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J'ai écrit ce texte il y a longtemps et je le retrouve avec plaisir
Besoin de retrouver qui j'étais pour mieux vivre le présent ,
retrouver qui je suis et retrouver l'autre.
Ne pas renoncer à mes rêves
Tout mon corps s'ouvre
mon coeur s'embrase
et ma voix chante dès que tu es là.
Mes mains préparent secrètement les caresses que,
dans le secret d'une pièce close, un jour, je te donnerai.
Mes lèvres me brûlent dans l'attente de tes baisers.
Quel goût a ta peau et quelle couleur ont tes yeux
Quand tu t'offres nu et sans masque
à celle qui t'aime.
Un jour viendra
où un frôlement de tes doigts,
où un seul regard de toi
seront joie plus grande que la plus folle étreinte.
Un jour viendra
un jour de paix
un jour d'ivresse sereine.
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L'autre jour, mes petits enfants étant à la maison, ils me demandent de les conduire à la médiathèque et me préviennent qu'ils désirent y rester une grande partie de l'après-midi...Nous arrivons, ils s'installent auprès des bandes dessinées, leurs lectures sont encore très sélectives....
Quant à moi, je repère sur les rayons un livre sorti l'an dernier que j'ai toujours eu envie de découvrir, une émission de radio me l'ayant fait connaître....Je le lis d'une traite et me laisse complètement submergée.....
Il s'agit de L'Intranquille : autoportrait d'un fils, d'un peintre et d'un fou.
Il nous faut remercier Judith Perrignon d'avoir su si bien transcrire, avec autant d'intensité et d'émotion, les récits que le peintre Gérard Garrouste lui a fait de sa vie....
D'emblée, je plonge dans ce récit et me laisse submerger...Je partage la terreur du petit garçon de six ans qui voit son père menacer sa mère d'un pistolet et cela fréquemment...J'admire que, malgré tout le mal qu'il lui a fait, ce fils soit capable de reconnaître que, malgré tout, cet homme qui a écrasé les siens de sa haine, ce père l'aimait...Il ne manquait jamais une réunion de classe et il a su écouter les éducateurs qui lui conseillaient de mettre son fils en pension...Loin du milieu familial, il a pu sortir de la distraction perpétuelle dans laquelle il se réfugiait...et connaître une vie plus apaisée.
J'admire aussi cette Geneviève, sa femme qui a su l'aimer, envers et contre tout, lui redonner confiance en lui, le protéger...En effet, alors qu'elle attendait leur premier enfant, Gérard Garrouste a sa première crise de délire...A l'hôpital, on lui donne des médicaments qui le sortent du délire mais le plongent dans la dépression...Et pendant des années, il navigue telle une épave, il est incapable de peindre...On n'est pas créateur quand on est dépressif...Et elle a su être là, patiente mais jamais résignée...
A présent, il est un peintre de renommée internationale, il est aussi sculpteur, graveur, illustrateur...
C'est un livre d'une profonde honnêteté et c'est pourquoi il est si touchant...Il reconnaît son extrême fragilité
"Etre heureux est dangereux pour moi, être en colère aussi. L'émotion forte m'est interdite"
"...descendre l'escalier du métro alors qu'une foule en remonte peut me faire croire à une horde de gens qui se lancent contre moi..."
"je veux peindre ce qu'on ne dit pas; Et si le fou dérange, je veux que le peintre dérape"
A présent, délivré un peu de ses fantômes, il veut aller vers une peinture plus gaie.
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"Si votre vie quotidienne vous semble pauvre,
ne l'accusez pas,
ne vous en prenez qu'à vous-même,
admettez que vous n'êtes pas assez poète
pour faire surgir sa richesse;
car pour le créateur, il n'est point de pauvreté,point de lieu pauvre et banal."
Rainer Maria Rilke
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C'est l'heure,dit-il,
il faut partir.
Il n'a pas de montre au poignet
mais l'aiguille de l'horloge
tourne dans sa tête
et l'empêche d'être disponible
à l'imprévu.
il ne veut pas de surprise ni bonne ni mauvaise.
C'est l'heure,dit-il,
il faut préparer le repas.
Qu'importe si personne n'a faim,
il est l'heure,
malgré tout.
Allons,dit-il encore,
c'est l'heure de se lever,
ce n'est plus le temps de l'amour,
nous nous aimerons ce soir
et puis je dormirai.
Ce soir,il sera l'heure peut'être
mais le désir sera-t-il là à la bonne heure?
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Mathilde,petite fille fragile
pas tout à fait comme les autres,
tu vas ton bonhomme de chemin,
tout doucement.
Tu progresses
sans rien perdre de ta naîveté,
dans ce monde en délire
qui,dans sa rapidité,
oublie de se dire
que la vie est faite pour aimer.
Tu es là pour nous le rappeler.
tu vas vers l'autre
que tu rencontres pour la première fois
comme s'il était ton frère ou ta soeur,
ton père ou ta mère.
Tu lui donnes la main
et tu lui dis: tu es très gentil,
tu es très sympathique.
Tu lui dis encore:
je t'inviterai pour mon mariage,
et en quelques mots,
tu lui donnes un tableau idyllique
de ce temps où tu seras grande
et d'où seront bannis,
bien entendu;
toutes les misères.
Tu ne sais pas
tout ce qu'ils savent,les autres;
mais tu sais
que la vie ,c'est le partage,
et tu demandes à chacun
,cette part d'amitié,
sans laquelle
tu ne saurais respirer.
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