• "Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde"

     

                                                   Albert Camus


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  • Je l'avais acheté la veille , ce livre de Alexandre Jardin

    J'ai commencé à lire les premières pages dans la matinée...

    Quand je suis arrivée à la dernière page. , il était plus de minuit

    Entre temps, bien sûr, j'ai dû m'interrompre plusieurs fois car des choses plus urgentes requéraient mon attention...

     

    J'ai lu ces pages comme si c'était ma vie qui était en jeu, comme si ce livre parlait de moi....et pourtant, rien de ce qu'a vécu l'auteur , ne me concerne...Simplement , il fait un tel effort pour atteindre au réel, pour ne  rien se masquer de ce qui le dérange, pour aller vers la vérité de sa vie que je me sens portée à faire de même pour moi...

    Voilà un livre qui décoiffe, un livre qui peut changer votre vie, me dis-je...

    Comme lui, je ne veux pas me contenter de chimères, si belles soit -elles, je ne veux pas me nourrir de fictions; sinon à quoi bon vivre?

     

    Je n'écris pas pour convaincre, j'écris pour dire, dit-il..Ce livre, c'est un saut dans le vrai,. Fini les livres de fuite..il veut s'ancrer dans le réel.

      -"Si vous consentez à vivre dans une famille dans un très haut degré de cécité, vous dévitalisez votre famille, le rapport au réel étant totalement vicié" dit encore l'auteur à la personne qui l'interroge à la radio.

     

    De quoi s'agit-il ?

    Simplement de mettre en évidence ce qui aurait dû toujours l'être, c'est à dire la responsabilité primordiale que le grand-père de l'auteur  a eu lors de la rafle du Vèl d'Hiv en 1942 : plus de 12 000 juifs dont 4000 enfants déportés et pratiquement tous tués...

    Mais, dit naïvement un des critiques du"Masque et la Plume" sur France Inter, l'auteur croit cela et l'affirme mais il n'apporte aucune preuve de la culpabilité de son grand-père...

    Aucune preuve? 

      Il suffit de savoir que Jean Jardin était le bras droit de Laval pendant cette triste période, qu'il était donc un des hommes les mieux informés de ce qui se passait à ce moment là en France pour n'avoir aucun doute : il savait ...et pourtant il a signé et ainsi a provoqué la mort de milliers d'innocents...

     

    Et pourtant, cet homme était charmant, courtois, cultivé, génèreux... et c'est cela qui est insupportable..Ainsi donc, les bourreaux ne sont pas  tous des monstres ou des malades, ils peuvent avoir des apparences agréables, ils peuvent être des gens très bien , ils peuvent nous ressembler...

    Et c'est pourquoi  sa famille,  ses amis se sont protégés par le déni ou lui ont trouvé des excuses : il ne savait  pas, il ne pouvait pas faire autrement, il fallait bien qu'il nourrisse sa famille...Quand on ne veut pas voir, on ne voit rien, même les évidences.... elles nous aveuglent au contraire...

     

    Alexandre Jardin essaie de comprendre : beaucoup de collaborateurs de cette époque sont sortis du pouvoir avec un  sentiment énorme d'injustice; eux avaient le sentiment de se sacrifier pour la souveraineté nationale, de faire un sale boulot pour le bien de la France et cela était plus important pour eux que la mort de tous les juifs...

     

    .Et c'est pourquoi Alexandre Jardin se sent obligé de dire

    parce que quand quelqu'un fait une monstruosité et se raconte qu'il fait le bien, cela fait peur..

    Et ce refus de la réalité est inacceptable.


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  • Cet article est une suite aux réflexions du 1-2-13 et 16 janvier

     2010NOVEMBRE 049

     

    Décidément, le petit livre de Stéphane Hessel ne cesse de provoquer des réflexions...

    Cette fois-ci, c'est Gérard Guitton qui s'interroge :

    Ce jeune auteur de 93 ans, comme il le dit, s'indigne et nous adresse un plaidoyer pour la non-violence qui est "le chemin que nous devons apprendre à suivre"..Mais cela ne l'empêche pas de s'émerveiller...émerveillement et indignation étant l'une et l'autre liées à la sagesse...

    Et G.Guitton de conclure :

     

    "Je rêve donc de mêler les deux sentiments : l'indignation qui, si elle est seule, devient vite dureté et suffisance, et l'émerveillement qui, isolé, pourrait facilement tourner à la naïveté . Oui, créer, c'est résister, mais en sachant s'émerveiller, et s'émerveiller c'est déjà s'ouvrir aux plus belles créations."   (La Croix du samedi 15 janvier)


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  • "L'inacceptable et le réel me semblent adhérer ou être agrafés l'un à l'autre, une sorte de torture"

     

                

                                       Wilhelm Genazino

                                      (Le bonheur...chez Christian Bourgois)

     

     

    Cette phrase,lue par hasard, m'agrippe et ne me quitte pas..Si l'on pense ainsi, comment ne pas devenir indifférent ou fataliste et se dire que rien ne sert à rien, que l'on ne maîtrise rien et qu'il n'y a qu'à se laisser porter comme un fétu de paille...puisqu'on n'est responsable de rien...

    Impossible alors de s'indigner des mensonges permanents que la vie exige de nous sans que l'on y prenne garde.

    Heureusement qu'il y a des gens comme Stéphane Hessel pour nous  sortir de cette passivité mortifère

     

                                              et nous dire"Indignez-vous"


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    " Je n'ai pas encore compris

    comment fonctionne le monde,

    mais je sais très bien

    ce que le ciel exige de moi.

    Le temps du gâchis est fini.

    Maintenant je pose la main

    sur tout ce qui est beau."

     

                        Alexandre Romanès

                       (Paroles perdues)

     

     

      Je vais passer une soirée chez des amis et je découvre ce livre de poèmes et particulièrement celui-ci qui me va droit au coeur : ce sont exactement ces paroles que j'ai besoin d'entendre aujourd'hui et je les partage avec vous.


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