• Ce n'était pas une habituée des musées.

    Elle était passée devant cette galerie d'art sans jamais avoir l'idée de s'y arrêter.

    Et ce jour-là, allez savoir pourquoi, elle avait poussé la porte.

    Elle nous avait regardés avec un grand sourire.

    Visiblement, nous l'intéressions  peut-être davantage que les tableaux accrochés au mur.

    Mais si elle ne connaissait pas ses tableaux, le peintre, elle le connaissait depuis longtemps.

    Habitant la même ville, ils avaient eu l'occasion de se côtoyer à maintes reprises.

    Et c'était lui qu'elle avait envie de connaître un peu plus à travers ses tableaux.

    C'est ce qu'elle nous a  expliqués  dés son entrée.

    "Moi, dit-elle, quand je voyage, je ne cours pas les musées. Ce   que j'ai envie de découvrir, ce sont les gens."

    Elle fit le tour de la galerie, regarda attentivement chaque tableau sans rien dire.

    Elle nous salua avant de partir et s'en alla.

    Je suppose qu'elle reviendra et, si un jour elle peut parler au peintre, seul à seul, peut-être lui dira-t-elle ce que ses tableaux lui ont dit de lui.

    Voyager pour , d'abord  et avant tout, rencontrer des personnes, n'est-ce pas l'essentiel?


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    1.  Le grand père a enfin acheté une  tablette informatique
       et se débrouille pas mal avec les mails.
       

      Alors il reçoit un mail de Ethan, son petit-fils de 12 ans :  

     " Bonjour Pépé, tu vas bien ?
     C'est trop Top qu’on puisse échanger par mail maintenant!
     Je n’aurai plus besoin de venir chez toi
     pour avoir de tes nouvelles !
     Pour mon argent de poche,
     tu sais, tu peux me virer à mon compte  jeune : 
     BE77 1002791 38 . Facile non ? "
      Ethan qui t’aime.
     ===============================================
     


       Pépé répond:
     

      Cher Ethan, tout va bien.
     Je ne sais pas utiliser le  transfert de la banque
      mais je connais la fonction "scanner"
     Alors je scannerai  un billet de 50 EUR  que je t’enverrai
     Quand tu auras un peu de temps
     tu pourras venir chercher l'original "chez moi"...!

     
    signé : "le Pépé virtuel"  

     


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  •  Le tableau du samedi de Lady

     

     

     

    Dans l'autoportrait de 1901, Picasso ne cherche pas à être ressemblant, il ne fait qu'afficher une vérité toute simple, il peint un constat : celui que les sentiments influencent la façon de voir les choses. Picasso est triste et seul, il vient de perdre son cher ami Casagemas avec qui il était monté à Paris. Les couleurs et la technique utilisées ici pour se représenter (expressionniste) ont été choisies pour illustrer sa douleur et son impuissance face aux évènements de la vie. C'est la période bleue.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    34x26cm Musée national Picasso, Paris
    Une trentaine d'année se sont écoulées, Picasso a maintenant 57 ans et c'est un artiste reconnu. Son art est passé par différents styles allant de l'abstrait au figuratif. Sa peinture a évolué depuis son portrait primitiviste de 1906. Après avoir exploré les limites de la figuration avec le cubisme, Picasso est revenu à une représentation  classique dans sa période "surréaliste" dans les années 20-30, puis son art a continué d'évoluer en mixant les styles, les matières et les supports car l'art de Picasso est avant tout expérimental, il est une recherche plastique incessante.
     

    "je veux dévoiler au spectateur quelque chose qu'il ne peut découvrir sans moi".

     

     

    Et voici encore deux autres autoportraits

     

     

     

    JPEG - 172.8 ko

     

    "C'est Picasso mort ou faisant le mort, dit Philippe Sollers,...avec une énergie, une puissance telle que "Mort, où est ta victoire?"...alors ça consiste à prouver que la mort n'est rien. "

     

     

     

     

     

     


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  • L'écriture vient en marchant, me dit Azalaïs.

    Je me garderai de la contredire  car j'en ai souvent fait l'expérience : me voilà partie sur le chemin et, soudain parfois,

    une phrase s'inscrit dans ma tête et je sais que c'est celle-là qui convient, que c'est celle là qui commencera

    mon modeste récit..je rentre chez moi, je m'asseois et les mots m'arrivent légers et joyeux...

    Mais il n'en est pas toujours ainsi.

    Ce matin, après avoir fait ma toilette et pris mon petit déjeuner, je sens la fatigue qui m'amollit  (cela m'arrive parfois, je sais qu'il faut s'accorder un peu de repos et surtout ne pas s'appesantir sur cet état désagréable mais éphémère....

    Et voilà que ce présente à moi l'image de la maison de mes grand-parents et les quelques jours assez rares où nous y avons séjourné quand nous étions enfants....Pour moi, c'étaient de bons moments....Nous étions à la campagne, il y avait de l'espace, des animaux :des poules, des  lapins, des chiens , des vaches et un cheval nécessaire  pour les travaux de la ferme. J'aimais cette nouveauté qui s'introduisait dans notre vie quotidienne et la présence de la famille élargie.

    Ma mère appréciait beaucoup moins, sans doute, cette vie à la campagne lui rappelait un peu trop une enfance douloureuse à la campagne aussi mais dans des conditions misérables ou peut-être craignait-elle aussi que mon père renoue avec son amour de la terre et décide de reprendre ce métier de paysan qui, pour lui, était certainement le plus beau du monde.

    Aussi, les vacances avaient beau être longues, nous restions la plupart du temps dans notre petit appartement en ville.

    Chaque fois que je tentais d'aider maman dans les travaux ménagers, je me faisais réprimander car je n'avais pas les bons gestes, j'étais maladroite, rêveuse, étourdie...

    Elle ne voulait pas que j'aille jouer dans l'impasse avec mes frères car, dans le voisinage, il n'y avait que des garçons...

    Heureusement, dans la rue voisine, il y avait une petite bibliothèque de quartier et j'y allais toutes les semaines, avide de vivre enfin car c'était dans les livres,  c'était uniquement dans les livres que se trouvait la vie , c'est du moins ce que je pensais alors....et c'est cela qui m'a permis de  survivre et de découvrir plus tard la vie réelle...

    C'est curieux comme il suffit d'une image et d'un peu de disponibilité pour que tout un flot de souvenirs revienne à la surface.


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  •    Ecrire, c'est vivre.


    Enfant, j'ai aimé écrire...A la première expression écrite demandée en classe, la maîtresse m'avait complimentée...

    J'étais étonnée,n'importe qui, me disais-je, pouvait aligner des mots...

    néanmoins cela m'avait réconfortée  et encouragée ...Ecrire était un bonheur.


    Plus tard,l'amour a fait voler ma plume,

    je ne sais pas s'il m'aimait,

    mais il aimait les lettres que je lui écrivais et il m'encourageait,

    il voulait que j'écrive des livres...J'ai connu des heures de joie profonde à lui écrire...

    ça écrivait dans ma tête presque en continu...Je voudrais retrouver la source,

    la source d'où jaillissent les mots,les mots vrais...

    Pourquoi est-ce si malaisé?

    Ne suis-je pas assez à l'écoute?

    Que manque-t-il?

    Que dois-je retrouver pour entendre cette petite voix qui parle au-dedans de moi,

    qui parle à travers moi,

    cette petite voix dont je dois témoigner?


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