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Si tu veux écrire un poème
C'est en lisant le dernier journal de Charles Juliet que j'ai découvert ces conseils qui me semblent très justes...J'aime la façon très simple avec laquelle il les donne.
Et même si l'on écrit des alexandrains, il en est de très beaux...ce qui doit primer, me semble-t-il, c'est d'abord de trouver les mots qui exprimeront avec le plus de justesse ce que l'on ressent et que l'on désire partager avec ceux qui nous liront.
Ce qui doit primer, c'est l'authenticité.
A une lycéenne
" Si tu veux écrire un poème
surtout surtout
ne cherche pas
à faire de la poésie
laisse-toi simplement
traverser par les mots
qui te viennent
Ce que tu sens ce que tu ressens
cette brume qui veut
prendre corps
laisse-la
s'épancher sur
la page
Surtout n'enjolive pas
ce qui t'est donné
Tiens-toi au plus intime
au plus vrai de toi-même
et les vers apparus
deviendront ces pépites
que les chercheurs de vie
aiment à trouver
au creux de leur tamis. "
Charles Juliet (Gratitude,20 octobre 2007)
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Commentaires
nous sommes tous des poètes, quand ainsi qu'il le dit, nous laissons couler de nous nos intimes sensations !
amitié .
3lenez o ventMercredi 21 Novembre 2018 à 17:38Très juste et très bien expliqué. Autant j'aime et j'écris en alexandrins, autant j'aime la poésie libre, celle que je ressens. Ce qui n'est pas le cas, en ce qui me concerne, en peinture. Je ne peux pas peindre mes émotions, elles transparaissent dans ma peinture "classique", pas de moderne chez moi, je ne peux pas, je peins ce que je vois et comme ce que je vois avec mes yeux de myope à lunettes, est précis, je me dois d'être précise. Je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre.
Allez bisous et à bientôt!!!
A une lycéenne et à tout le monde-
de bons conseils ! bravo le poète qui nous donne les ficelles -
bonne soirée- bises-C'est un homme exceptionnel, un poète exceptionnel : il sait dire les choses simplement, d'une façon très lumineuse.
Merci pour ces vers du début de journée.
Le travail du poète s'élabore dans le silence , avec patience et recueillement.
Charles Juliet le dit très bien.à
Mais c'est aussi un travail de la langue.
Bonne journée Gazou
C'est très vrai mais les images se travaillent aussi pour donner un effet de simplicité. Bises et bonne journée
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Jeudi 22 Novembre 2018 à 10:22
Je suis d'accord. Pour arriver à une grande simplicité et une grande clarté, cela demande parfois beaucoup de travail.
Bonne journée Azalaïs !
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12MaquisJeudi 22 Novembre 2018 à 11:05Bonjour Gazou
Un écho
« Pour écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes et de choses, il faut connaître les animaux, il faut sentir comment volent les oiseaux et savoir quel mouvement font les petites fleurs en s’ouvrant le matin. Il faut pouvoir repenser à des chemins dans des régions inconnues, à des rencontres inattendues, à des départs que l’on voyait longtemps approcher, à des jours d’enfance dont le mystère ne s’est pas encore éclairci, à ses parents qu’il fallait qu’on froissât lorsqu’ils vous apportaient une joie et qu’on ne la comprenait pas ( c’était une joie faite pour un autre ), à des maladies d’enfance qui commençaient si singulièrement, par tant de profondes et graves transformations, à des jours passés dans des chambres calmes et contenues, à des matins au bord de la mer, à la mer elle-même, à des mers, à des nuits de voyage qui frémissaient très haut et volaient avec toutes les étoiles – et il ne suffit même pas de savoir penser à tout cela. Il faut avoir des souvenirs de beaucoup de nuits d’amour, dont aucune ne ressemblait à l’autre, de cris de femmes hurlant en mal d’enfant, et de légères, de blanches, de dormantes accouchées qui se refermaient. Il faut encore avoir été auprès de mourants, être resté assis auprès de morts, dans la chambre, avec la fenêtre ouverte et les bruits qui venaient par à-coups. Et il ne suffit même pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent. Car les souvenirs ne sont pas encore cela. Ce n’est que lorsqu’ils deviennent en nous sang, regard, geste, lorsqu’ils n’ont plus de nom et ne se distinguent plus de nous, ce n’est qu’alors qu’il peut arriver qu’en une heure très rare, du milieu d’eux, se lève
LE PREMIER MOT D’UN VERS. »
Les Cahiers de Malte Laurids Brigge de Rainer Maria Rilke
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Jeudi 22 Novembre 2018 à 12:42
merci pour cet écho
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Ce qu'il dit est comme toujours pure vérité, car il se l'applique à soi-même... "Vouloir" entraîne toujours un travail mental qui tôt ou tard révèle son côté factice ; "laisser venir" est une ouverture à ce qui vient d'au-delà de nous-même et qui seul a une valeur : c'est ce que l'on appelle aussi "inspiration"... Cela nous est "soufflé" sans aucun effort de notre part, comme notre respiration.
(d'ailleurs il est étonnant qu'il associe ces mots au terme de "gratitude", comme s'il devait remercier pour ce qu'il écrit).
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Bonjour,
une belle déclinaison pour ce style d'écrit, la poésie, elle est en nous, il suffit de la laisser parler.
Bonne soirée
Bises