• Presque

     

    Hier après midi, j'ai vu un film qui m'a beaucoup touché...

    J'y suis allée parce que je savais que Alexandre Jollien   était un des acteurs principaux.

    J'ai lu plusieurs de ses livres et je suis chaque fois émerveillée....

    Devenir philosophe, écrivain,  conférencier, acteur

    avec un tel handicap, c'est vraiment étonnant;

    Certes, il a rencontré des personnes qui l'ont beaucoup aidé.

    Il n'a pu marcher qu'à l'âge de onze ou douze ans,  d'autres se seraient découragés,  auraient renoncé...

    et tous ses progrès sont dus à sa ténacité...et il y a tellement de sincérité dans son attitude.

    J'ajoute à mon article un interwiev   de France Info

    Alexandre Jollien et Bernard Campan, acteurs et co-réalisateurs du film "Presque", à Angoulême (Charente) le 25 août 2021 (FRANCK CASTEL / MAXPPP)

    Alexandre Jollien est philosophe et écrivain suisse, spécialisé dans la philosophie grecque. Il est également conférencier et intervient, parfois, dans le cadre du handicap. Aujourd'hui même, mercredi 26 janvier 2022, sort son film, pensé, imaginé et réalisé avec Bernard Campan, un très bon ami. Son titre : Presque.

     

    franceinfo : Presque est un beau regard sur l'importance et la force de la différence. C'est impossible de rester de marbre. Il y a justement un côté très stoïcien dans ce film.

     

    Alexandre Jollien : Oui, c'est peut-être une invitation à convertir le regard qu'on a sur les autres. Pour moins juger, pour rester dans une fluidité, si possible dans l'amour inconditionnel.

     

    Vous prenez du plaisir aussi dans ce film, à tourner avec Bernard Campan, avec qui vous travaillez depuis quelques années maintenant.

    Il y a un amour inconditionnel entre Bernard et moi et pourtant, ce n'était pas facile l'épreuve de la caméra. Quand on a un handicap, quand on a une confiance en soi assez bousillée, je pense que c'était très cathartique d'être soutenu par Bernard, par une équipe. Finalement, on vit grâce à la solidarité.

    À un moment du film, vous êtes invité par une demoiselle que vous avez aidée. Vous êtes dans un bar avec l'ensemble de ses amis, qui vous demandent à quel moment vous vous êtes rendu compte que vous aviez ce handicap. Ce sont vraiment des choses que vous avez vécues et que vous vivez au quotidien ? Est-ce que cela veut dire que vous en souffrez au quotidien ?

    Oui, j'allais dire de plus en plus. Il n'y a pas besoin d'être handicapé pour se prendre des regards malveillants.

    "Le handicap dans le film, c'est une porte ouverte sur l'universalité."

    Alexandre Jollien

    à franceinfo

    S'il était une invitation à être un peu responsable sur la manière dont on regarde les autres, alors ce film aura atteint sa vocation.

    Les personnes qui sont en face de vous au quotidien devraient être tolérantes et c'est vous qui finissez par l'être. Ça veut dire que la tolérance efface la bêtise ?

    La tolérance, c'est peut-être, essayer de comprendre pourquoi on jette un regard sur l'autre qui peut être jugeant, excluant. Pour ne pas s'enfermer dans un rôle de victime, mon gros boulot est de ne pas tomber dans le mépris de soi, ne pas intérioriser tous ces regards qui peuvent détruire l'image basique. Il y a quand même un sacré mépris de soi, quand tous les jours, on se coltine des regards d'autres qui sont dégradants. Il faut des années pour guérir de ce traumatisme.

    Pourtant, vous avez toutes ces paroles, ces lectures, cette connaissance qui, normalement, devraient vous permettre d'avancer sereinement. C'est vrai que vous avez réussi. Vous êtes aujourd'hui un papa comblé, vous tournez dans des films, vous écrivez, vos livres fonctionnent et vous avez toujours ce rejet de vous-même.

    Oui, peut-être plus que jamais, j’allais dire. Avec cette tentation de cacher ses blessures, tôt ou tard, elles émergent. J'ai rédigé Les cahiers d'insouciance (Gallimard) parce que je crois que je n'ai jamais connu dans ma vie l'insouciance que je vois, par exemple, chez mes enfants.  

    "C'est ça qui est beau : rien n'est jamais foutu. Grâce à la solidarité, on peut avancer."

