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Je m'en vais
C'est fait, m'y voilà.
J'en avais toujours rêvé,
je n'avais jamais osé,
tant la peur de m'égarer me retenait.
Ce matin,en me réveillant,
une lassitude violente,
un goût de poison dans la bouche,
la peur de me trouver pétrifiée
si je persistais à ne pas bouger...
Enfin je me suis décidée...
J'ai fait mon sac en un rien de temps.
j'ai annoncé mon départ à mon entourage étonné.
Et me voilà devant la porte de la gare.
Où vais-je aller? Je ne le sais
Je vais me confier au hasard,
me laisser tenter par un désir soudain,
par la sonorité alléchante de quelques syllabes.
Je demande un billet pour le premier train en partance,
je lis l'étonnement dans les yeux de l'employé
qui me fait répéter...
mais je suis fermement décidée,
je ne sais pas pourquoi
mais je sais qu'il faut que je parte.
La nécessité est telle que rien ne doit m'arrêter.
Curieusement, c'est sur le quai trois que je dois me rendre,
et je m'en réjouis,c'est un chiffre qui parle bien à mon oreille.Le voyage se déroule comme un rêve,
et pourtant je me sens parfaitement éveillée
dans une présence telle que je perçois avec acuité
tout ce qui se passe autour de moi.
Mon voisin le plus proche se met à parler
avec une simplicité telle qu'il me semble le connaître depuis toujours.
Un autre s'installe un peu plus tard,
se contente de me sourire
mais une conversation sans paroles s'établit entre nous....
Nous nous quitttons en nous remerciant...
Je descends dans une gare inconnue,
dans une ville inconnue.
Je ne sais pas où je vais aller,
je ne sais pas ce que je vais faire
mais je suis confiante.
Quelqu'un ou quelque chose viendra me guider
et j'irai là où je dois aller...
Je n'ai jamais goûté une telle paix.
(pour la petite fabrique d'écriture)
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Commentaires
1@gatheJeudi 19 Février 2009 à 08:00bonjour Gazou c'est beau ce poème , criant de vérité pourquoi a t on toujours cette envie de partir je t'embrasseRépondreSuperbe Gazou... je ne sais quoi te dire alors je te félicite, simplement.besoin de liberté, besoin de se retrouver, oui je comprends ce que tu exprimes si simplement...Partir sans but...sans avoir à se justifier, juste pour être sûre d'être encore vivante... C'est un bon rêve aussi. ... Mais il faut beaucoup de courage pour le faire. Passe une belle journée, Gazou.J'aurais pu écrire cela aussi ce matin. Moment de lassitude, envie d'être ailleurs...ou dans un terrier.C'est toujours comme ça en février. Mars sera un nouveau départ... Bravo pour m'y avoir fait croire!tu m'a fait peur, en lisant tes premières lignes, tu était si péremptoire! ouf, c'est pour nous que tu écris! un voyage pareil, on en rêve tous!Le chiffre 3 te parle comme à un compagnon de voyage. Partir sans but, magnifique, se confier comme tu le dis si bien. S'en remettre, se laisse faire, bercer, découvrir, être en éveil le plus purement possible, sans a priori, sans habitude, dans les nouveaux parfums de l'oeil irrisés par les sons de l'inconnu. Gazou, je te suis. De loin et comme je ne te connais pas, nous communierons au même calice de l'envie de notre inconnu. Mince, quel voyage quel instant ! Merci à Toi.C'est originale, je me suis laissée entrainer mot à mot, pour voir où tu allais descendre... Je n'en sais pas plus maintenant, mais j'ai beaucoup aimé ! Et tu sais quoi, Gazou, c'est quelque chose à faire... Un jour ! Bises, à toi NettoueC'est bien réussi. Ce serait une expérience à tenterOser... oser... oser... cela est bon,,, j'aime ce texte simple, si bon, si vrai... et je pense à "il voyage en solitaire" et à "quand tu aimes il faut partir"... oui j'aime ce texteLe besoin d'évasion ne saurait mieux être exprimé.Pourquoi ça fait tellement envie de partir ? Peut-être parceque l'on sait bien que l'on n'est pas d'ici ? Retourner dans cet endroit inconnu d'où on est parti ? Allez, j'arrête de divaguer. Bises17ZilbermanMardi 2 Juillet 2013 à 17:01Partir, oui partir, c'est un besoin que nous ressentons tous, un jour ! Partir, qu'importe la destination. L'idée est une jouissance. Et même si nous partons vraiment, les premiers instants sont une jouissance. Mais la nature nous rattrape tôt ou tard, et nous rentrons, heureux de retrouver des habitudes. Combien sommes nous à vouloir partir pour toujours pour vivre dans la liberté et l'authenticité, comme un oiseau dans l'immensité du ciel ? Gérard
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