• Les petites cantines

    Je lis cet article et comme je le trouve très intéressant, j'ai envie de le partager avec vous

    Ces restaurants où l'on vient d'abord pour rencontrer les autres : les Petites Cantines ouvrent leur table à tous... à prix libre (PODCAST)

    Publié le 15/06/2022 à 06h30
    Écrit par Yannick Kusy (@yannkusy) Propos recueillis par Alain Fauritte
    "Déjà, il faut prendre conscience que l’on a peur des autres, et, ensuite, réussir à aller vers la personne. Et, pour cela, on a un ingrédient magique, aux « Petites Cantines » : c’est la confiance.", explique Diane La Tour, cofondatrice des Petites Cantines
    "Déjà, il faut prendre conscience que l’on a peur des autres, et, ensuite, réussir à aller vers la personne. Et, pour cela, on a un ingrédient magique, aux « Petites Cantines » : c’est la confiance.", explique Diane La Tour, cofondatrice des Petites Cantines© france tv

     

     

    C'est une initiative originale, née à Lyon, et qui connaît un certain succès. Les "Petites Cantines" proposent aux habitants d'un quartier de se rencontrer autour de la préparation d'un repas, et de sortir de la solitude. Ces lieux, soutenus par des financements participatifs et des prix libres, se développe de jour en jour. Explication avec Diane La Tour, co-fondatrice, sur le plateau de "Vous êtes formidables"

     

    Huit « Petites Cantines » ont déjà ouvert en France, en l’espace de six ans. Ce sont des petits restaurants de quartier solidaires et participatifs, créés pour pallier à la solitude et l’isolement. Diane Dupré la Tour en est la co-fondatrice, avec Etienne Thouvenot. Une douzaine d’ouvertures supplémentaires sont en projet, notamment à l’étranger.

     


    Et pourtant, née à Paris et ancienne étudiante à la Sorbonne, Diane n’était pas forcément destinée à se lancer dans cette aventure. « Au départ, ce que j’adorais, c’était le journalisme. Cette idée qu’un media puisse connecter plusieurs personnes entre elles. Et qu’il puisse aider les personnes à changer de regard. Avec les « Petites cantines », c’est un peu la même finalité, mais avec un regard différent », justifie-t-elle.

     


    En 2008, elle rejoint Lyon en tant que rédactrice en chef d’un journal économique. Elle mène une vie confortable avec son conjoint et ses trois enfants. Jusqu’à ce jour dramatique où son destin bascule. Son conjoint et ses enfants sont victimes d’un grave accident de voiture. Seuls ses enfants survivent et, à l’âge de 32 ans, elle se retrouve veuve.

     

    Diane Dupré La Tour, co-fondatrice des "Petites Cantines" : "On parle de vivre ensemble, à tous bouts de champs, mais c’est dur de vivre ensemble ! D’aller vers les autres ! C’est beaucoup plus facile d’aller vers des gens qui nous ressemblent. Mais aussi beaucoup moins nourrissant "
    Diane Dupré La Tour, co-fondatrice des "Petites Cantines" : "On parle de vivre ensemble, à tous bouts de champs, mais c’est dur de vivre ensemble ! D’aller vers les autres ! C’est beaucoup plus facile d’aller vers des gens qui nous ressemblent. Mais aussi beaucoup moins nourrissant "© france tv

     


    C’est à ce moment qu’elle décide d’abandonner son emploi. « J’avais un sentiment de vacuité. L’impression d’être comme un cobaye qui pédale dans sa cage. Et qui devra toujours aller de plus en vite. J’avais un sentiment d’un manque de sens, et de passer à côté de ma vie. » Elle en tire des conclusions « Ayant compris, avec la perte de mon conjoint, que la vie était très courte, je me suis rappelé toutes ces choses sur lesquelles on s’était pris la tête alors, qu’en fait, ce n’était pas si important que ça. »

     


    Pas question, pour elle, de passer aussi à côté de l’essentiel. « Je me suis dit, en fait, que je courais plus de risque à poursuivre la même vie, plutôt que de me recentrer sur ce qui comptait vraiment pour moi », résume-t-elle.

     

    Se rendre disponible pour la rencontre

     


    Elle se lance alors dans la création des « Petites cantines », dont l’idée est née sur la base de la générosité dont Diane a bénéficié, elle-même, après le drame qui l’a touchée. « Il y avait un contexte porteur, un terreau favorable. Cet élan de solidarité qui s’est fait dans mon quartier. Et puis la rencontre avec Etienne Thouvenot a été l’élément déclencheur. C’est lui qui a eu l’idée des « Petites cantines ». »

     


    Il va l’aider à concrétiser son intention de profiter de l’essentiel. « C’est dur de se retrouver avec ce sentiment de vacuité, mais ne pas savoir quoi en faire. Il y a un moment où il faut décider d’arrêter quelque chose, et laisser un espace vide. C’est un champ des possibles qui s’ouvre à soi. Ce qui permet de se rendre disponible pour la rencontre. C’est justement ce que l’on propose aux gens. De sortir de chez eux et de se rendre disponibles pour… On ne sait quoi », détaille notre interlocutrice.

