Les chemins de Saint-Jacques s’apprêtent à accueillir une pèlerine
hors norme. Simone Hivert, qui doit rejoindre l’Espagne le 27 octobre,
a… 100 ans. Elle étonnait déjà il y a deux ans par sa fidélité aux
clubs de randonnée de la région. On la voyait, menue, cheveux
courts au vent, une canne à la main, offrant son visage souriant
à un rayon de soleil hivernal dans les pages de La Charente Libre.
Deux ans plus tard, bon pied, bon œil et bonne oreille, elle veut
achever à pied le chemin de Compostelle.
À l’origine de ce projet un peu fou, des émerveillements
réciproques. D’abord ceux de Simone, nombreux.
On ne traverse pas un siècle de vie sans connaître d’épreuves –
et elle en a connu ! –, mais à la simple mention du mot
« randonnée », cette petite femme à la voix fraîche, teintée
d’un léger accent qui fleure bon la campagne, répond
spontanément par une pluie de gratitude pour « le plaisir de marcher, de découvrir », et surtout de « rencontrer les autres ». « On a des
surprises formidables ! On croise des personnes de partout,
de tous les âges, on avance ensemble et, au bout d’un moment,
on comprend qu’on est loin de pouvoir porter ce qu’elles portent,
et pourtant, elles sourient ! Ça donne de l’humilité, vous savez… »
Un médecin admiratif
Son médecin traitant depuis 36 ans, le docteur Jean-Louis Barret, lui,
est émerveillé par la personnalité de sa patiente : « Jamais un
interne de passage dans mon cabinet n’a été capable de deviner son
âge. Non seulement Simone se porte bien, mais elle va spontanément
vers les autres. Elle est pleine de joie. » C’est lui qui a proposé à
Simone d’aller marcher vers Compostelle et a alerté la presse.
Une route qui a « quelque chose d’indéfinissable
Chapeau bas Madame !
Bises et bonne soirée Gazou