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Roger Toulouse
Les femmes aiment les hommes nus - 1939
oiretArchives par mot-clef : Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Roger Toulouse : les 25 premières années
Une exposition à ne pas manquer au Musée des Beaux-Arts d’Orléans
Roger Toulouse est un immense artiste. A ceux qui en douteraient, je conseille d’aller admirer sans tarder l’exposition conçue par Bénédicte de Donker au Musée des Beaux-Arts d’Orléans. Celle-ci retrace les vingt-cinq premières années de création de Roger Toulouse, de 1933 à 1957.
L’œuvre de Roger Toulouse est encore trop méconnue. Ce constat est, pour moi, l’occasion de rendre hommage au grand travail effectué autour de son président, Abel Moittié, par l’association des amis du peintre. Revues, expositions, catalogues se sont, grâce à elle, multipliés depuis vingt ans.
Cela fait vingt ans que Roger Toulouse nous a quittés. Il a, jusqu’à la fin, cultivé la modestie. Marc Baconnet cite dans le texte pénétrant qu’il a écrit en préface au catalogue de l’exposition, cette lettre envoyée à son épouse Marguerite et dans laquelle il écrivait ne vouloir « surtout pas » être « le planeur remorqué par l’avion Picasso-Matisse ».
Cette modestie ne l’a pas empêché de faire des débuts brillants, d’exposer à Paris aux côtés de Derain, Ernst, Masson et Picabia, ni de recevoir à Orléans la visite de Gertrude Stein qui devait, en 1937, lui acheter « la quasi-totalité des peintures de son atelier ».Mais elle l’a conduit, en 1947, à devenir, comme l’écrit encore Marc Baconnet, « maître-auxiliaire de l’École normale d’instituteurs (…) à Orléans où il prend sa retraite (trente-deux années de présence) », avant d’ajouter : « Choix étonnant au moment où les portes de la gloire s’ouvraient à lui. Bien des jeunes peintres auraient rêvé ce qui lui arrivait et n’auraient pas hésité à bondir dans l’arène. Il a choisi la solitude et la liberté et fut un excellent pédagogue. »
Roger Toulouse s’est nourri de courants artistiques de son époque. Mais il est frappant de constater qu’il n’en fut jamais esclave, ni prisonnier. Tout est revu par lui, intériorisé, ré-interprété et recréé.
Ainsi, le magnifique Nu à la plage où l’influence cubiste est sublimée. Ainsi La lecture où la tradition de l’enluminure est renouvelée. Ainsi, un Christ pathétique que Marc Baconnet range dans les « objets qui saignent » chers à Merleau Ponty. Ainsi, ces autoportraits au regard pénétrant et grave, ces portraits de Marguerite, figure unique, à nulle autre pareille. Ainsi La Madone, qui suscite, lorsqu’on la découvre ou retrouve, une ineffable émotion. Ainsi, L’homme à l’oiseau et Luther qui ouvrent sur l’étape ultérieure, celle des triangles.
Ainsi…
On pourrait tout citer.
Concentrons-nous pour finir sur le contraste qu’évoque Marc Baconnet entre l’Église de Semoy, avec son clocher, son toit, son jardin – et déjà les triangles et les cubes – et Paysage, « puzzle d’une fantaisie déconcertante. Il y a une distance incommensurable avec le tableau précédent. Nous sommes avertis : ce peintre nous surprendra toujours. Pour lui, rien n’est jamais acquis » – avant de rappeler cette parole de Roger Toulouse : « Interrogez la peinture, elle vous répondra. »Jean-Pierre Sueur
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Commentaires
L'affiche est très belle, merci pour la découverte Gazou, ça donne envie d'en voir davantage
Tous mes meilleurs voeux pour la nouvelle année
Bonjour,
Pas trop mon style, mais bon, tous les goûts sont dans la nature.
Il faut dire que le concept de la beauté est très subjectif.Bisous ♥♥
Ce n'est pas trop mon style non plus, mais comme le dit le précédent commentaire : tous les goûts sont dans la nature!
9Philippe DDimanche 4 Janvier 2015 à 21:39Tiens, je reconnais ici la couverture d'un livre de Ph Claudel, livre que je n'ai pas aimé d'ailleurs. Je ne connaissais pas cette peinture.
Bonne semaine.
Sur mon ancien blog, chez over-blog, j'avais eu un moment l'habitude, le dimanche, de commenter une tableau à mon idée. Faudrait que je m'y remette. Je dis "à mon idée", catr je n'y connais reien en peinture.
c'est talentueux mais il semble qu'il n'ait pas réussi à trouver son propre style, c'est peut être pour cela qu'il a tourné le dos à la peinture
Comme chez beaucoup se laisser imprégner par les oeuvres des autres
est une manière de les revisiter et les questionner comme semble être ce
qui caractérise cette recherche d'après le critique
Dans le premier tableau j'y ai vu des figures de Picasso
http://en.wikipedia.org/wiki/File:Picasso_la_vie.jpg
Dans le deuxième la femme au chapeau de Matisse pour les couleurs acides
Dans le troisième des figures de Soutine et aussi son rouge si violent
https://fr.images.search.yahoo.com/search/images;_ylt=A9mSs2wM2qxUQCsA989jAQx.;_ylu=X3oDMTB1Y2oyaWVnBHNlYwNzYwRjb2xvA2lyMgR2dGlkA1ZJUEZSMDlfMQ--?_adv_prop=image&fr=moz35&va=soutine
Meilleurs voeux avec peinture et poésie.
Bonjour Gazou
Je ne connaissais pas et c'est une découverte intéressante
Merci à toi
Bonne journée
je viens de découvrir que "le rapport de Brodeck" est illustré par "le jeune homme de l'hospice". Je me souviens bien de ce prof que j'ai eu en 1965 quand j'étais en philo à l'ENG d'Orléans puis ensuite en stage. À l'époque, je n'ai pas su apprécier la chance que j'ai eue d'avoir un tel prof. Ses sculptures sont devant le théâtre d'Orléans.
21GitanLiseurMardi 30 Mai 2023 à 22:44J'ai découvert l'artiste avec la couverture du rapport de brodeck, un livre que je relis presque 10 ans plus tard tant a changé dans ma vie et autant j'ai adoré le livre autant encore mieux maintenant
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bonjour Gazou
merci pour cette belle participation
ces tableaux dénotent un grand talent
ils me plaisent beaucoup
et c'est une véritable découverte pour moi
bon dimanche
bises amicales