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Par gazou . le 16 Décembre 2011 à 10:55
il y a un an, nous nous étions rencontrées en sortant de chez le marchand de fruits et légumes...Elle m'avait parlé des maux de dents que le dentiste ne parvenait pas à calmer, moi je lui avais parlé de cette infection pulmonaire qui m'avait beaucoup fatiguée...Nous ne savions pas encore ce qui nous attendait...
Elle a été opérée en janvier d'un cancer de la machoire et moi, en mars, d'un cancer du poumon...Nous nous sommes revues à la fin du printemps pour de petites promenades...Elle me semblait mieux en forme que moi...Et puis l'été la vit peu à peu s'affaiblir... Elle était nourrie par une sonde gastrique...La chimio la fatiguait beaucoup et la maladie continuait à progresser...
Quand j'avais reçu le petit mot m'annonçant son départ, voyant son nom s'afficher, j'avais d'abord voulu croire qu'elle allait mieux...Jusqu'au bout, j'avais voulu croire à sa guérison...mais il n'en était rien..Elle est partie paisiblement , entourée de ses enfants, voilà ce qu'on me disait.
Quelques jours auparavant, je l'avais rencontrée se promenant au bras de son mari, je ne savais pas que c'était la dernière fois...
Je suis allée la voir dans la chambre funéraire...C'est vrai...Elle avait un beau visage apaisé.
Et hier, c'était l'enterrement...
Il y avait beaucoup de monde
Et chacun était très ému.
Même ceux qui l'ont peu connue...
Elle habitait dans la région depuis quelques mois, mais ceux qui l'ont rencontrée ont été marqués par sa présence, sa générosité, son accueil, sa curiosité envers la vie...
Et voilà que son chemin sur cette terre s'arrête là...et on ne comprend pas pourquoi...Mais il n'y a rien à comprendre, c'est ainsi...Mais elle demeure vivante dans le coeur de tous ceux qui l'ont aimée
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Par gazou . le 1 Décembre 2011 à 10:44
Je venais à peine de déjeuner
Il me téléphone
Tu lis beaucoup, me dit-il,
je ne comprends pas comment tu fais...
Et moi, lui dis-je, je ne comprends comment on peut vivre sans lire...
Mais, dit-il encore, ça ne m'intéresse pas ce qu'ils racontent dans les romans,
ce n'est pas ma vie à moi...
Je souris en l'écoutant,
je le connais depuis si longtemps,
je sais combien il s'intéresse à ce que vivent les autres,
mais l'apprendre par un livre, cela lui paraît irréel, inutile, dérisoire, donc sans intérêt...
il lui faut le contact direct
Et tout ce qui est oeuvre d'imagination lui paraît encore plus irréel...
Seul le concret, le palpable le touchent,...
Mais comment vivre sans lire peut-être mais sans rêver, est-ce possible?
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Par gazou . le 16 Octobre 2011 à 03:08
La nuit n'a pas de fin
Elle s'égare en des corridors longs et monotones
L'horloge avance à reculons
Le sommeil m'abandonne
le goût de vivre aussi
L'aube viendra-t-elle nous offrir un jour nouveau?
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Par gazou . le 8 Septembre 2011 à 07:22
Je m'apprêtais à mettre la table pour le repas du soir quand j'entends quelqu'un parler très fort, je ne comprends pas les paroles mais je perçois la violence que les mots contiennent...la voix se rapproche, s'amplifie....Bientôt nous avons les protagonistes dans notre champ de vision un homme et une femme, lui bien carré, elle plutôt menue...
-"ça fait neuf mois que je te demande de t'expliquer "dit-il et il continue à hurler, à la traiter de pute...et autres noms aussi charmants et il s'apprête à la frapper... A un moment, il la jette à terre.
Moi, je suis sur le pas de ma porte, ahurie, tétanisée...
Heureusement nos voisins arrivent juste à ce moment-là...Ils rentrent de trois jours de vacances et, ayant bien roulé, ils aspirent, je suppose, à goûter au calme de leur demeure...Lui, cependant, sort de sa voiture et s'approche de l'homme coléreux, essaie de le raisonner, cela ne sert à rien mais il reste là quand même ...et sa présence, je crois, a empêché l'autre de frapper...
D'autres voisins arrivent....On appelle les gendarmes...Ils tardent à venir...On les rappelle..Enfin, ils sont là !....Aussitôt,
notre homme cesse de vociférer et parle normalement.... Tiens donc, il n'est pas complètement égaré, il est capable de se maîtriser...Un gendarme cherche la jeune femme qui s'est réfugiée un peu plus loin et l'interroge et lui dit qu'elle doit venir au commissariat le lendemain pour porter plainte...
Le village a retrouvé son calme, en apparence du moins
18 commentaires -
Par gazou . le 4 Septembre 2011 à 10:56
Poussée à l'extrême, la peur de se laisser happer par les illusions peut être mortelle.
Un ami me téléphone, commence par raconter quelques gaudrioles, en vient aussi au but de son appel,me parle de quelques rencontres qu'il a faites ici ou là, d'une qui lui a particulièrement plu
"C'était vraiment bien, j'ai cru revenir 35 ans en arrière, comme quand j'allais rejoindre les contestataires sur le Larzac..L'ambiance était chaleureuse, amicale...Mais quand je suis rentré chez moi,je me suis retrouvé seul et le lendemain, j'étais encore seul...Tout ça, c'est un leurre....C'est comme si j'étais dans l'obscurité et tout à coup j'aperçois la lumière, elle est magnifique, mais quand l'obscurité revient, c'est encore plus dur à supporter...
Alors le bougre en déduit qu'il vaut mieux ne jamais voir la lumière, ne jamais espérer quoi que ce soit pour ne pas être déçu...et il s'enfonce avec délectation dans sa misère....Et la prochaine fois quand on lui prosera une rencontre qui risque d'être intéressante, il se gardera bien d'y répondre...Pourquoi rallumer la flamme puisqu'elle risque de s'éteindre ?
Heureusement qu'il a de l'humour !
Ce sont, qu'il le veuille ou non, des petites échappées vers la lumière.
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