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Je me souviens
Je me souviens
C'était ma dernière année d'école primaire
C'était en février 1956...Du premier au dernier jour de ce mois mémorable, il avait gelé sans discontinuer...
Je me souviens que les écoles fermaient une à une.
Je me souviens que la grand-place que je devais traverser pour aller à l'école était complètement verglacée, il y avait une fontaine alors, elle avait coulé et la place se trouvait transformée en patinoire..mais nous n'avions pas de patins...
Je n'avais pas de pantalons non plus ni de collants : seulement une petite jupette et des chaussettes qui arrivaient jusqu'aux genoux, ...Je n'avais pas de manteau, seulement une petite veste...Et comme c'était la fin de l'hiver, pas un instant mes parents n'ont pensé que des vêtements plus chauds étaient nécessaires...Si l'on m'avait acheté des habits chauds à ce moment là, ils risquaient d'être trop justes pour l'hiver suivant, non, ce n'aurait pas été raisonnable...Cependant je ne me souviens pas d'avoir souffert du froid...Nous étions endurants alors...
Je me souviens, en revenant de l'école, d'être passée devant une maison aux fenêtres grand'ouvertes et cela m'avait beaucoup angoissée...Peut-être la personne qui habitait là était-elle malade et n'avait pas pu refermer...et elle allait périr de froid...Et je me sentais coupable de ne rien faire et pourtant je ne savais pas quoi faire, , les paroles des enfants n'étaient pas beaucoup pris en considération dans notre milieu...Heureusement , le lendemain tout était redevenu normal.
Heureusement aussi, ces angoisses diffuses qui m'assaillaient à tout moment et dont je ne pouvais parler à personne, quelques mois plus tard, avaient à peu près disparu et je pouvais vivre plus paisiblement
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Commentaires
Je me souviens d'un hiver très frois, nous montions avec ma soeur une longue, longue côte gelée, nous étions à la dure mais ça forge le caractère je penses...
je me suis autorisée à t'envoyer un message concernant un concours d'écriture autour des souvenirs d'école. Peut-être pourrais-tu leur envoyer ce texte.
Ces souvenirs d'école et d'enfance sont toujours très émouvants car quand on tire le fil, ce sont tous les autres qui viennent, pas toujours très drôles, la vie n'était pas tendre alors et c'est vrai les enfants n'avaient pas trop le droit de se plaindre, ça laisse des cicatrices douloureuses parfois
Bonjour
je me souviens de cet hiver là... j'avais 13 ans (encore un an d'école) et du jour au lendemain un froid polaire... comme nous étions à plus de 4 kilomètres de l'école, ma mère ne nous envoyait pas à l'école à partir de moins 10 !!! et bien trois semaines sans école!!!! vraiment le peid, pour moi....
Bon week-end
Jean
Toujours présent à ta mémoire dans les moindres détails...c'est dire l'importance.
Belle soirée
L'enfance est loin d'être une période idyllique , je me souviens avoir également éprouvé des périodes d'angoisse devant les mystères du monde
J'avais un an à cette époque. Les enfants ne sentent pas le froid, mais on les habille plus que de ton temps. Quelle est donc cette angoisse que tu resentais, tu vivais pourtant dans un pays en paix, contrairement à moi.
Je suis toujours scandalisée quand je vois les scouts en short et chaussettes au nom de quel dieu masochiste et réactionnaire les oblige-t-on à vivre/s'habiller comme au siècle dernier? Jésus s'habillait comme les hommes de son temps que je sache, il ne portait pas les mêmes habits que les hommes vivant deux cens ans auparavant non?
Ton récit est bien mené on rentre dedans aisément. Mais je ne suis pas originale à te faire tout le temps des compliments...
Demain je parle de mon premier hiver, article programmé.
Bonne soirée au chaud!
C'est amusant, Gazou, que tu aies retenu dans mon blog un ancien article où justement je raconte un merveilleux souvenir d'école en Normandie...
Février 1956, il parait qu'il faisait très chaud où je vivais à ce moment-là. J'étais bien au chaud dans le ventre de maman, mais elle avait très très peur.
Un mois plus tard la Tunisie était indépendante, puis je naissais quelques mois après, dans une chaleur à peine suportable en plein été maghrébin.
L'hiver suivant, parisien, fut beaucoup plus difficile à supporter...