    Alexandre Jollien

    à franceinfo

    Votre parcours de vie est assez incroyable. Vous vous êtes tourné vers la philosophie en sortant de votre premier établissement scolaire, vous avez étudié les lettres et la philo. Pourquoi la philosophie ?

    C'était une urgence existentielle. C'était "comment sauver ma peau ? Comment accéder à la joie et ne pas crouler sous le désespoir ?" Donc, à la base, je me suis précipité sur la philo comme sur une bouée de sauvetage. C'est ça qui est beau, ça a fait péter des déterminismes et c'est pour ça que j'ai toujours conscience de la fragilité du truc. Je pense surtout aux personnes qui n'ont pas la possibilité d'avoir des rencontres qui leur sauvent la vie. Moi, on m'a beaucoup aidé.

    Pour terminer, pourquoi : Presque ?

    Presque, c'est le décalage entre l'opinion qu'on a des choses et la réalité elle-même. Et quand on sait qu'on est presque dans le réel, on ne juge pas l'autre, on ne l'enferme pas dans des catégories mentales.


  • Commentaires

    1
    liedich
    Samedi 12 Février 2022 à 18:01

    Pétard cela donne envie. Merci Amie. Douceur du jour. l.

    2
    Samedi 12 Février 2022 à 21:08

    Un film à voir Gazou, zt un message d'espoir pour beaucoup... Merci

    Bises et bonne soirée - Zaza

    3
    Samedi 12 Février 2022 à 23:34

    Cela fait un moment que je le suis sur facebook. Il est génial, ce Alexandre...

    4
    Dimanche 13 Février 2022 à 08:54
    erato:

    Merci pour ce beau partage, un être extraordinaire , d'une grande simplicité et d'une immense sagesse.J'avais vu le reportage et le film , quel exemple de courage et de volonté !

    Bon dimanche  Gazou

    5
    Lenez o vent
    Dimanche 13 Février 2022 à 10:02

    Acceptation,Courage, résilience, j'apprécie sa " philosophie " de vie

    Merci pour ce partage chaleureux sur le regard envers les handicaps

    Dimanche ensoleillé

    Bisous Gazou

    6
    Dimanche 13 Février 2022 à 10:34

    j'adore sa philosophie, "presque" ... physique ou morale ...il y a plein de similitudes qui en fait se rejoignent ... reprendre "confiance en soi" n'est pas si facile que ça, nul ne peut empêcher le "jugement" des autres, c'est un combat quasi permanent  ...

    amitié Gazou .

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    7
    Dimanche 13 Février 2022 à 19:38

    Un film à voir.

    Un beau message d'espoir.

    Avoir toujours la foi en soi.

    Bisous Gazou

    8
    Dimanche 13 Février 2022 à 21:28

    comme toi j'apprécie beaucoup ce philosophe, cet homme, intègre, sensible, aimant. 

    J'ai vu qu'il venait d'écrire aussi un nouveau livre.

    Merci pour ce partage. Bises

    9
    Lundi 14 Février 2022 à 10:30
    daniel

    Un homme dont j'apprécie les valeurs. Bernard Campan est un homme bien !

    10
    Mercredi 16 Février 2022 à 09:01

    Quelle ténacité, un exemple. 

    11
    Mercredi 16 Février 2022 à 16:25

    C'est un être digne, sincère et courageux, je le suis avec grand intérêt sur Instagram (il y a aussi Bernard Campan), je n'ai pas encore vu ce film, je le ferai avec un immense plaisir quand la liberté sera revenue... Merci Gazou, douce journée à toi.    brigitte

    12
    Jeudi 17 Février 2022 à 18:50

    Un film magnifique, je l'ai vu. Et je suis Alexandre Jollien sur sa page Facebook et sur Youtube. Un homme courageux et plein de joie de vivre. Il nous donne une belle leçon de vie. 

    13
    Samedi 19 Février 2022 à 11:13

    Merci Gazou pour cet émouvant article sur cet homme remarquable que j'ai entendu avec son ami dans une interview de Laurent Delahousse C'est un exemple pour moi  qui n'a aucun handicap Je vais acheter son dernier livre

    14
    Samedi 19 Février 2022 à 14:02
    Renée

    merci de la présentation de cet artiste que je découvre grâce à toi. Un homme fort et attachant. Bisous doux weekend

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