• Les coureurs passaient au col de l'Izoard et Lulu qu,depuis longtemps ,ne quittait plus son Séderon natal avait décidé,cette année -là, de répondre à l'invitation de son ami Janot et d'aller les voir...Le matin,il avait pris le car de Briançon et attendu tranquillement qu'on vienne le chercher à Guillestre.

    -Viens à deux heures de l'après-midi,lui avait-il dit mais ne te presse pas,je peux attendre...
    Le car arrivait cependant une heure plus tôt mais il ne lui serait vraiment pas venu à l'idée de de le dire et d'obliger son ami à prendre son repas à la va vite ou à en retarder l'heure pour le partager avec lui...Il y avait des choses sacrées dans la vie et la nourriture en faisait partie.Et lui qui ne supportait pas que les autres exercent des contraintes sur lui trouvait logique d'agir de même avec ses copains.

    Il avait passé toute sa vie dans ce petit village: patissier il était,sans prétention mais fier de l'être,il fabriquait de délicieux nougats,il aurait pu agrandir l'entreprise...il avait préféré lui garder sonarmosphère familiale...plus occupé à bien vivre qu'à garder de l'argent...A présent,il était à la retraite,il avait laissé le commerce à ses filles et s'il continuait à aller régulièrement à l'atelier,c'était pour se garder la main...Il y faisait les gâteaux qu'il avait envie de faire...il y travaillait le temps qui lui convenait et quand le travail cessait de lui être un plaisir,il s'en allait...car seul désormais le plaisir de vivre motivait son existence...Le reste du temps,il se promenait dans son village, à l'affût du moindre changement,il jouait aux boules,il passait de longs moments au café où il buvait les pastis d'usage..Il lui arrivait parfois de se remémorer à voix haute les grandes heures de sa vie quand ,jeune encore,il pédalait avec acharnement sur son vélo.Car telle avait été sa passion et elle demeurait toujours aussi vive même s'il ne pouvait plus s'y adonner.
    -Raconte,lui dit son copain,quand tu as couru avec les champions
    Et voilà l'oeil de Lulu qui s'allume,sa voix qui devient plus assurée...On oublie les rides de son visage,son ventre trop arrondi,sa hanche en plastique qui le fait boîter...
    Et on le voit sur sa bicyclette:il a quinze ans,tous les jours,il écoute à la radio les résultats du Tour de France,il lit le journal...Et il s'entraîne car il veut rivaliser avec ses héros favoris...Tous les jours,malgré le travail,il roule au moins deux ou trois heures...Personne,dans le village,ne peut le doubler et bien qu'il n'ait encore participé à aucune course,on l'appelle "le coureur" et non pas" le patissier."Il est vrai que ,des gâteaux,il n'en a pas encore fait beaucoup...
    Or voilà que ce jour-là,alors qu'il roule allègrement sur la route,...en voilà deux derrière qui s'apprêtent à le doubler...Quels sont ces deux gaillards?Il appuie un peu plus sur la pédale,ce serait un  trop grand déshonneur ! Et les voilà qui le suivent,roue dans la roue,et qui lui disent:"un peu plus vite",et pendant trente kilomètres,ils vont aller ainsi...Quand le but est atteint,,le jeune Lulu descend de son vélo,regarde avec curiosité ces deux-là capables d'aller aussi vite que lui.

    -"Tu sais que tu roules bien.Comment t'appelles-tu,petit?
    -Il répond:"Lucien Boyer et vous?
    -Moi...
    -Et moi....
    Le jeune Lucien sent des ailes lui pousser.Il devient gigantesque!Lui,le petit Lulu de Séderon,vient de rouler avec deux champions du tour de France et ces deux-là lui disent qu'il a bien roulé !
    Lulu vient de vivre un des plus beaux jours de sa vie.Aucune médaille,aucune récompense ne lui procureraient autant de plaisir que la reconnaissance de ces deux-là :il est devenu l'un des leurs.


