-
Marie Noël
Marie Noël...J'en ai déjà parlé...Et j'y reviens encore...Car c'est elle qui , alors que j'étais encore enfant, et que au hasard de la lecture de l'unique revue qui arrivait à la maison, j'ai découvert... La Poésie.
J'ai découvert que les mots pouvaient dire beaucoup plus que les mots, qu'ils pouvaient nous entr'ouvrir les portes d'un monde plus réel et plus intense que celui plus tangible où nous évoluons quotidiennement...
C'était, je m'en souviens, ce poème de son premier recueil qui commence ainsi:
"Mon bien-aimé descend la colline fleurie
De blé noir
Tout doucement par les champs pâles...C'est le soir.
Voilà mon bien-aimé!- - Suis-je bien aguerrie,
Ma raison?
Oui,le voilà qui passe auprès de ma maison.
Ne me regarde pas bien-aimé , je t'en prie,
Si jamais
Ton regard n'étais pas assez doux, j'en mourrais !
Ne me dis rien, tais-toi, bien-aimé, je t'en prie,
Si jamais
Ton accent n'était pas assez doux, j'en mourrais !
Mon bien-aimé passa voilé de rêverie,
L'âme ailleurs,
Sans me dire hélas ! sans me voir et j'en meurs."
J'ai toujours gardé ce poème au fond de moi comme un bien précieux. Et pourtant il est triste...Mais je n'en vois pas la tristesse...je vois seulement cette lumière qui nous pousse en avant...Et même si elle n'a pas connu le grans amour comme elle l'espérait..elle n'a vécu que d'amour...
Ce matin, je retrouve quelques réflexions de Marie Noël notées sur un carnet et je me sens toujours en accord avec elles
"Celui qui n'a besoin de rien, tout lui manque. Misère de l'homme qui se suffit, de l'esprit comblé de lui-même. Toute la valeur de l'homme est dans sa recherche, son appel, son désir."
"J'ai horreur de l'incontinence sentimentale...des gens qui font tout leur coeur sous eux.
Mon coeur, je n'en parle pas. Je le tais. Ou je le chante."
-
Commentaires
J'ai appris à la connaître à travers divers articles et tous ce que j'ai lu d'elle me plait beaucoup.
Une pensée très forte chez cette petite dame fragile.
Son analyse est très fine :
notre plus grande richesse, ce ne sont pas nos possessions, les jouissances auxquelles nous accédons, ce sont nos désirs.
Les satisfactions que nous réussissons à nous procurer sont souvent décevantes car elles viennent occulter (durant un temps bref il est vrai) nos désirs, qui eux sont sans limite, parfaits, infinis.
Le silence dit souvent beaucoup...
Merci pour tout ce que tu partages ici, Gazou.
Je t'embrasse très fort.
Une femme passionnée, qui pourtant resta célibataire. Amour de jeunesse déçu.
Sa poésie est tantôt subtile, poignante, ou encore animée par sa foi profonde. Des mots qui sont loin de notre monde agité et superficiel.
ils font naître beaucoup d'émotions ces poèmes que l'on garde au fond de soi...parfois il nous est encore possible de ressentir ce que l'on ressentait autrefois en y ajoutant la douceur des émotions d'aujourd'hui...merci ma gazou
12catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:27ces mots comme une porte qui s'ouvre sur l'espace du sensible, du créatif et de la joie
de grosses bises gazou
Ajouter un commentaire
découverte et partage
merci