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Vivant
Elle me dit :
Je ne vois que très peu mes enfants et mes petits enfants, ils ont peur de nous contaminer...
Cela me manque, bien sûr, mais pas tant que ça....
C'est comme si j'étais endormie, engluée dans une pâte molle qui m'empêche de ressentir...
Je pourrai téléphoner...mais parfois, j'en perds même le désir....
Je l'écoute sans trop comprendre, simplement étonnée...
Que se passe-t-il?
Moi, ce sont les rencontres, les appels téléphoniques qui me font vivre....Il me semble que,
sans eux, je cesserai d'exister...Jamais, je n'ai ressenti aussi intensément,
le besoin de me relier aux autres...
Il me semble que c'est un danger qui nous guette en ces temps où la liberté de nous déplacer ,
comme nous le désirons, nous est restreinte.
Le danger d'un confinement psychique, comme l'a bien exprimé , sur France Inter, le psychiatre
Patrice Huerre...Pour ne pas souffrir nous perdons le désir de rencontrer les autres,
nous nous insensibilisons...
Mais si cela se prolonge, nous risquons de devenir inertes...Vivants mais inertes.
En refusant de sentir la douleur,nous nous empêchons de ressentir aussi la joie.
Nous ne savons plus nous réjouir, nous émerveiller...
Il me semble que le plus important n'est pas de vivre le plus longtemps possible
mais de vivre vibrants...debout... jusqu'au bout.
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Commentaires
Chacun réagit à sa façon dans cette même situation
et rien n'empêche d'en changer
mais il est ben sûr que ce sont nos relations qui nous vivifient
et nous donnent des raisons de poursuivre... l'aventure de notre vie.
Bon dimanche gazou.
C'est tout à fait cela Gazou.
Tu vois, en principe s'il n'y a pas re-confinement, je devrais avoir mon aînée et ses deux petits qui habitent en région parisienne et que je n'ai pas revu depuis 2017. Cela me fait bien entendu plaisir, mais sans plus, tellement habituée à me refermer sur l'extérieur et à vivre au travers de ce blog.
Bises et bon dimanche
4liedichDimanche 31 Janvier 2021 à 11:18Bonjour Gazou, je ne retiens que les deux dernières lignes... çà c'est Gazou... Hibou caillou genoux Bisous...
Je comprends très bien cette dame, la tentation est grande surtout quand comme moi on a un penchant pour la solitude et la méditation, quand on fuit un peu le commerce des hommes, mais je pense qu'un évènement soudain peut nous faire basculer et inonder notre cœur d'une très grande compassion. Je vais régulièrement rendre visite à ma mère dans sa maison de retraite où les trois quarts des résidents et du personnel sont atteints par le virus et de voir la générosité, la grande attention des soignants, les résidents qui comme ma mère luttent entre deux mondes, tout cela vous bouleverse l'âme et nous fait vibrer d'un élan nouveau.
7MarcelDimanche 31 Janvier 2021 à 12:45Beaucoup de personnes vivent cela et c'est bien triste, mais depuis quelque temps, je trouve qu'un éveil se fait et les fait sortir de leur inertie en préférant vivre pleinement la vie, celle qu'ils ont eux-mêmes choisie et non pas celle qui leur est imposée...
Beau dimanche Gazou !
Heureusement que je n'aime pas la solitude, donc mon désir de rencontrer les autres, de sortir et de téléphoner est resté intact, ouf! Je plains cette pauvre personne qui sombre dans la mélancolie.
Qui parle de "perdre" quelque chose ? Cette personne est peut-être plus âgée, plus fatiguée, c'est peut-être pour cela qu'elle n'a plus trop envie du téléphone. Pour ma part, je n'ai jamais été très fan du téléphone, je préfère les mails, de même que j'ai toujours préféré écrire, donc cela n'implique pas de changement. D'autre part cette histoire de "fatigue", "d'endormissement" est un signe de l'hiver. Nous avons tendance un peu à l'hibernation, je l'ai également toujours remarqué. Donc pour ma part je ne vois aucun impact négatif de la conjoncture actuelle. J'ai un ami qui est seul et qui souffre de ne plus avoir les contacts auxquels il était habitué avec ses précédentes activités ; mais il fait autre chose, il s'occupe chez lui, il rend des visites.