    9 commentaires
  • "La joie que l'on goûte quand l'être n'a plus rien à redouter de son semblable,qu'il peut se laisser aller à être pleinement lui-même,à s'épanouir dans la confiance,la concorde,l'amitié,à offrir en retour le meilleur de ce qu'il a.Si rare et si essentielle est cette joie,que ceux qui en ont été une fois inondés cosentent pour la garder à payer un haut prix"  Charles Juliet(Journal 3)


    15 commentaires
  • Il avait toujours été ainsi,prêt à croire aux mirages,il ne changerait donc jamais.
    iI lui fallait s'éprendre d'un être qui devenait pour lui symbôle de liberté créatrice,de plénitude et d'enthousiasme.
    Il était alors prêt à le suivre aveuglément,quelques soient ses déviances,ses excentricités et les injustices qu'il pouvait commettre à son égard comme à celui des autres.
    Passionné par son art,il était prêt à ramper,à s'humilier, à se compromettre pour pouvoir suivre celui ou celle qui lui permettrait,pensait-il, de vivre l'extase...d'aller plus loin dans sa création...
    Au dieu créateur,il pouvait tout sacrifier:famille'amis,travail,plus rien ne comptait...
    Mais le chant des sirènes conduit toujours à la destruction...La création,elle,appelle à la vie...
    Devra-t-il toute sa vie croire aux mirages?


    9 commentaires

  • "Mais celui-là m'enrichit qui me fait voir autrement ce que je vois 
     tous les jours"  Valéry

    Je découvre cette phrase...et la photo de Marc Vella sur son site..Voilà quelqu'un qui vous fait voir la vie autrement et qui vous enrichit de son regard...allez lire son épilogue sur la caravane amoureuse 2008...et vous n'aurez plus besoin de vous illusionner avec des "si"...vous vous enrichirez...d'un peu plus d'humanité


    5 commentaires
  • Participants de la prochaine rédac' du mois

    1/ Laurent, 2/ Olivier, 3/ Noelia, 4/ Bergere, 5/ Bertrand, 6/ JvH, 7/ Hibiscus, 8/ Anne, 9/ Julien, 10/ Chantal, 11/ Looange, 12/ V à l'ouest, 13/ Jo Ann v, 14/ William, 15/ Catie, 16/ Nanou, 17/ Cecfrombelgium, 18/ Julie70, 19/ Gazou, 20/ BlogBalso, 21/ Lydie, 22/ Lucile, 23/ Optensia, 24/ Joël, 25/ Linda, 26/ Denis, 27/ Julie, 28/ Le chat qui, 29/ Ckankonvaou, 30/ Lodi, 31/ Mahie, 32/ Asibella, 33/ Mariuccia, 34/ Brigetoun, 35/ Amanda, 36/ Renée, 37/ Agnes, 38/ Laetitia, 39/ 4nn3, 40/ MissBrownie, 41/ Karmichette, 42/ Rikard,

    Je participe à la rédac du mois ainsi que les autres personnes nommées au-dessus

    If I were à rich man,c''est une chanson de la comédie musicale américaine "Le violon sur le toit",voilà à quoi je pense quand on me propose ce sujet...Elle a été créée en 1964 à partir d'une oeuvre de Cholem Aleichem,écrivain qu'il serait bon de connaître mais dont j'ignorais le nom jusqu'à ces jours-ci...

      Vous voulez savoir ce que je ferais si j'étais riche...j'avoue d'abord,au risque de paraître anormale que c'est une possibilité à laquelle je ne rêve jamais...N'allez pas croire cependant que je sois pleinement satisfaite de ma vie actuelle...Parfois,je me dis:
    ah!si j'étais mieux organisée,
    si j'avais de l'audace,
    si j'avais de la volonté,
    si j'étais plus patiente,
    si l'amour m'habitait tout entière,
    si j'osais partir et faire le tour du monde,
    si j'osais  parler naturellement au premier venu que je rencontre....
    Si..si..j'ai beau savoir qu'ils ne servent à rien,tous ces si..J'en formule toujours plus que de raison...
    Mais si j'étais riche,non, je n'y pense pas..Je n'ai jamais rencontré des riches si rayonnants...
    Bon,il faut quand même répondre à la question;..
    Si j'étais riche,je donnerais à ceux qui sont dans le besoin,,aux oeuvres humanitaires sérieuses,je ne garderais pour moi que ce que j'ai actuellement,ça me suffit..Voilà donc quand même un point où je suis satisfaite et le découvrir justifie ce temps de réflexion.


    14 commentaires