• Hier soir,j'ai goûté un plaisir depuis longtemps oublié:
    me promener dans la ville la nuit tombée...
    En effet,depuis que j'habite la campagne,chaque fois que je vais en ville,c'est dans un but précis,à une heure précise:un spectacle, un film, une rencontre...Hier,  j'ai quitté mon chez moi avant midi,j'ai mangé avec mes petits enfants,puis je suis allée voir une amie,ensemble nous avons admiré l'exposition de peinture d'un autre ami,elle était ravie,cela lui a donné des idées pour ses créations personnelles,en effet,elle peint depuis l'enfance...Ensuite,je me suis attardée à la médiathèque,j'ai lu des revues très interessantes,fait connaissance avec des auteurs inconnus de moi,ainsi ce Jacques Abeille qui dit chercher 
           "une écriture qui échappe à la volonté du scripteur....je ne suis pas dans la maîtrise mais dans la captation d'un flux...J'écris en rêvant ou je rêve en écrivant de sorte que je ne sais jamais qui écrit vraiment"
    Moi aussi, quand j'arrive à écrire de cette façon-là, c'est vraiment du bonheur...mais c'est trop rare....

      Après,de sept heures à huit  heures du soir,je me suis promenée dans les rues de la ville ...Certes,ce n'est pas là que j'allais goûter la douceur du soir....mais j'ai retrouvé des sensations anciennes,enfouies profondément et c'était agréable,rajeunissant...Plein de souvenirs revenaient en moi et me replongeaient dix,vingt ou trente ans en arrière...Des petites étoiles s'allumaient dans ma tête...

      Et j'ai terminé la soirée dans un bar où se déroulait une soirée slam: c'est la première fois que j'allais à ce genre de soirée...J'ai aimé l'ambiance bon enfant qui régnait,ceux qui le désiraient allaient dire leur texte et ils étaient écoutés...Je n'ai pas osé prendre la parole,ce sera la prochaine fois...Mais il est vrai que j'ai souvent plus de plaisir à entendre un texte si j'ai d'abord eu la possibilité de le lire auparavant,alors j'imagine que c'est la même chose pour mes textes et ça ne m'incite pas à les dire...Qu'importe,c'était une bonne soirée.


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  •   Ce récit en prose est d'une sauvage beauté,d'une poésie âpre et pure dont on reste longtemps imprégné...Je l'ai lu l'hiver dernier et je suis encore très émue dès que je pense à ce personnage qui ressemble sans doute beaucoup à son auteur: (André Bucher,en effet, vient de prendre sa retraite d'agriculteur ,c'est le quatrième livre qu'il publie).
      Le héros du livre vit dans un coin retiré des Alpes de Haute -Provence,isolé mais profondément relié...Sa femme est morte,sa fille qui a deux enfants se sépare de son compagnon...En cette veille de Noël,il va faire des kilomètres dans la neige et le mauvais temps pour aller à la rencontre d'un ami qui vient le voir...Il affronte les éléments avec courage et simplicité...Sur son chemin,il porte secours à des personnes en difficulté...Rien d'héroïque dans son attitude,il fait simplement ce qu'il doit faire,quoi de plus naturel !
    "Il était encore possible d'accomplir de belles choses dans l'écart et dans le silence, sans toutefois en tirer gloire"
      Son cheminement est aussi intérieur,et dans cette nuit hallucinée,tandis qu'il marche,remontent à la surface de sa conscience des souvenirs:son épouse morte,Martine avec qui il aimerait établir un lien amoureux mais elle ne parvient pas à faire le deuil de sa fille...Il se grise de souvenirs,chante et danse,marche jusqu'à l'épuisement...A le suivre,nous voilà hallucinés à notre tour....Comme chacun de nous,il va à la rencontre de son destin...
      (Ce livre est publié aux éditions Sabine Wespieser)

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  • 1-juillet-2007-040-copie-1.jpg     douceur du soir
    Se libérer un moment,
    s'arracher à la tiédeur de la maison,
    à ses occupations futiles;
    et partir sur le chemin,
    s'imprégner de la douceur du soir....

    J'admire le soleil couchant,
    rouge globe à l'horizon.
    Mon pied roule sur quelque chose de dur,
    je me penche..
    Une noix,
    une noix égarée,
    une noix échappée à la cueillette du fermier...
    Je scrute le sol,
    y en aurait-il d'autres?
    oui,un peu plus loin, d'autres noix perdues,
    je remplis mes poches...
    Je relève la tête,
    le soleil a disparu,
    il ne m'a pas attendu.
    Comment faire pour regarder le ciel et la terre
    dans le même temps?
    Comment faire pour unir les contraires?


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  • Je retrouve ce texte de Christian Bobin...En ce jour de Toussaint,ça me parle bien
         -"Je ne cherche pas la perfection.cela me semblerait aussi intelligent que de chercher la mort.Je cherche la justesse:un équilibre toujours précaire entre ma vie toujours trop vieille et la vie naissante première venue.
    Mourir,renaître,
    mourir,renaître,,
    voilà tout ce que je sais faire,un jeu et un travail,
    un passe-temps."

    Ce que j'ai écrit ce matin s'est enregistré au 30 octobre,celui-ci sera-t-il à la bonne date?


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  • 17422345.jpg                                                                                                                                          Elle avait trois hommes dans sa vie.
    pourtant,aguichante,elle ne l'était point,
    mais solitaire et timide,bien davantage.

    Chaque jour,elle s'étonnait de leur présence
    mais s'en réjouissait.
    Avec l'un,elle partageait ses nuits  et le souci de ses enfants
    et la joie d'être avec eux car il était leur père.

    Avec l'autre,elle partageait les rêves et l'horizon bleuté
    vers lequel ses yeux s'étaient fixés.

    Avec le dernier seulement,elle était entière,
    femme de vent et femme de chair.
    Avec ces deux -là,elle pouvait se multiplier et donner tous ces possibles...
    peut-être...Eux du moins l'en conviaient...

    Le premier craignait tout ce qui était mouvant,
    et il fallait l'envelopper de tendresse,
    pour qu'il acceptât que la vie change
    et qu'aujourd'hui ne soit pas une simple répétition
    de la journée de hier.

    Tous les trois,ils lui étaient essentiels.


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