-
Jaccottet - A travers un verger
Devant vos réponses qui m'ont montré ,une fois de plus, à quel point un même texte pouvait être ressenti diversement par chacun de nous....j'ai relu, en entier, ce matin le petit livre de Jaccottet, espérant qu'un autre passage vous permettrait de mieux saisir la pensée si riche et profonde de cet auteur.J'ai finalement décidé de vous envoyer le passage qui précède celui de hier..et merci pour tous vos commentaires qui me permetttent d'aller plus loin dans ma réflexion
" J'allais donc une fois de plus m'échapper - dans ce verger qui m'avait fait signe, et dont le secret qui me résistait aurait fini par me sembler sacré - quand je me suis heurté au-delà de l'ombre de quelqu'un qui ne vit presque plus que pour avoir peur et pour souffrir . Ce n'est pas un être imaginaire composé de mots effaçables ; c'est aussi l'image de ce que nous risquons d'être tous un jour, ce dont nous essayons de nous détourner . Cette ombre qui a toujours froid, même au soleil, ne m'a presque pas parlé, ne m'a rien reproché ; mais je me suis arrêté, inquiet, honteux, moi plein de rêveries sur les fleurs: faux sage, douteux juge, piètre vivant.....
...Dire : nous ne sommes que des instruments, imparfaits, dont le plus haut usage est de faire circuler de la lumière - contre l'obscurité qui semble fatalement l'emporter ; et, dès lors, accepter que jusqu'au dernier moment, même à moitié détruit, notre être serve encore encore à cet usage - de toute sortes de façons d'ailleurs, et pas seulement en "créant". Mais c'est l'effondrement des autres qui est insoutenable, et qui menace de nous détruire plus sournoisement; De faire paraître les mots plus coupables, ou odieux. De nous réduire, enfin, au silence.... (A travers un verger p.39et40) Philippe Jaccottet
Les photos ont été prises ces jours-ci;.J'ai garé la voiture , au bord de la route et je n'ai pu résister à l'appel du verger mais je me suis contenté de le photographier , je ne l'ai pas traversé et je n'ai pu me perdre dans mes rêveres comme Jaccottet
-
Commentaires
Un très bel écrit, mais où à mon avis, manque une once d'optimisme ! L'auteur décrit et condamne à la fois !
Amicalement Gazou et bonne journée
Je ne suis pas à l'aise avec ce texte. L'effondrement des autres est insoutenable , voilà pourquoi nous devons être lumière , même toute petite jusqu'au bout . Je trouve ce texte pessimiste? Belle soirée Gazou
je t'avouerais que c'est un texte qui ne me dit rien du tout, bien trop abstrait pour moi et j'ai du mal avec les textes qu'il faut lire et relire avant d'en comprendre le sens
L'effondrement des autres peut nous réduire au silence, je nes ais pas il me semble que dans certain cas, ça nous force à agir.
Prendre son temps au milieu de la nature est un bon moyen de se retrovuer face à soi même et de laisser libre court à son inspiration
oui, c'est dur d'être face à quelqu'un qui est dans la détresse et pour lequel on ne peut pratiquement rien faire...Mais simplement être là, écouter, sourire... c'est essentiel...Je suis allée voir mon oncle et ma tante dans une maison de retraite...Lui est devenu grabataire et, cette fois-ci n'a pas pu suivre la conversation, il semblait dormir...mais quand on est parti, il nous a fait un grand sourire pour nous remercier, je suis sûr que notre visite, si pauvre soit-elle, lui a fait grand plaisir..C'est quand on n'a plus rien que l'on apprécie la moindre chose ...Bises Catherine!
Ce n'est pas grave, il y a des moments..et puis peut-être qu'il faut s'immerger dans l'oeuvre de cet auteur pour le comprendre, on ne le peut pas avec des extraits..bonne journée!
Je te dirais la même chose qu'à jackie..Peut-être qu'un extrait ne permet pas de saisir la pensée de cet auteur...Et puis, on n'a pas la même sensibilité et ce qui résonne chez l'un peut laisser l'autre indifférent..Bonne journée, Aza !
Tout à fait comme toi, je suis souvent étonnée (surtout sur des forums de discussions ailleurs que sur over-blog) qu'une même parole ou idée provoque des réactions tellement différentes selon les gens qui l'ont lue. Cela vient des différences de perceptions, mais aussi d'autre chose que le vécu de chacun je pense. Peut-être de l'envie de polémiquer pour polémiquer (sur les forums qui sont plus "agressifs" que les blogs) qui prédomine sur l'envie de communiquer pour s'ouvrir l'esprit. Et puis parfois aussi la rapidité avec la quelle on lit et réagit à chaud à tel ou tel article.
En tous cas je trouve la toile super pour les échanges. On perd moins de temps que dans la vraie vie où les conversations sont parasitées par plein de banalités (la météo, la bouffe etc).
Et ton blog est extra, je vais passer pour une lèche botte à te le répéter?
comme Aude je trouve que ton blog est extra : il nous pousse à penser, et à penser par nous mêmes, peut-être d'autant plus que les écrits que tu nous partages ne sont pas toujours simples (comme celui ci !)
J'ai me beaucoup ta seconde photo : impression de marcher avec toi !
16catherine2Mardi 2 Juillet 2013 à 16:40"c'est l'effondrement des autres qui est insoutenable", oui parce que notre energie créative est alors captée, comme confisquée par cette vision là, ne pas se laisser happer c'est difficile,
je dis ça, toute entière dans le souvenir de la visite d'une amie à l'hôpital cet après midi, discussion aussi avec sa voisine de chambre ... il y a des fins de vie pas simple ...et on se sent si impuissant
Ajouter un commentaire
Superbe photos.
J'aime quand il dit que c'est l'effondrement des autres qui peut nous réduire au silence.
Je pense qu'il a raison.
Nous ne sommes pas seuls au monde et ce qui nous entoure favorise ou non notre épanouissement.
Bon, c'est une pensée qui m'a traversée en lisant ton extrait. Mais je suis sûre que d'autres viendront ensuite. C'est un texte très riche, Gazou.
Merci de nous l'avoir offert.