• Toussaint

    Ce matin, j'ouvre au hasard le dernier livre de François Cheng

    Je pense d'abord que le hasard fait bien les choses en ce jour de Toussaint...

    Je suis quand même heurtée par les premiers mots" restons inconsolables"

    Devrions-nous passer notre vie à pleurer?

    Certainement pas.

    Au contraire, la fidélité à nos morts nous oblige , nous donne le devoir de  savourer tous les bonheurs de la vie, ,de les vivre intensément  en union avec eux qui ne sont plus et ne peuvent plus en jouir qu'à travers nous...

    Mais la joie est inséparable du malheur. Et la vie sur terre est inséparable de la mort...Et le jour a besoin de la nuit...

    Par peur de souffrir, nous risquons de nous fermer et de nous priver de bien des bonheurs qui jalonnent notre vie.

    Les cris peuvent devenir des chants  apaisants et très beaux...

    Ce poème magnifie la tendresse et c'est pourquoi je veux le garder en moi

     

     

                                                            de François Cheng (La vraie gloire est ici)

    "Restons inconsolables,

    restons inconsolés.

     

    Laissons survivre en nous nos morts,

    Laissons creuser en nous nos remords,

    Gardons jusqu'au bout la douleur des disparus?

    Gardons jusqu'au bout nos propres douleurs tues.

    Que le tourment soit notre pain quotidien,

    Que soit notre vin larmes et sang versés,

    Il nous faut apprendre à durer

    Jusqu'à ce que tout soit transmué,

    Jusqu'à ce que soit transfigurée

    Toute cette expérience de

           l'éternelle souvenance.

     

    Que les cris de nos morts se mêlent aux nôtres,

    que nos cris saccadés se changent en chant,

    Seul le chant peut submerger l'oubli,;

    Il nous faut apprendre à durer

    Jusqu'à ce que nous reviennent

    Les instants de promesse et de tendresse

    -soleil buvant rosée, lune aspirant marée-

    Poignante tendresse humaine, la seule qui compte,

    C'est pour elle que nous sommes venus au monde.

    qu'ils viennent, qu'ils viennent donc

     

    Ces instants tels que les change

       l'éternelle advenance !"

    Le chant seul peut déborder le temps


  • Commentaires

    1
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 11:38

    Comme toi, je ne suis pas d'accord avec François Cheng, mais les asiatiques gardent la mémoire de leur morts, durant toute leur vie, ils ont des petits autels chez eux avec des photos et des lumières et des fleurs... c'est une autre approche que la notre.

    Pourtant il s'est convertit au christianisme, mais les coutumes ancestrales ne se sont pas évanouies...

    2
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 12:12

    aujourd'hui c'est notre fête et demain le jour des défunts

    3
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 13:40
    LADY MARIANNE

    je suis de ton avis--- rester inconsolable ne les fera pas revenir -
    la vie continue et c'est ce qu'ils nous demandent--- les garder dans notre coeur et y penser plus d'une fois par an-
    bon aprem !!

    4
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 15:42

    Bonjour Gazou, je partage ton point de vue.Merci pour ce partage

    5
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 16:56

    c'est un livre tout récent - je vais attendre que la médiathèque l'achète.

    C'est un excellent auteur et tout est très ciselé. Il a une culture asiatique mêlée à notre culture française qu'il a adopté. Le mélange ne peut être que révélateur. 

    Au fond, accepter bonheur et malheur mêlés. Nous ne pouvons pas simplement supprimer l'existence de nos souffrances, de la perte de nos êtres chers, sans en garder une once de douleur. Vivre c'est aller sur le chemin avec les ronces et les roses ... 

    J'aime beaucoup le mot "transmutation".

    Bises et merci 

     

     

     

    6
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 16:58

    Très profonde et très juste réflexion

    7
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 18:55

    Nous vivons avec nos défunts c'est certain mais seraient-ils heureux de nous savoir à jamais tristes? Je ne le crois pas. Le temps arrange les choses et nous arrivons après un certain temps à faire les choses avec eux et pour eux. Mais c'est bien sûr fort difficile. 

    8
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 20:27

    Il faudra que je relise ce poème.

    J'avoue que je ne sais qu'en penser.

    Bisous et douce soirée Gazou.

    9
    Dimanche 1er Novembre 2015 à 21:13

    Ce poème n'est pas pour moi :"Que le tourment soit notre pain quotidien" ... Non, vraiment ! Même si la souffrance est inévitable, quelle idée surprenante de faire une telle prière !

    10
    Lundi 2 Novembre 2015 à 08:38
    je reviens du week-end annuel d'une ong "portes ouvertes" qui secours les chrétiens persécutés... il y avait là un pasteur d'Alep, un autre d’Irak, puis ce fut un de l'inde... puis un Nigérian..; enfin d'autres, on ne ressort pas indemne d'un week-end comme ça d'entendre parler de ces horreurs, par des gens qui les ont vécues... Vraiment je suis bouleversé...
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    11
    Lundi 2 Novembre 2015 à 18:02
    Daniel

    Nous ne pouvons vivre constamment dans le souvenir de nos disparus. Ils se sont envolés dans un autre monde et sont quelque part toujours vivants.

    12
    Mardi 3 Novembre 2015 à 08:20

    Je pense que la mort est un mal nécessaire, prendrions-nous autant de plaisirs à vivre si la vie était éternelle ? Bien sûr que perdre ceux qu'on aime nous laisse un goût amer mais nous nous rattachons à ce qu'ils ont vécu d'heureux et prenons de la force à leur souvenir ... sans pleurs  ... avec tendresse ... et nous VIVONS !

    amitié .

    13
    Mardi 3 Novembre 2015 à 19:04
    C'est très bien écrit
    14
    Dimanche 8 Novembre 2015 à 21:54

    On garde toujours nos disparus en nous. La douleur s'estompe mais on n'oublie pas. Inconsolable, peut-être, car le regret est toujours là...

    Bonne semaine. 

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