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Les traces qu'on laisse
Dans le sac du campeur
la gourde s'est vidée
le pull s'est trempé
et les pages du carnet de bord
sont délavées.
Dans la cuisine bien astiquée
de la ménagère modèle
l'homme est rentré
a bu son verre de vin
est parti
derrière lui
sur la table
une tache noire et rouge
Dans la rivière
les galets impertubables
que l'eau roule et lisse
cèdent à ses lancinantes caresses
et candidesz
se laissent creuser jusqu'à leur coeur.
dans la lettre que je t'ai écrite
et que si longtemps j'ai hésité à t'envoyer
t'ai-je atteint trop profond
ou n'ai-je effleuré que ton armure?
Et si j'ai ouvert ta blessure
est-ce pour tegrandir
ou pour t'amoindrir?
Et dans cette eau dormante
où j'ai voulu me mirer
était-ce mon image qui se reflétait
ou celle d'une que je ne connais pas
qui tantôt me tire en avant
et tantôt me tire en arrière?
Sur les vêtements
que la mère égarée
plie et replie
cherchant en vain
l'enfant disparu,la tâche de beurre
est toujours là
mais ,lui,l'enfant n'est plus
et l'invisible
seul
devient réel.
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Commentaires
1QuichottineMercredi 23 Juillet 2008 à 09:12Si je te dis que j'ai frémi en lisant ton poème... C'est vrai. Il y a des textes qui laissent aussi des traces, bien réelles.RépondreLes traces de l'amour ne peuvent s'effacer ni celles de l'absence... Texte très émouvant !Comme c'est triste et émouvant et tellement profond.oui les traces qui laissent le plus de marques sont souvent invisibles :-) big bisousDes traces... C'est ainsi finalement que nous connaissons toutes l'histoire de l'humanité et même de l'univers grâce aux traces... J'aime bien les poémes qui allient plaisir des mots et réflexion!Il est parfois de belles traces, d'autres qui rendent mélancoliques ou pires. Est-il bon de s'attacher aux traces? Pour moi, c'est le moment présent... le plus possible. Bonne nuit Gazou!c'est une de mes introspections du moment... peut être que les seules traces que nous laissons sont celles que d'autres cherchent et trouvent même quand nous choisissons de tout effacer... et peut être que quand nous choisissons les traces que nous voulons laisser ce sont celles que nous n'avons pas voulues laisser qui réapparaissent... peut être que la seule chose à donner c'est de donner le désir d'écrire son propre poème sur le sujet... merci pour ce textedifficile de ne pas se retourner sur certaines traces , jolie plume pleine d'une superbe sensibilité, merci pour ces motstrès touchant ce poème sur la trace, ou grâce ou tache...Je suis émue, là. Tes mots... je ne sais pas commenter quand je suis saisie ainsi...J'aimerais pouvoir écrire des poèmes comme celui-là qui se lit de haut en bas ou de bas en haut selon l'humeur.... Belle nuit à toi Gazou Dane12NoisetteMardi 2 Juillet 2013 à 17:08Comme je connais bien le chemin je vais venir seule ,Gazou pas la peine de me prendre en passant . IL me faut du temps pour lire les textes sinon pas nécessaire de lire.Des personnes lentes je suis. Bonne journée et a demain. Voyez habituée deja.Amitiée de Noisette.13DanièleMardi 2 Juillet 2013 à 17:08Il est de ces traces que l'on ne veut pas effacer.. Visibles ou invisibles elles impriment la réalité de tant de souvenirs...14maryseMardi 2 Juillet 2013 à 17:08L'enfant qui n'est plus c'est un château de sable et le sceau de ses mains incrusté aux remparts. Empreintes indestructible. Bisous Gazou j'aime bien ton blog, il est vivant, varié. Si j'ai bien compris ce sont tes photos? Superbes! Maryse
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