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Jeu d'enfant
Il a cinq ans.
Il ne connaît pas l'ennui.
Seul ou avec d'autres, il accueille la vie
avec engouement,
avec appétit.
La vie est un jeu continuel.
Il dessine un château
et se raconte des histoires
pour accompagner son crayon.
Il vient à nous et nous déclare :
Je suis mort
Puis il s'explique :
C'est une grosse pierre du château que j'ai dessiné
qui est tombée sur moi.
Et il continue :
Je suis un mort vivant
Et il y en a qui se croient vivants
et qui pourtant sont morts.
Inutile de lui demander des explications
Il est passé à une autre histoire,
il a mis un CD
et il danse.
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Commentaires
Les enfants ont une connaissance innée des choses de la vie...Et dire que nous sommes tous passés par là. Enavons-nous eu du vent dans les voiles pour oublier toutes ces belles choses!
Etonnante histoire qui ne peut se forger que dans l'imaginaire d'un enfant. Ce petit garçon me fait penser à ma petite-fille quasi du même âge qui a une imagination fertile et "joue à la mort" avec une indécence à faire pâlir les adultes.
Merci pour ce témoignage
Bonne journée
Cet enfant a bien de la chance d'avoir des parents qui le laissent libre de rêver. Je connais bien des parents craintifs, dirigistes ou au contraire démissionnaires qui ont si peur que leur marmot tourne mal qu'ils le confient à tous les clubs de judo, musique etc possibles et imaginables pour que leurs enfants ne soient surtout pas imaginatifs, n'aient pas envie de faire des bêtises. Comment de tels enfants, si cadrés, peuvent-ils explorer leur subconscient, explorer les voies diverses de l'esprit et toucher du doigt des zones que nous, adultes, laissons complètement en jachère dans notre cerveau?
La vie, la mort, quoi de plus naturel pour un enfant, le temps n'existe pas encore pour eux, donc ils ne savent pas encore que les relations plus elles durent plus on s'attache. Ils n'ont pas encore conscience que la mort est une absence définitive du moins dans le corps charnel.
Peut-être parce qu'ils sont encore des anges d'innocence.
Ils n'ont pas besoin de la présence charnelle d'un être pour se sentir avec lui ?
Nous sommes bien handicapés, nous adultes, par rapport aux enfants.
Comme nous sommes égoïstes, nous adultes, à avoir besoin de la présence de l'être aimé et de la réciprocité de nos sentiments pour être heureux!
Que de questions suscite en moi ton texte !
Je pars de ton idée et je dérive sur autre chose.
Souvent c'est le cas avec tes courts textes.
Merci.
Ton p'tit gars est plein de vitalité et il sait rêver. Formidable ! Néanmoins, personnellement, je n'aime pas ces histoires de mort-vivants qui envahissent nos écrans. Jouer à la mort, c'est autre chose, d'assez naturel il me semble. Les mort-vivants introduisent dans les esprits des notions troubles réservées à mon sens à des adolescents à partir de dix-douze ans ...
C'est tout à fait ça... et je crois que c'est un âge formidable que celui-là !
Merci pour ce moment partagé, Gazou.
Passe une douce journée.
parfois je me dis qu'on devrait rester à l'état d'enfance, cette facilité à aborder les choses graves avec légèreté et puis tourner la page et chanter et danser, nous on est lourd, pesant et puis on ressasse, on a du mal à tourner la page.
bonne soirée
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Sera-t-il possible un jour que nous laissions l'ENFANT dans son monde sans lui donner la mauvaise image que nous lui avons faite... sans lui inculquer ce que nous croyons bien avec nos critères dépassés ? Je sais que non. Alors, je le regarde cet enfant et essaie de l'imiter car LUI SEUL a raison.
Et il ne me vient qu'une seule envie : celle de mourir.
Douceur du soir.