     


    Au moment de cette rencontre, Etienne Thouvenot, lui, travaille dans le groupe électroménager Seb, dont le siège est basé à Ecully. Il est ingénieur, et fourmille d’idées. « C’est un grand créatif, qui a l’habitude de s’engager, et qui est un passionné du lien social. » Ils ont rapidement définit un point en commun. « On avait envie de faire quelque chose ensemble. Mais on ne savait pas quoi. »

     


    Un projet forcément tourné vers les autres ? « C’est que l’on pense, mais, en réalité, c’est d’abord tourné vers soi. C’est en s’écoutant soi-même que l’on s’aperçoit de cette soif, de cette faim, qui consiste à se décentrer de soi. Donc c’est un mouvement un peu paradoxal. Mais on a eu envie que ce projet soit tout de suite collectif », rectifie Diane.

     


    Ils décident alors de partager leur idée. « On a installé une petite table sur deux tréteaux à la sortie du métro dans le quartier de Vaise, à Lyon. Et, très vite, les habitants sont venus. Ils ont proposé de nous aider. Le projet est vite devenu très collaboratif. »

     

     

     

    On peut vivre entouré et avoir le sentiment qu’on est seul au monde

     

     


    Une association naît en 2015. La première « Petite Cantine » voit le jour en 2016. « Cela ressemble à une grande cuisine ouverte. Avec des grandes tables et des chaises un peu dépareillées. Les habitants peuvent venir prendre le repas de midi, s’assoir à table les uns avec les autres. Ceux qui le souhaitent peuvent venir cuisiner avec nous le matin. »

     

     

     


    Tout le monde peut donc y participer. « On ne sait jamais qui viendra cuisiner. Il peut y avoir des personnes âgées, des étudiants, des travailleurs indépendants, des personnes en recherche d’emploi, des demandeurs d’asile, des jeunes en décrochage…» énumère-t-elle. « On s’est retrouvés à mettre le doigt sur un tabou, qui est celui des solitudes invisibles. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas pris en charge par un organisme social, et étiqueté « fragile », qu’il n’existe pas, en vous, comme un sentiment de solitude profonde, même lorsque l’on est au milieu des autres. On peut vivre entouré et avoir le sentiment qu’on est seul au monde. »

    « On ne sait jamais qui viendra cuisiner. Il peut y avoir des personnes âgées, des étudiants, des travailleurs indépendants, des personnes en recherche d’emploi, des demandeurs d’asile, des jeunes en décrochage…» énumère Diane

     


  • Commentaires

    1
    Mercredi 15 Juin 2022 à 16:43

    Une très belle initiative Gazou...

    Bises et bon mercredi - Zaza

    2
    Marcel
    Mercredi 15 Juin 2022 à 16:48

    La rencontre est effectivement le moteur de la vie!

    3
    Mercredi 15 Juin 2022 à 17:16
    daniel

    Un beau projet pour rompre la solitude. Bravo aux créateurs !!

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    4
    Mercredi 15 Juin 2022 à 19:22
    erato:

    Une initiative magnifique et positive .J'aime beaucoup les propos de Diane .Merci pour ce beau partage .Les rencontres , ainsi , sont très importantes .

    Belle soirée Gazou

    5
    Mercredi 15 Juin 2022 à 20:51

    C'est une belle initiative, je vais me renseigner si ces petites cantines existent à Nantes, j'adore cuisiner.

    Belle soirée

    6
    Mercredi 15 Juin 2022 à 21:20

    Tous ses mots sont tellement justes, avec l'air de rien qu'une petite cantine, vois comme le pas est grand qui réunit des commensaux de tout horizon, j'adore le concept !

    amitié .

    7
    liedich
    Jeudi 16 Juin 2022 à 08:03

    Voilà qui fait plaisir. Douce journée Madame.

    8
    Jeudi 16 Juin 2022 à 12:02

    Belle initiative en effet.

    Merci de nous la faire connaître. Et longue vie aux « petites cantines »

     

    9
    Jeudi 16 Juin 2022 à 12:48

    C'est drôlement sympathique. Il y a des gens qui ont des idées !

    10
    Vendredi 17 Juin 2022 à 20:21

    Quelle bonne initiative et qui a l'air de bien fonctionner.

    Bon week-end Gazou avec de gros bisous ♥

     

    11
    Dimanche 19 Juin 2022 à 09:08

    Quelle belle aventure, on a vraiment le sentiment que l'épreuve est là pour nous réveiller, pour nous révéler à nous même, merci Gazou pour ce chemin lumineux. Douce journée à toi.    brigitte

    12
    Dimanche 19 Juin 2022 à 11:44

    C'est bien souvent après une telle épreuve que la vie prend une tout autre direction et bien souvent c'est ce côté altruiste qui ressurgit, comme si notre véritable nature se révélait... Bonne journée Gazou

    13
    Lenez o vent
    Lundi 20 Juin 2022 à 14:08

    Belle initiative occasionnée par une vie "chamboulée "

    Merci

    Bisous Gazou

     

    14
    Lundi 20 Juin 2022 à 16:26

    En ces temps où trop de gens s'affrontent et s'invectivent il est réconfortant de prendre connaissance de cette belle initiative et de ces personnes généreuses !

    15
    Lundi 20 Juin 2022 à 16:47

    nous ne sommes rien sans les autres, une très belle initiative

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