• Le verre à soi (2)

    Voici le conte que j'ai entendu l'autre soir au     " verre à soi"

    Je le connaissais déjà mais il nous a été si bien conté que je l'ai suivi avec bonheur.

     

    C'est un roi qui se désole car il n'y a pas un jour où quelqu'un ne vienne se plaindre des méfaits de son fils...

    Le roi le convoque et tente de le raisonner.

    Le fils lui répond : Je suis prince et tu es roi, nous avons tous les droits, je veux vivre ma vie et prendre du bon temps et je pars...

     

    - Fais comme tu l'entends , lui dit son père mais chaque fois que quelqu'un viendra se plaindre de toi, je planterai un clou dans cette table.

    Et le fils part et le père fait comme il l'a dit.

    Et passe le temps, les mois , les années.

    Un jour, le fils revient...

    Il demande à voir son père... celui-ci ne dit rien mais lui montre la table : elle est couverte de clous.

    Le fils réalise alors seulement et décide de changer de comportement mais il dit à son père :

    - Promettez-moi que, chaque fois que l'on viendra vous dire quelque chose de bien sur moi, vous enlèverez un clou.

    Le roi promet, le fils s'en va...

     

    Et passe le temps, les mois, les années.

    Le fils revient.

    Il voit son père, il voit la table : plus un clou !

    Il se réjouit...Son père reste muet...

    - Mais, lui dit le fils, pourquoi ne vous réjouissez-vous pas avec moi ?

    Il n'y a plus un clou sur cette table.

    -Oui, répond le père, mais il reste la trace des clous...

     

    Le conte s'arrête là...

    Et je trouve le père bien sévère.

    Bien sûr, il reste la trace des clous..et comment la faire disparaître?

    Mais, quand même, il aurait pu se réjouir avec lui avant de lui en faire la remarque...

    Il aurait pu s'émerveiller qu'après avoir si mal commencé sa vie, il ait su changer de chemin et  devenir enfin lui-même.


  • Commentaires

    1
    Dimanche 26 Février 2012 à 09:23

    Combien je comprends ce père qui ne peut vraiment oublier les années et les drames du passé.

     

    Il y a un temps pour toutes les étourderies, on appelle ça la jeunesse. Il est aussi un temps pour tous les regrets, et c'est la vieillesse, où l'âge, c'est selon.

     

    Tant de regrets. Je me demande comment j'ai pu faire souffrir mon père autant. Peu importe qu'il ait pardonné ou pas. La blessure est en moi, éternelle et profonde.

     

    Roger

    2
    Dimanche 26 Février 2012 à 09:37

    comme quoi on peu changer dans la vie mais le père est bien sévère

    3
    Dimanche 26 Février 2012 à 11:06

    Le père est sévère, c'est vrai... mais il a raison, il restera la cicatrice des blessures infligées.

    C'est un conte qui fait réfléchir.

    Un bien n'efface pas totalement le mal fait. Il aurait mieux valu ne pas le faire.

    Mais qui peut se targuer de n'en avoir jamais fait ? Il faut essayer de réparer, même en sachant que le souvenir restera au-delà du pardon accordé.

     

    Douce et belle journée à toi.

    4
    Dimanche 26 Février 2012 à 11:14

    comme ce conte est triste, et fermé à toute libération possible !

    Qu'est donc ce monde peuplé de blessures éternelles ?

    Une horreur, un enfer !!!!

    C'est ça l'enfer, et cette monstrueuse idée des "péchés mortels"

    j'ai maintenant en horreur absolue une telle coonception.

    5
    Dimanche 26 Février 2012 à 12:21

    comprendre n'est pas effacer...c'est peut être ce que le conte peut suggérer...de fait les extraits de cioran lus par l'un des participants peu après sont un bon exemple de cette question puisqu'il s'agit d'un auteur trés controversé marqué par son nihiliste et son lien avec les nazis dans sa jeunesse et son pays...si d'aucuns le citent comme un cas de réflexion d'autres ont du goût pour ses écrits quand d'autres acceptent même de le célébrer...

    l'auteur n'a t il rien à voir avec l'homme...les textes d'un auteur peuvent ils se lire déconnectés de son auteur...les mots d'un auteur ne portent il pas en creux ses hésitations ses contradictions ses engagements d'homme...à quelles interprétations accepter de se prêter...exprimer la noirceur et ses dérivés est une des problématiques de l'art depuis toujours...mais de là à se laisser aller à en faire un mode de pensée pour tous voilà le pas qui pose sans doute problème...

     

    c'est ainsi qu'au delà de l'atmosphère chaleureuse de nos soirées je gamberge à la lecture à l'écriture à l'écoute des mots...

    6
    Dimanche 26 Février 2012 à 14:03

    C'est terrible...Mais cela donne à réfléckir...

    bonne soirée gazou

    7
    Dimanche 26 Février 2012 à 14:49

    Un conte n'est jamais à prendre entièrement au pied de la lettre. Il y a toujours un autre conte qui contrebalance l'attitude de tel ou tel personnage.