J'ai l'impression que la "déprime" dont on fait état n'est pas si généralisée : mes sœurs en Île de France vivent presque normalement, mes filles en Touraine et Maine et Loire vivent également sans problème avec leurs enfants, mon petit-fils étudiant à La Rochelle ne se plaint pas trop... Et dans mon quartier pavillonnaire d'une petite ville du Centre tout le monde se parle sans difficulté. Je n'ai encore vu personne de mon entourage mourir du Covid et à peine, de très loin, en avoir été frappé.oui comme tu le dis, par moment, il y a enfermement. Je téléphone à certaines personnes qui ne sortent plus de chez elle et se font livrer la nourriture .
Oui il faut accepter le risque lié à la vie ici-bas, mais ceux qui sont fortement atteints par le covid souffrent beaucoup et se remettent après plusieurs mois.
J'attends de me faire vacciner.
Bises (par contre cela me manque de ne plus embrasser les proches).
Porte toi bien
je veux "vivre" et cependant tout comme ton interlocutrice, je ne vis que de nature, dans la nature, loin de la civilisation ... pour fuir les contagions, on nous a proposé l'isolement ... et nous perdons notre sens civique de socialisation, je n'ai pas peur du covid, mais bien de ce retrait du monde dansant, chantant, vibrant en société ...
amitié .
Un très beau texte auquel j'adhère .Il y a des personnes qui s'enferment dans une solitude pour éviter une contagion mais elles sont en souffrance . Le téléphone permet , sans danger , de lutter contre cet isolement .Une voix amicale fait beaucoup de bien. J'aime ta conclusion .
Belle soirée Gazou
Que j'aime la dernière phrase !
C'est vrai, c'est le plus important, vibrons pour rester vivants !
Merci pour le partage, Gazou.
Passe une douce soirée, je t'embrasse fort.
Bonjour Gazou,
Je suis d'accord avec les deux dernières lignes, ce qui compte, finalement, c'est de vivre bien.
Après pour le reste... C'est compliqué. J'imagine que les autorités, dans notre pays (je ne me prononcerai pas au sujet des autres pays) veulent surtout (à juste titre) éviter l'asphyxie des hôpitaux, mais à mon avis pour une raison moins avouable : pour éviter qu'on évoque encore le désengagement de l'État vis-à-vis de l'hôpital public, depuis des décennies, au rythme des fermetures de lits et de services, et la pandémie confirme finalement ce que dénonce les soignants depuis, depuis, depuis...
Bon début de semaine.
Fabrice
Question de caractère, cela dépend des uns et des autres. Hier une dame m'a dit que sa petite-fille était venue et que ça lui avait fait un bien fou de lui toucher la main.
Gazou, ton texte est splendide , il donne de l'énergie pour se réveiller et réagir face à ces diktats de l'isolement !!! Merci à toi, que du soleil brille dans ton cœur. brigitte
Dans les petits villages, l'isolement est terrible ! Les gens se sortent pas, ne se reçoivent plus, se sauvent dès que tu veux leur parler.... même masqué et de loin.... Ma longue sciatique m'a contrainte à la solitude et mon blog me pèse de plus en plus : après réflexion, je pense que cet isolement subit me sape toute l'énergie... J'avais bcp de réunions, de rencontres et j'étais peu chez moi... J'ai perdu l'habitude de devoir être seule et c'est difficile ! ça commence à être vraiment très très long !!!!
Mes enfants sont venus nous rendre visite un WE complet et nous sommes tombés dans les bras les uns des autres, serrés collés, malgré qu'ils travaillent dans le public... ça été d'un tel bonheur .. et tant pis pour la Covid !
Cet intermède entre deux mondes : celui d'avant et l'incertain futur est flippant ! Le téléphone ne remplace pas une présence ! Il n'est pour moi qu'un palliatif, sans plus ! Un grand vide après chaque coup de fil... Le contact physique rapproche, lie... les rapports sont plus fluides... Une simple embrassade te procure une joie intérieure, une paix incroyable... C'est fou ce qu'on a perdu, avec cette pandémie !
Merci bcp Gazou Et très bonne soirée
Gros bisous
Misère mais ça fait longtemps que je ne suis venue!
La dernière phrase m'interpelle en même temps je me dis si pour vibrer 5 minutes tu pers la vie il me semble que c'est cher payé.......Bisous doux jeudi
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Oui Gazou, garder intacte l'envie de nous sentir vivant et échanger, communiquer, parler, ressentir l'Autre.
Beau dimanche à toi.