• En écho à l'article de Kasimir "Qui suis-je ou que suis-je?" (lien à droite, article du 8 février)

    voici quelques interrogations sur l'identité

     

    "Vous voulez savoir qui je suis?

    Voici, il y a bien longtemps ce qu'un sage répondit à cette question : "je suis tout ce que j'ai été;"

    Peut-être voulait-il dire par là  qu'on n'est jamais uniquement ce que l'on croit être ou que les autres croient que l'on est à un moment donné. On est tout ce ce que l'on a été.

    En ce qui me concerne, j'ai été élève, journalier, facteur, entrepreneur, portefaix dans un moulin, garde frontière, étudiant, amant, mari, nationaliste, anti-nationaliste, cosmopolite, anti-cosmopolite, déserteur, réfugié...Et bien d'autres choses encore. Alors que suis-je à présent,"

                           Robert  Hàsz (Le Jardin de  Diogène) chez Viviane Hamy

     

     

    Interrogé sur son identité, le philosophe Démocrite donnait cette réponse

    - Je ne suis rien, sinon moi-même, ce qui est très peu.

     

     

    Se promenant dans la rue,Lev aperçoit soudain, attablé dans un café, un homme qui lui ressemble étrangement : même chapeau, mêmes vêtements, mêmes chaussures, à tel point qu'il a l'impression de voir son image dans un miroir. très intrigué, il s'assoit à côté de l'étranger et engage la conversation. Ils discutent à bâtons rompus pendant près d'une heure, puis Lev s'apprête à repartir. C'est alors que l'étranger lui demande :

    - Excusez-moi, mais qui êtes-vous?

    - Je ne sais pas qui je suis, répond Lev désorienté par l'extravagante ressemblance, mais je tenais à avoir une bonne conversation avec moi-même."      Ouaknin (Bible de l'humour juif)

     

    " Je me suis mutiplié pour me sentir

    Pour me sentir, j'ai eu besoin de tout ressentir;

    J'ai débordé, j'ai fini par me répandre....

     

    Tout sentir de toutes les manières,

    Tout vivre de tous les côtés,

    Etrela même chose, en même temps, de toutes les façons possibles.

     

    Vivre, c'est être autre. Et sentir n'est pas possible si l'on sent aujourd'hui comme l'on a senti hier." 

                                                        Fernando Pessoa 

     

                                        

     


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    Suite à la petite historiette que j'ai mise sur les maisons de retraite, il y a quelques jours, une lectrice m'a envoyé ce texte, et j'ai plaisir à le partager avec vous

     

     VIEILLIR selon Bernard Pivot   Extrait de son livre paru en avril  2011 : Les mots de ma vie    

     

     

    Vieillir, c’est chiant. J’aurais pu dire : vieillir, c’est désolant, c’est insupportable, c’est douloureux, c’est horrible, c’est déprimant, c’est mortel. Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est  un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.  >        

       Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira. Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance. On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant. On était bien dans sa peau. On se sentait conquérant. Invulnérable. La vie devant soi. Même à cinquante ans, c’était encore très bien. Même à soixante. Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme. Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps – mais quand – j’ai vu le regard des jeunes, des hommes et des femmes dans la force de l’âge qu’ils ne me considéraient plus comme un des leurs, même apparenté, même à la marge. J’ai lu dans leurs yeux qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard. Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables. Sans m’en rendre compte, j’étais entré dans l’apartheid de l’âge.      

     

        Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants. « Avec respect », « En hommage respectueux », Avec mes sentiments très respectueux ». Les salauds!  Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect? Les cons! Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation à l’ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus!      

      Un jour, dans le métro, c’était la  première fois, une jeune fille s’est levée pour me donner sa place. J'ai failli la gifler. Puis la priant de se rasseoir,

     je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, si je lui étais apparu fatigué. « Non, non, pas du tout, a-t-elle répondu, embarrassée. J’ai pensé que… » Moi aussitôt : «Vous pensiez que…? -- Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir de vous asseoir. – Parce que j’ai les cheveux blancs? – Non, c’est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ç’a été un réflexe, je me suis levée…-- Je parais beaucoup beaucoup plus âgé que vous? –Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question d’âge… --Une question de quoi, alors? – Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois…» J’ai arrêté de la taquiner, je l’ai remerciée de son geste généreux et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.    

        Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien. Ni au travail, ni aux voyages, ni aux spectacles, ni aux livres, ni à la gourmandise, ni à l’amour, ni à la sexualité, ni au rêve. Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent. C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie. La musique est un puissant excitant du rêve. La musique est une drogue douce. J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeurde Mozart, soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 enut majeur,musiques au bout desquelles se révéleront à mes yeux pas même étonnés les paysages sublimes de l’au-delà.         Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés.

    Nous allons prendre notre temps.  Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement. Nous ignorons à combien se monte encore notre capital. En années? En mois? En jours? Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital. Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, il faut jouir sans modération.Après nous le déluge. Non, Mozart."

    


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  • (clic)
    http://andree.wizem.over-blog.com/article-les-rondes-des-obstines-e-s-36-98391476.html

     

     

    Aujourd'hui, je vous recommande le dernier article de Andrée Wizem.

    Elle nous retranscrit la lettre d'un comédien clown  : Markus Kupferblum...Il est aussi direceteur de la compagnie Totales Theater et de nombreux autres artistes d'Europe ont signé ce "mémorandum" avec lui .

     

    Il s'inquiète de la nomination, ce 1e février 2012, à la tête d'un grand théâtre de Budapest, de personnes d'extrême droite qui se déclarent anti-juives, anti-tziganes, racistes... Ce théâtre est naturellement subventionné par  les fonds publics .

     

    Plutôt que de se désoler, il nous invite à nous engager, dans nos vies, pour la tolérance, la diversité et la solidarité envers les membres les plus faibles de la société.

     

    Mais pour en savoir plus, cliquez sur le lien au-dessus.


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  • 2012janv.Hotel-du-Nord-001.jpg

     

     

     

     

      Samedi soir concert au village

    Et, malgré le froid, une bonne cinquantaine de personnes se sont retrouvées dans l'église pour écouter les trois musiciens du goupe "Hôtel du Nord" qui nous ont réchauffé l'âme et le corps avec des danses scandinaves : des poltska , des longdan et autres

    Il y avait Dominique Tavernier  au piano et à la nickelharpa, Anatole Benoît à la nickelharpa, et Cathy Donin à l'accordéon...

     

     Le concert terminé, après un rappel chaleureux, nous nous sommes retrouvés, juste à côté, dans la salle de l'ancienne école où nous avons partagéles mets et les boissons que chacun avait apporté et les retrouvailles ont bien été aussi longues que le concert....

     

      Il était près de minuit quand nous sommes rentrés...mais j'étais en meilleure forme que le matin au lever...

    Décidément la musique redonne la santé...les docteurs devraient en prescrire quelques doses de temps en temps...Il est vrai que partager ce plaisir avec d'autres, voir les musiciens de près et sentir leur bonheur à jouer...cela décuple notre propre bonheur.

     

     

     

     

     

    2012janv.Hotel-du-Nord-002.jpg

     

     

    Note: 

     Le nickelharpa est l'instrument emblématique de la Scandinavie...Il vient de Suède et on en retrouve des traces dès le XIVe siècle...C'est un instrument à cordes accordé à la quinte.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • 2010 01 10 DOM 1353

     

     

    Cette semaine a été un peu difficile...Le gel, la neige, le vent...Une toux si violente par moments que je me croyais transformée en pantin désarticulé...Et Yahoo actualités qui m'informe : LE PIRE EST ENCORE A VENIR...C'est le comble !

    Mais quelle catastrophe nous menace encore ?  Une guerre, un bombardement, un tremblement de terre, une explosion de centrale nucléaire  ? 

    Non, vous n'y êtes pas : il va faire très froid...Quoi, mais n'est-on pas en hiver ?  Et l'on s'offusque et l'on s'étonne qu'il veuille  enfin montrer son nez au mois de février !  il serait temps au contraire qu'il daigne prendre sa place et cesser de jouer à cache-cache...Il n'y a pas de quoi en faire la une des actualités...C'est comme si on nous disait au mois de mai : les cerises sont mûres et qu'on  mette cette splendide information en gros titres dans les journaux...

    Il y aurait peut-être d'autres choses de plus important à nous communiquer...


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