• Un sourire sur la peur

     

    Je continue ma réflexion commencée  sur ce blog dans le précédent article

    Moi aussi, la peur m'habite parfois, trop souvent à mon goût...cette peur irraisonnée qui nous empêche d'aller vers tout ce qui est nouveau, qui nous empêche de vivre plus intensément, cette peur qui retrécit notre horizon,  qui nous fait passer  à côté de relations  enrichissantes...Hier, les mots justes venaient en moi pour dire ce que je ressens...mais je ne les ai pas notées...et ils se sont perdus je ne sais où....alors je  retranscris ici  un texte trouvé sur le blog de Jean-Pierre Brouillaud qui, bien qu'aveugle est un grand voyageur...Vous pourrez retrouver son texte complet en utilisant le lien ci-dessous

    http://l-illusion-du-handicap.over-blog.com/2015/09/l-etranger-un-ennemi-ou-un-ami.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail

     

    " Nous vivons une époque où il semblerait que la Vie, plus que jamais, nous demande de choisir notre camp.

    Je ne prendrai qu’un exemple, celui des milliers de migrants qui risquent leur vie pour tenter de vivre décemment en Europe

    Et pour rafraîchir notre mémoire, souvent sélective, rappelons nous que dans un autre temps, pas si éloigné, nous les Européens, Espagnols, Français, avons migré par milliers vers le Maroc et l’Algérie pour fuir le nazisme. C’est ce que font les migrants actuels qui fuient une autre forme de nazisme. Pour faire simple, face à ce désespoir en marche sous la forme d’êtres humains en état extrême de vulnérabilité, nous devons nous positionner ou alors faire la sourde oreille. Feindre la surdité devant ce déploiement d’infortune peut consister à croire que le monde serait autre chose que ce que nous en faisons. A partir d’une telle attitude irresponsable nous endossons alors le vêtement très arrangeant de victime, nous ne sommes en rien concernés par ce qui se trame dans le monde, nous sommes impuissants, le monde est autonome, il nous broie, c’est la faute de l’autre, soyons au bout du compte fataliste, ne pensons qu’à nous et à nos proches, les autres n’ont qu’à faire comme nous, cultiver leur égoïsme autiste. « Chacun pour soi et Dieu reconnaîtra les siens », une version religieusement correcte de je m’en lave les mains.

    On peut aussi, en version religieuse, dire: c’est la volonté de Dieu, une autre manière de démissionner !

    « L’absurdité écrit Albert Camus est surtout le divorce de l’homme et du monde ».

                                              

    Pour ceux qui pensent comme moi que le monde est ce que nous en faisons, en relations, en manière de consommer, d’agir, de penser, etc… nous nous disons qu’il faudrait peut-être commencer à envisager de partager, et pas qu’en virtuel et sans conséquence comme sur facebook, notre temps, nos biens, nos espaces, nos idées, notre rebellion.

    Je crois comme madame Fatou Diome que : « nous serons riches tous ensemble où on va se noyer tous ensemble »

     Pour moi ce constat nous force à choisir notre camp: je partage ou je ferme ma porte. Il y a là une possible crise et prise de conscience. J’interprète tout cela comme une invitation à éclairer les conséquences de nos comportements et de nos croyances.

    Que l’on choisisse le camp du je me battrai pour conserver ce que je possède, pour avoir plus, ou celui de l’hospitalité, de la solidarité, j’ai l’impression qu’une conscience grandit et nous oblige à nous positionner, à nous affirmer et par-dessus tout à nous voir. Sans doute que le camp que nous choisissons dépend de nos histoires personnelles, d’où nous venons, de nos peurs, évidemment, de beaucoup de ce que nous renvoie les autres, les migrants, dans ce cas.

    J’ai envie de conclure cette courte vignette par des mots qui ne disent pas ce qui est bien ou ce qui est mal. Ce ne sont peut-être pas nos choix qui sont le plus important, partager, fermer sa porte ou s’abîmer dans l’indifférence, mais la conscientisation, l’éclairage que nous y apportons, ou autrement dit, cesser d’agir inconsciemment.

    L’étranger un ennemi ou un ami, choisissons notre camp.

