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Souvenir
Il est des moments où tout s'éclaire soudain.
Un seul chemin est devant nous, évident .
Aucun doute n'est possible.
Là est notre place.
J'étais encore à l'école primaire quand j'ai connu une telle fulgurance...Je devais avoir huit ou neuf ans, pas davantage...J'étais dans une école religieuse...La soeur cuisinière avait une idée fixe et chaque fois qu'elle rencontrait maman, elle lui disait que j'avais certainement la vocation et que je pourrai bien devenir religieuse...Maman écoutait sans mot dire mais moi, les certitudes de la brave soeur me troublaient...
Et , un jour, brusquement, toutes mes inquiètudes furent balayées.
Il était certain , me suis-je dit, que Dieu qui nous aimait voulait notre bonheur...Or moi, dans le marécage de mes doutes, j'avais quand même une certitude absolue, une seule : pour que je sois heureuse, pour que je sois moi-même, que je justifie mon existence, il fallait , il fallait absolument que j'aie au moins quatre enfants, c'était ainsi, je n'y pouvais rien changer...
La vie religieuse étant incompatible avec la maternité, il était évident que la petite soeur se trompait et ses paroles ne me causèrent plus aucun trouble.
Un seul chemin pouvait s'ouvrir devant moi.
J'ai déjà publié ce texte en août 2010 et c'est ce que Quichottine vient de publier chez blogspot qui le rappelle à mes souvenirs et m'incite à le sortir des oubliettes
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Commentaires
Pourtant Marie...
Il est des souvenirs comme ça... et ta compassion pour les autres est une réponse à la soeur, à la foi.
Bon dimanche
Bises
Je me suis toujours demandé pouquoi dans la religion catholique on prônait des comportements contre nature: célibat, ne pas avoir d'enfants... C'est pour ça que je m'étonne que les catholiques soient les plus virulents contre les homosexuels.
qu'importe si on republie c'est que pour nous c'est une chose importante notre destinée est tracée par Dieu et non pas par une bonne soeur ou une autre personne
Je ris...
On a dit aussi autrefois, pour excuser mes folies d'adolescente quelque chose d'analogue.
Je ne suis pas devenue religieuse, je voulais aussi une famille et des enfants.
Je suis heureuse que tu aies été rassurée par ta décision, sans avoir trop attendue.
J'aime beaucoup ton chemin, Gazou.
Passe une douce journée.
je crois que mon chemin n'a pas changé ... celui de campagne avec de temps en temps des cailloux et je me blesse les genoux et me relève ... les oiseaux chantent, les nuages filent et ... nous allons
bises et merci pour ton texte qui fait rejaillir mes 9 ans (pensionnaire chez des soeurs ..)
Oui c'est vrai l'impression subite que c'est ça et pas autre chose, des certitudes qui nous transpercent. J'ai connu ça aussi! Belle après-midi chère Gazou
Il y a en effet de ces certitudes toute simples et on les ressent plus quand on ne fait pas un raisonnement complet, donc lorsqu'on est jeune pour ne pas jouer l'avocat du diable.
Moi lorsque j'ai quitté l'Italie pour revenir en Belgique, on me disait "mais... que vas-tu faire si tu ne trouves pas de travail?" et moi, dans cet état de "fulgurance" que tu décris, j'ai répondu "mais... ça n'arrivera pas puisqu'il faut que j'en trouve!"
Quatre enfants ?
Brrr !
À notre époque, c'est ... toute une aventure ! Une aventure périlleuse !
Face à un message, une autre vérité et d'un coup, tout va bien. Alors parfait. Surtout si ta vie t'a quand même convenu. Une autre fois peut être !
Oui c'était le thème des derniers Jeudis en poésie chez les croqueurs. Thème proposé par Lilou. Un souvenir très intéressant.
parfois le chemin s'impose
oui ce fameux chemin, sans rien savoir de la destination
(sauf l'ultime bien sur)
Pour dix moments de doute, un moment de fulgurance. C'est parfois inattendu, mais cela nous affermit et nous permet d'avancer. Ton exemple est parlant.
A 10 ans j'étais sûre d'être missionnaire et à onze ans je précisais "avec des enfants". Maman m'aurait voulue religieuse mais j'étais si peu sage qu'elle avait peur pour moi...Et voilà!!
Des fulgurances, je ne crois pas en avoir eu. J'ai pris des décisions ou je me suis laissée porter par la vie, je ne sais pas.
A neuf ou dix ans, j'ai bien rêvé d'être "bonne sœur laïque" sans doute influencée par le Docteur Schweitzer et Lambaréné. Je dis bien laïque car les bonnes sœurs catholiques que je voyais étaient loin d'être des modèles de tendresse et de gentillesse de même que les dames catéchistes dont certaines étaient ni plus ni moins d'effrayants dragons.
Bisous, gazou.
Il n'est jamais trop tard pour reprendre sa vie en main
C'est toujours le moment de profiter du moment présent et de s'en réjouir, le passé est ce qu'il est mais c'est le temps d'aujourd'hui qu'il faut vivre...et il est inutile de se flageller pour les erreurs que nous avons faite
Bonne journée Nicole...Je t'embrasse
20nicole 86Mardi 2 Juillet 2013 à 16:15J'avais neuf ans, des souhaits, des désirs, des envies d'ailleurs et ce jour-la j'ai compris que je n'échapperai pas au destin que mes parents voulaient pour moi. Ce jour-la, pour la première fois, j'ai eu envie de mourir. J'ai obéis pendant 57 ans et puis, honte suprème, j'ai été répudiée. Cinq ans plus tard, toutes mes compromissions, toutes mes hontes sont là. On n'échappe pas à la soumission, on n'échappe pas aux ratés, on n'échappe pas à son passé.
je te souhaite une belle semaine
21catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:15fulgurance , intuition, il y a des moments où l'on est mené par quelque chose qui vient du plus profond de soi ..
bonne journée gazou
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J'ai eu aussi ce genre de fulgurance, dans de toutes autres circonstances à 18 ans, et le doute après n'a plus de place au moins pour la révélation du moment, qui pour moi s'est concrétisé sans faille et avec bonheur !