustraire
au silence
même
si j'aurais
préféré
lui
sussurer
doucementil me
faudra
hurler
pour me
tirer
de l'oubli
même si
j'aurais
préféré
lui
chanter
doucementil me
faudra
me désenfouir
pour ne
pas
finir
dans
cette terre
sans mots
dans
cette terre
sans nom11/11/2007
Il me faudra
après la guerre,
à tes pieds
poser les armes
pleurer dans tes bras
ma femme
ne rien oublier
de l'essentiel
au fond de tes yeux
ne rien oublier
ne pas laisser
s'éteindre le feuil me faudra
ne pas manquer,
l'instant suivant,
de te sussurer
au creu de l'oreille
tendrement
juste quelques mots
tellement communs
mais qui nous aiment
te chanter aussi
quelques prénoms, ceux
de nos enfantsIl me faudra
après la colère
la rage la haine
tourner la page
dans une prière
toi contre moi
on ne se bat
jamais pour soi
ou l'on se perd
si je me bat c'est
seulement, tu sais,
pour nous gagner...18/11/2007
Michel - Faux rêveur
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