    Oui oui, il y a bien deux fraternités comme nous le raconte Nasreddin.

    Un homme fit un jour observer, en présence de Nasreddin, qu'il devenait de plus en plus difficile de trouver des frères.

    Nasreddin dit à cet homme:

    "Si tu cherches un frère pour partager ton fardeau, il est vrai que les frères sont difficiles à trouver. Mais si tu es à la recherche de quelqu'un dont tu puisses partager le fardeau, ces frères-là ne manquent pas."                      Jean-Pierre Brouillaud

     

    Ceci dit, quelque soit la position des uns et des autres, il n'y a aucun jugement à porter.

    Chacun réagit comme il peut à partir de ses expériences, de son éducation, de son milieu, de ses peurs.

    A chacun de tenter de faire pour le mieux, pour que s'établisse un climat de paix et de confiance.

     


  • Commentaires

    1
    Marcel
    Mercredi 8 Juin 2016 à 11:25

    Je plagierai Khalil GIBRAN en déclarant :

    "La terre est ma patrie, l'humanité est ma famille".

    Merci pour ton texte.

    2
    catherine2
    Mercredi 8 Juin 2016 à 11:28

    quel texte !! "Nous vivons une époque où il semblerait que la Vie, plus que jamais, nous demande de choisir notre camp" 

    ..merci gazou

      • gazou
        Mercredi 8 Juin 2016 à 21:39

        Merci pour ton passage Catherine

    3
    Mercredi 8 Juin 2016 à 13:14
    LADY MARIANNE

    heureusement toute la population ne s'est pas réfugiée à l'étranger-
    ils sont restés pour défendre notre pays--- les jeunes hommes et moins jeunes qui ont fait la guerre-
    au contraire je pense qu'au lieu de migrer lesdites personnes devraient prendre les armes---
    sans rancune j'espère-
    bises du mercredi-

    4
    Mercredi 8 Juin 2016 à 21:31

    Jamais il n'a été demandé de choisir son camp !  Et d'ailleurs la fin de ce billet (-pas si court que ça...) le prouve avec la petite histoire de Nasreddin, qui montre que l'on en change comme de chemise suivant l'intérêt qu'on y trouve. L'auteur développe de façon très juste le problème de l'immigration, mais s'il n'y avait que cela ! Mais il y a les luttes sociales, il  y a les désastres écologiques, les catastrophes naturelles, les camps de migrants aux portes de la Grande-Bretagne, le problème de l'islamisme... Ca en fait des camps à choisir ! Et s'il fallait le faire, on n'en finirait pas ! Pourquoi ne pas se contenter de vivre  ce qu'il nous est proposé de vivre, tranquillement et simplement, jour après jour,  en ouvrant notre coeur à notre voisin et en l'aimant comme nous-même, quel qu'il soit !? Là il n'y a qu'un seul camp : le camp de la Vie.

    Bises, Gazou.

    5
    Jeudi 9 Juin 2016 à 07:18

    Commençons par des relations de simplicité avec ceux qui nous entourent et ce n'est pas si facile que ça, la famille, les relations professionnelles, le voisinage ...

    6
    Jeudi 9 Juin 2016 à 09:02

    La fraternité se construit à petits pas, jour après jour, en cultivant l'amour en soi et en le laissant déborder. En fraternité, nous sommes tour à tour le faible et le fort.

    7
    Jeudi 9 Juin 2016 à 16:18

    mon mari s'est engagé au secours catholique pour aider les réfugiés dans leur chemin administratif. Merci pour ces deux textes. Bises 

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    8
    Jeudi 9 Juin 2016 à 18:17

    Un très beau texte. Et comme tu le dis si justement, chacun réagit comme il peut, nous n'avons pas à juger.
    Merci pour ce partage, Gazou. Belle fin de journée.

    9
    Lundi 13 Juin 2016 à 11:46

    Tu as raison, chacun réagit comme il peut en fonction de son environnement et de ses expériences successives...

    Rien n'est simple et nul ne peut donner des leçons à l'autre sans savoir.

    Après deux agressions qui m'ont laissé la peur au ventre, j'ai du mal à regarder l'autre comme un frère à accueillir, même si j'essaie malgré tout.

    Passe une douce journée.

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