    Ce roi, ce père met l'accent sur la blessure. Cela nous ammène à réfléchir à la portée de nos actions, au fait que nous interdépendant les uns des autres.

    Un autre conte parle d'une corde. Le père dit : "A chaque fois que tu te comporteras mal, cette corde se rompra. Mais lorsque tu éprouveras des regrets et que tu l'exprimeras, je ferai un noeud. Le fils s'est aperçu au bout de quelques noeuds que finalement la corde diminuait, il se rapprochait de son père et inversement. Une histoire à ne pas prendre entièrement au pied de la lettre non plus, mais qui fait du bien tout de même. Bises Gazou.

    8
    Dimanche 26 Février 2012 à 16:06

    Les cicatrices retent toujours c'est dommage mais c'est comme ça.

    9
    Dimanche 26 Février 2012 à 17:14

    La fin est très triste tout comme l'est le fils. Mais même avec le pardon , les blessures restent et les cicatrices sont indélébiles . Je suis sure que le Père voudrait se réjouir mais il ne le peut pas. Un beau conte qui fait réfléchir.Bon dimanche Gazou

    10
    Lundi 27 Février 2012 à 08:38

    Je connais quelques personnes qui, comme ce roi, sont très rancunières. Un signe de faiblesse, ce trait de caractère ? Ou un signe d'orgueuil ?

    Nous, les parents, nous pardonnons tout à nos enfants. 

    Je t'embrasse.

    11
    Lundi 27 Février 2012 à 09:17

    Il a gardé sa rancune, pas de générosité chez ce père et c'est dommage...

    ... il y a plus de place pour une brebis repentie... dit  le Nouveau Testament..

    12
    Lundi 27 Février 2012 à 11:28

    Bonjour

    C'est dur... mais tellement réaliste !!!!

    Amitiés

    Jean

    13
    Lundi 27 Février 2012 à 11:30
    Peu importe que la table soit dégradée, je crois...ce qui importe , c'est le mal que le fils a fait à d'autres...Et , en plantant ces clous, le père a voulu que son fils réalise combien il blessait les autres et il y est parvenu, le fils a compris...bien sûr, quel dommage que le père ne se réjouisse pas de voir la métamorphose de son fils...Il aurait bien eu le temps de lui montrer ensuite la trace des clous ou le fils , devenu plus sensible et humain, les aurait vus lui-même...mais ils pouvaient d'abord se réjouir ensemble
    14
    Lundi 27 Février 2012 à 15:39

    Un jour peut être sera t'il capable d'oublier tout le mal que son fils a fait.

    Un jour quand son coeur aura fini de saigner et que les trous minuscules laissés par les clous seront à peine visible.

    15
    Lundi 27 Février 2012 à 18:24

    J'arrive un peu tard certes mais je trouve cette histoire intéressante. La questiion est de savoir si de bonnes actions effacent les mauvaises ...je ne le pense pas mais ce qui compte c'est que le fils a changé, il a fait le mal et ce mal ne peut être ignoré mais il doit être jugé en teant compte du fait qu'il s'est amendé... Le père est sévère car il devrait se réjouir de ce changement

    16
    Lundi 27 Février 2012 à 18:25

    J'arrive un peu tard certes mais je trouve cette histoire intéressante. La questiion est de savoir si de bonnes actions effacent les mauvaises ...je ne le pense pas mais ce qui compte c'est que le fils a changé, il a fait le mal et ce mal ne peut être ignoré mais il doit être jugé en teant compte du fait qu'il s'est amendé... Le père est sévère car il devrait se réjouir de ce changement

    17
    Mardi 28 Février 2012 à 20:25

    Le probème de la trace...c'est qu'elle reste! le mal est fait

    18
    polly
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:26

    Quoi qu'on fasse, on le fait, et souvent malgré nous. Nous avons tendance à croire un peu vite qu'on est maître de ses actes.

    Le père et le fils ont fait chacun un chemin, et si le père ne voit plus que les cicatrices sur la table, c'est  sa manière de concevoir les actes et actions de son fils, ses jugements reposent sur un acquis familial imposé par ses propres parents. Mais c'est lui qui a planté les clous, lui le responsable de la dégradation de la table, il s'est fait ainsi beaucoup de mal à lui-même.

    Je trouve le fils aimant, il a changé pour faire plaisir à son père, mais le ressort éducatif paternel repose sur la culpabilité, et éduquer par la culpabilité c'est ce qu'il y a de plus destructeur.

     

    Comme l'écrit Quichottine, ce conte donne à réfléchir. Ce n'est pas simple de rester indulgent et compréhensif avec ses enfants quand ils agissent contrairement aux valeurs auxquelles on tient.

     

     

    19
    Maryse
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:26

    Oui! Mais les "trous" font mal!

    Difficile de juger le père et tout dépens de ce que le fils faisait comme bêtises.

    Mais dans ce conte le fils avait l'air assez bon.

    Oui je pense quand même que le père a manqué un peu de psychologie.

    20
    catherine2
    Mardi 2 Juillet 2013 à 16:26

    le père reste muet .

    qu'il se lève donc et prenne dans ses bras son fils en le serrant très fort

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