Bon week-end,
eMmA
Tu vois, je me souviens de cet hiver, j'avais 8 ans et mêmes vêtements, chaussettes en laine-qui tombaient, l'élastique...- les genoux à l'air, mais pas froid ! l'Oise était entièrement gelée, et des soldats de la caserne de la 2° DB couraient vers l'autre rive et glissaient et riaient ! le dimanche la promenade à pied avec les parents était la seule distraction avec l'écoute de la radio, j'écoutais les opérettes et autres musiques sur le France Inter qui s'appelait ??? à l'époque, je ne sais plus ! bon dimanche, mes amitiés !
Certains souvenirs sont présents clairement et tu les narres avec beaucoup de réalisme . Douce soirée, bises Gazou
C'était tellement nouveau pour toi que tu en as oublié le froid. Ces souvenirs-là ne s'effacent pas.
c'est bien d'évoquer des souvenirs, et encore mieux de les partager. on oublie le difficile de la situation pour en garder une épure une emotion qui fait du bien à l'ame
bonne soirée
Je peux toujours le leur envoyer..Merci !
J'ai reçu ton livre hier..enfin! Mais je n'ai pas eu le temps de le regarder, aujourd'hui peut-être...
Bon dimanche!
Je me souviens : Trois petits mots qui ouvrent des portes en écriture. En février 1956, quelle coïncidence, je n'étais pas encore ou je venais juste d'être conçue. J'ai donc échappé au froid cet hiver-là. En grandissant, moi aussi j'avais des jupettes et des chaussettes à élastique. En haut plusieurs épaisseur et toujours un tablier (qui était en fait une blouse avec des manches) par-dessus. Ma grand-mère m'avait tricoté deux plastrons à porter sous les pulls pour avoir chaud à la gorge. Ils étaient munis d'un ruban pour les attacher sous chaque bras. Pour se coucher on préparait des bouillottes et il m'est arrivé de garder un pull quand il faisait très froid. Le matin, comme le feu était mort durant la nuit, il fallait le refaire avant toute chose. Et quand on sortait on mettait un passe-montagne et une écharpe tricotée main. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été souvent enrhumée ! Pour ton anxiété, je la comprends un peu. L'époque après la guerre ...
je ne crois pas que l'enfance soit une période insouciante
du moins pour moi
merci pour cette piquure de rappel
Nous étions différents des enfants d'aujourd'hui... étions-nous plus heureux ? Je ne sais. Mais je garde de mon enfance des souvenirs mitigés.
Merci pour ces moments partagés.
20maryseMardi 2 Juillet 2013 à 16:26Moi mes souvenirs d'hiver à ST Rambert d'Albon c'est l'onglée, les engelures et l'anxiété déjà inhérente à mon tempérament. C'est moi entre mes 3 soeurs qui ait le plus de souvenirs vivaces .En 1956 j'avais déjà 13 ans...
Les guètres qui tombaient sur les "galoches". On étaient durs au froid bien couvertes quand même. Mon père qui était électricien fabriquait à la maison des petits radiateurs en forme de maison. J'ai toujours eu très très chaud chez moi (Une chance!!!) et quand on rentrait de l'école les doigts sur le radiateur pour les réchauffer cela faisait des engelures atroces.
Quant aux "angoisses" j'ai toujours eu (en plus en tant que jumelle!!) besoin de mes soeurs, de ma mère, beaucoup de souvenirs de pleurs aussi et dans la cour de récré toujours avec la même copine, forte, qui avait toujours les mains chaudes et avec ma soeur une de chaque côté d'elle dans la cour on mettait nos mains dans ses poches. parfois qqs chataignes encore chaudes dedans. L'extase quoi!!!!
J'ai écrit sur mon enfance quelques épopées humoristiques et "tristounettes" parfois. Enfin la vie Quoi!!!
j'ai bien aimé ton texte que j'ai reçu 5 sur 5...
21catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:26
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"avaient à peu près disparu"
disparu de la conscince, et pourtant toujours inscrites sur le disque dur de la mémoire
ce qui motive le "à peu près"
que l'on pourrait remplacer par : "en apparence"
la persistance (dans l'inconscient) de ces souvenirs que l'on croit oubliés
explique beaucoup de chose dans nos états émotifs actuels.
Et il est donc très important de les retrouver dans notre claire conscinece,
afin de n'en être plus passivement la victime.