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Un cadeau n'est pas un dû
Au supermarché où il se rendait tous les soirs,c'était toujours à la même caisse qu'il s'adressait , car depuis quelque temps, l'employée qui s'y trouvait lui souriait gentiment et lui tendait la note avec quelques mots de sympathie...
Certes,songeait-il,je ne suis pour elle qu'un client parmi d'autres...il ne faut pas rêver...
Mais les raisonnements lucides qu'il entretenait en lui-même ne l'empêchaient point de se rendre au rendez-vous quotidien...Une femme lui souriait...Et chaque jour,son sourire était aussi neuf et émouvant que le premier..
.Il ne voulait surtout pas s'y habituer et considérer ce sourire comme un dû.
Demain,peut-être ne lui sourirait-elle plus,?
D'abord ce fut un rayon de soleil dans une vie trop grise, et c'était d'autant plus bienfaisant qu'il sortait d'une mauvaise grippe.
Puis ce fut cette douceur qui lui donnait à rêver et qui lui fit trouver plus âpre cet appartement désert qu'il devait retrouver chaque soir au retour du supermarché..
Elle occupait désormais toutes ses pensées...
Elle,probablement,ne pensait jamais à lui,seulement au moment où il venait payer ses achats.
Peut-être adressait-elle le même sourire à tous les clients et lui qui s'était cru reconnu,,attendu,distingué parmi la foule des autres...
Il se perdait en suppositions,il lui inventait des journées pleines,une famille douillette où,lui,le solitaire,se réchauffait déjà en rêve...
Un jour,il oublia que ce sourire devait être chaque fois une surprise inattendue.
IL vint à elle ,en attente de son dû.
Aussitôt se figea le sourire et le visage de la belle devint masque.
Dans son cabas' ce n'était plus un rêve vivant qui le grisait,,c'était une cage qui se refermait, c'était son âme qui se ratatinait;
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Commentaires
1michel GonnetMercredi 12 Novembre 2008 à 08:20Un texte "riche" en méditations pour notre quotidien (sourire) Belle journée.RépondreIl devait être particulièrement seul ce pauvre homme!Journalière rencontre qui permet d'espérer, pour un rien le vase peut se briser... C'est beau et fort, que sait-on des sourires que l'on donne et de ceux que l'on reçoit ?j'apprécie beaucoup ce texte très humain et émouvant car ces petits sourires qui peuvent sembler superficiels ... sans mémoires ... ne le sont pas tant que ça ... et simplement la belle souffrait ce jour là ... un enfant malade, un chefaillon odieux, une grand mère mourante ou un cdd qui se termine ... revenir le lendemain, un autre jour .... pour que le sourire renaisse ... bisesC'est dur d'atteindre une certaine autonomie dans la vie ! On devient vite dépendant de quelque chose ou de quelqu'un et quand il n'y a pas de réciprocité, la "torture" peut guetter. Amicalement. LoicMerci pour ces mots... des mots à méditer, comme souvent chez toi.C'est tellement important un sourire et ça ne coûte rien.ton idée est intéressante,c'est vrai que ,lorsqu'on inverse les rôles,le ressenti est très différentIl faut apprendre à aimer sans rien attendre mais ce n'est pas toujours facile,parfois ,on y parvientce jour-là,il a cru qu'un sourire lui était du , qu'un lien s'était créé entre eux qui lui donnait droit à ce sourire et peut-être l'a -t-elle senti et elle n'a pas voulu s'engager sur un chemin qu'elle ne désirait pas ni lui laisser croire qu'elle pouvait lui donner davantagece n'était pas de la fausse monnaie,son sourire était sincère mais elle ne pouvait se lier davantage et quand elle a pris conscience qu'il attendait beaucoup plus, elle a fait marche arrièrese contenter d'un sourire dans le désespoir c'est trop dur et attendre davantage trop injuste mais que faire lorsque l'on est en désespérance? une belle tranche de vie qe tu nous soumets là gazou. amitiésSavoir recevoir, sans rien attendre, celà s'apprend souvent à grand prixUn sourire n'est pas un dû, mais il fait tant de bien. Sourions un peu plusAh! si tous on se souriait peut-être aurait-il mis moins d'espoir dans ce soleil de sa journée... mais on se croise et on se fait la gueule... Pourquoi? Moi-même je rêve en marchant, et ne vois guère les gens, quand il m'arrive de les voir, j'essaie de leur sourire, ça dépend de leur regard aussi... Faut-il qu'il soit bien esseulé pour compter ainsi sur ce fragile sourire. Après tout la caissière a peut-être des soucis qui l'empêchent d'être avenante, ou ne veut tout simplement pas faire croire que... à ce monsieur qu'elle sent dans l'attente.beau récit, ma chère Gazou... réaliste mais plein d'émotion j'aime beaucoup gros bisous amicaux jean-marie22nicole 86Mardi 2 Juillet 2013 à 17:04Pourquoi ai-je soudain si froid ?23JosetteMardi 2 Juillet 2013 à 17:04Que s'est-il passé ce jour-là ? Il n'avait sans doute pas offert le sien, de sourire...et cela m'amène aux "mercis" qui se font attendre, et quand on répond"de rien", mais c'est une autre histoire! Josette.24andrée wizemMardi 2 Juillet 2013 à 17:04imaginons des rôles inversés... notre protagoniste serait une femme seule et l'autre personnage avenant serait un caissier... ce qui serait remarquable chez lui serait plutôt qu'un sourire peut être un trait d'humour à chaque passage...et le jour où un fait de circonstance aurait empêché l'humour de surgir...notre dame esseulée se serait décarcassée pour trouver de bonnes raisons au caissier d'être taciturne...elle s'en serait peut être inquiété même... et son histoire à elle aurait paru moins dramatique... du coup c'est le caissier qui serait devenu le protagoniste dans l'affaire... dans ton histoire cet homme a manqué de l'humour qui aurait déridée la caissière...25MaryseMardi 2 Juillet 2013 à 17:04Pour s'agripper ainsi à un sourire féminin, faut-il être désespéré! Il me fait de la peine cet homme. C'est bien une attitude féminine aussi, celle de reculer après avoir "amorcer". L'homme parfois "s'abîme" trop sur le sourire des femmes,le sourire de quelqu'un d'étranger peut être porteur de grandes illusions dans ce monde si personnel.N'empêche que cet homme me fait de la peine. maryse
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