-
Retour
Retour....mais suis-je jamais partie ?
Bien sûr, et j'ai vu de belles choses...arpenté beaucoup de trottoirs de villes et de musées, vu beaucoup de monde, entendu beaucoup de bruit,fait beaucoup d'autoroute...tant et tant que je ne trouve rien à dire pour le moment...
Et ce matin, pour laver mon corps et mon esprit de tous les miasmes de la ville...j'ai pris mes chaussures de marche et, avec trois amis, je suis partie sur les chemins de campagne jusqu'au lieu dit "la grotte de la dame"...C'est en ce lieu que se cachèrent les protestants autrefois...De là-haut, il y a une très belle vue sur la vallée...Il faisait beau et nous avions très envie de nous retrouver et de rire et de marcher ensemble " Ce qui rend les voyages à peu près inutiles, c'est que l'on se déplace toujours avec soi, avec les mêmes pensées, le même passé, les mêmes ennuis, le même tour d'esprit, les mêmes appréciations sur les choses et les gens. Où que l'on se trouve, on n'est jamais seul.
Oh ! ne plus s'avoir constamment dans les pattes, ne plus se voir, ne plus s'avoir sur le dos ! Etre un peu seul, vraiment seul, ne fût-ce qu'une seconde. Ne plus être deux à s'empêcher de vivre, ne plus être double. Qu'il n'y ait plus perpétuellement quelqu'un à vous épier, à noter vos mouvements , vos intentions même.
J'en ai par-dessus la tête de ce monsieur compassé qui sait tout d'avance, qui me dicte mes réponses ; j'en ai assez de ce bonhomme qui occupe la première place, qui ramène tout à lui. Fichu compagnon de route !
Qui est-il? Et à quel titre parle-t-il en mon nom, avec ma voix? Qui l'autorise à s'exprimer à la première personne ? Je suis las de supporter les humeurs de ce gros cochon qui ne sommeille pas une minute en moi .
Ne pourrai-je pas m'en débarrasser, m'en vider ? quand j'étais petit, on me purgeait au début de chaque nouvelle saison...A ma connaissance, on ne trouve pas de laxatif pour le cerveau dans le commerce...."
Henri Calet (L'Italie à la paresseuse)
-
Commentaires
Partir, permet de prendre de la distance sans que l'on s'en rende toujours compte.
Et après, ne faut-il pas prendre les décisions qui s'imposent à soi comme une urgence ou presque ?
bonne soirée
clemUne promenade lave de toute la poussière de la ville, et des citadins...Une promenade lave de toutes les pensées poussiéreuses...Ne plus être soi...
Lorsque j'étais adolescente, j'ai écrit un poème dont la chute était "être soi, c'est une maladie incurable"...
En vieillissant, j'ai fini par admettre que nul ne sait jamais vraiment qui il est.
Peut-être au moment de mourir ?
Je ne sais pas.
J'aime bien ce texte...Il est vrai que l'on emporte toujours ses problèmes dans ses valises ... Notre personnalité nous colle à la peau : je pense que cela ne dure rien que toute
une vie !
Merci pour ces pensées à méditer.
Amitiés. AlainMais aussi on serait perdu de ne plus être soi, alors le mieux c'est de se confronter avec les autres.Le soi polit alors ses aspérités...Peut-être suffit-il de retrouver en soi, l'enfant émerveillé, surpris, curieux, toujours partant que nous étions! Sans qu'on s'en rende bien compte, l'ego construit au fil des années a fortement tendance à prendre le contrôle, tout le contrôle.
L'enfant Gazou est demeurée vivante. Elle adore marcher dans la nature, rire avec ses amis et oublier le monde policé et ses exigences.
Je t'embrasse Gazou.J'ai bien aimé ce texte, comme j'aime aussi la photo. Est-ce là que tu as marché.Excellent cet écrit d'Henri Calet...c'est tellement vrai..il y a tellement de personnes qui partent en se disant j'oublierais ! masi rare sont les fois ou l'on fait vraiement le vide surant un voyage...les problèmes, les angoisses, la joie si elle est là on l'apporte ou la porte avec nous. il y a des moments ou une bonne marche avec des amis est sûrement plus efficace ! j'espère qu tu as eu te dose d'air hier ! bonne journée Gazoueh bien bon séjour à la campagne, Maryse..je te souhaite du soleil !16catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:53la ville, son agitation et ses tentations , qui font que l'on manque toujours de temps n'est pas le meilleur endroit pour être en soi, elle est plutôt propice à l'autre soi, celui de l'extérieur qui va s'alimenter, se questionner, ... et qui après un temps de calme, un temps de digestion va retrouver le soi intérieur et le fortifier
17MaryseMardi 2 Juillet 2013 à 16:53On se trimbalera jusqu'à la fin, autant bien se supporter.
Moi en plus j'ai une soeur jumelle!!!!!!! Le pied... Finalement je vais m'en servir ( de mon pied, et même des deux) pour me propulser à la campagne
Y'a bien que ça de vrai.
Bisous à tous. demain il pleut chez moi...
Ajouter un commentaire
Bises du lundi à toi