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Elle me téléphone.
C'est une fidèle lectrice du blog.
Elle me demande comment je fais pour me" découvrir autant", comment j'ose le faire, si c'est naturel ou si cela me demande un effort...
Un effort, certainement pas.
Il me semble avoir découvert, avec le blog, un espace où l'on peut être tout simplement soi-même...transparent...
Dans la vie quotidienne, on se trouve malgré soi, revêtu d'oripeaux qui ne nous correspondent pas toujours et qui masquent notre réalité profonde et cela génère un mal être. C'est du moins ce que je ressens. D'un naturel peu hardi, je n'ose pas toujours dire ce que je pense, j'ai peur de déranger, de m'imposer, d'être mal jugée et je me tais et je m'en veux ensuite...
Sur le blog, c'est plus facile...Ne viennent et ne reviennent que ceux qui s'y trouvent bien...Les autres vont voir ailleurs...Je me sens beaucoup plus libre...Transparente ? Peut-être pas quand même, chacun a besoin de son jardin secret...Mais je ne dis que ce que je pense vraiment...S'il y a un effort à faire, c'est pour aller vers plus de clarté, plus de justesse
Je me découvre...et alors...Qu'il serait beau d'avancer ainsi dans la vie , sans crainte et à découvert...
Une déception cependant...Je me suis aperçue plusieurs fois, au cours des mois, des années, cela fait plus de quatre ans que j'ai commencé ce blog, je me suis aperçue que ceux qui ne me connaissaient qu'à travers lui, avaient de moi une image peut-être trompeuse, plus belle que la réalité...Et cela me gêne...Et pourtant j'essaie d'être le plus sincère possible...
C'est qu'en en écrivant ici, j'essaie de faire naître ce que je porte en moi et qui est parfois si caché à l'intérieur que cela ne paraît pas au dehors...
Et puis, peut-être, après tout qu'importe, que chacun aille son chemin, j'essaie de suivre le mien, cahin, caha, et de tenir debout
"Connais-moi, si tu peux, ô passant, connais -moi!
Je suis ce que tu crois et suis tout le contraire:
La poussière sans nom que ton pied foule à terre.
Et l'étoile sans nom qui peut guider ta foi. Marie Noël
36 commentaires -
Marie Noël...J'en ai déjà parlé...Et j'y reviens encore...Car c'est elle qui , alors que j'étais encore enfant, et que au hasard de la lecture de l'unique revue qui arrivait à la maison, j'ai découvert... La Poésie.
J'ai découvert que les mots pouvaient dire beaucoup plus que les mots, qu'ils pouvaient nous entr'ouvrir les portes d'un monde plus réel et plus intense que celui plus tangible où nous évoluons quotidiennement...
C'était, je m'en souviens, ce poème de son premier recueil qui commence ainsi:
"Mon bien-aimé descend la colline fleurie
De blé noir
Tout doucement par les champs pâles...C'est le soir.
Voilà mon bien-aimé!- - Suis-je bien aguerrie,
Ma raison?
Oui,le voilà qui passe auprès de ma maison.
Ne me regarde pas bien-aimé , je t'en prie,
Si jamais
Ton regard n'étais pas assez doux, j'en mourrais !
Ne me dis rien, tais-toi, bien-aimé, je t'en prie,
Si jamais
Ton accent n'était pas assez doux, j'en mourrais !
Mon bien-aimé passa voilé de rêverie,
L'âme ailleurs,
Sans me dire hélas ! sans me voir et j'en meurs."
J'ai toujours gardé ce poème au fond de moi comme un bien précieux. Et pourtant il est triste...Mais je n'en vois pas la tristesse...je vois seulement cette lumière qui nous pousse en avant...Et même si elle n'a pas connu le grans amour comme elle l'espérait..elle n'a vécu que d'amour...
Ce matin, je retrouve quelques réflexions de Marie Noël notées sur un carnet et je me sens toujours en accord avec elles
"Celui qui n'a besoin de rien, tout lui manque. Misère de l'homme qui se suffit, de l'esprit comblé de lui-même. Toute la valeur de l'homme est dans sa recherche, son appel, son désir."
"J'ai horreur de l'incontinence sentimentale...des gens qui font tout leur coeur sous eux.
Mon coeur, je n'en parle pas. Je le tais. Ou je le chante."
12 commentaires -
Quel bonheur de se réveiller au matin,
L'âme toute réjouie
du bon repos de la nuit !
Quel bonheur de n'éprouver aucune douleur!
Quelle surprise aussi !
Où donc est passée la fatigue lancinante
des jours précédents?
A travers les volets entr'ouverts,
(j'aime dormir avec vue sur le dehors),
j'aperçois dans le ciel,
aux trois quarts arrondie,
la lune qui joue à cache cache avec les nuages...
Le jour n'est pas encore levé
et elle s'amuse comme une demeurée.
Elle sait bien que le temps lui est compté...
Et qu'importe, ce soir, elle reviendra !
19 commentaires -
"Cela ne va pas de soi de se poser, et pourtant nous sommes aussi des êtres d'intériorité.
Si nous ne nous posons pas, nous risquons de perdre la tête, le sens de la vie, de ne plus être attentifs à ces petits riens qui embellissent les jours mais qui sont fugaces : un sourire, un paysage, un geste, le mot juste....
Grâce au repos,à ce temps laissé pour se retrouver , peut-être trouverons-nous le ton juste pour parler à un conjoint, à un enfant, à un ami ou le bonheur d'un livre qui fait du bien.
Le repos, c'est aussi pouvoir déposer les armes, nous défaire un instant de tous nos rôles nécessaires à la vie sociale, sans crainte de l'autre."
Véronique Margron
19 commentaires -
Les mots
c'est comme les gens...
Impossible de les classer :
d'un côté les bons,
de l'autre les mauvais...
ça serait trop simple !
ce serait simpliste.
Les mots
c'est comme les gens
parfois bons
parfois mauvais
souvent entre les deux
ni bons ni mauvais
ou bons et mauvais à la fois...
ça dépend comme on les dit
sur quel ton sur quelle chanson
dans quelle humeur
s'ils viennent à la bonne heure
ou dans un mauvais quart d'heure.
Les mots
c'est comme les gens
c'est plutôt imparfait
mais on ne peut pas s'en passer...
Il ya des mots usés
des mots démodés
des mots masqués
Il faudrait les laver à l'eau claire
pour qu'ils retrouvent leur substance
pour qu'ils montrent leur transparence
Les mots
c'est comme les gens
il faut bien les écouter
et entendre aussi le silence
qui relie un mot à celui qui le suit .
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