• Premier épilogue   : Je l'ai presque oubliée, la Gervaise, tant le contact des livres m'apaise...Mais voici que je lève la tête et qui vois-je devant moi, avec un sourire fielleux qui me dit qu'elle a tout compris, qu'elle m'a percé à jour avec mon désir de lui échapper et  pourtant de ne pas la blesser, avec ma peur, ma lourdeur de ce jour-là...Elle a tout compris, la petite peste, son regard et son sourire me l'affirment et elle joue la comédie, elle fait celle qui est contente de me voir et ne doute pas que ce plaisir est partagé....
    Brusquement la rage me prend...Non, ma petite, je n'entrerai pas dans ton jeu...Non, ton aplomb ergoteur ne m'en imposera pas,je resterai moi-même, celle qui tout à l'heure  ne pouvait pas te rencontrer, je resterai moi-même, la peur en moins..Je n'ai plus peur de  te blesser, de ne pas être gentil...Je ne suis pas responsable de ta solitude...Je la regarde fixement,, son petit cou gracile appelle mes mains..Je n'ai pas fait un geste,  pas dit un mot mais elle a pris la fuite....Demain, si je la rencontre , je pourrai l'écouter...Maintenant, elle ne peut plus me faire vaciller..Je suis moi totalement et le resterai.
     

    Deuxième épilogue : Je vais pouvoir m'émerveiller devant tous ces livres qui me tentent...J'en feuillette un, j'en ouvre un autre...Mais que se passe-t-il? Le visage de Gervaise apparaît en filigrane derrière chaque page...Elle ne me quitte pas, pas moyen de penser à autre chose et elle a un petit sourire mielleux et fielleux pour me dire qu'on ne l'abadonne pas aussi aisément...Quelque soit le livre dont je prends connaissance, elle est là qui s'interpose et m'en ôte tout le suc...C'est intolérable...Je tends les mains vers ce sourire qui me nargue, j'atteins son cou gracile et je l'étrangle..Je vacille sous cet effort démesuré et désespéré. Je reprends souffle....J'ouvre les yeux...Timidement je prends un livre, je l'ouvre, ...Elle n'est plus là...J'ai été la plus forte !

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  • J'étais dans la rue, je me promenais, non je ne me promenais pas, j'étais pressé et si je marchais lentement, c'est seulement parce que j'étais fatigué, épuisé même...Il fallait que je fasse une pause dans une journée trop affairée...Donc je marchais, en ligne droite, sans me retourner, sans accélérer non plus..J'avais peut-être même ralenti...car je la sentais derrière moi, à un dizaine de mètres mais , au détour de la rue, qui m'apparaît? Avec son éternel manteau vert ? Bon sang, c'est elle : c'est  la copine Gervaise.
     D'un bloc, mon corps se retourne dans la direction opposée...Non, je ne peux pas la rencontrer, pas aujourd'hui...Et puis , elle baisse la tête, elle ne m'a sans doute pas vue...Et puis qu'importe si elle m'a aperçue ! C'est l'instinct qui me l'a fait éviter, je n'ai pas réfléchi, mon corps s'est détourné malgré moi..Car cette personne, avec ses airs de victime éplorée, projette dans un gouffre tous ceux qui veulent l'aider...Et moi aujourd'hui, j'ai beau plante rmes deux pieds dans le sol, j'ai quand même le vertige...alors que serait-ce si, l'approchant et l'écoutant se déployer en longues phrases dramatiques, je la laissais m'inoculer ses paroles malencontreuses.
    Non, pas de regret, j'ai bien fait de l'éviter, j'en suis sûre et je continue mon chemin, en ligne droite, sans me retourner, sans accélérer non plus..J'ai peut-être même ralenti...car je la sens derrière moi, à une dizaine de mètres,....de dos elle peut me reconnaître, je ne veux pas lui faire de peine...mais je ne peux pas la rencontrer...
    Et si inconsciente elle accélèrait le pas pour me rejoindre? La peur me gagne;..Cette fille, c'est le diable..Quand même, je ne veux pas la blesser...Si elle est démoniaque, c'est, en toute innocence, c'est qu'elle ne sait pas être autrement..J'aurais pu la saluer et lui dire que j'étais pressé...mais je marchais trop lentement, elle ne m'aurait pas cru et elle aurait été encore plus touchée par mes paroles mensongères...J'aurais pu l'écouter : son incontinence verbale ne m'aurait pas détruite...non pas détruite mais amoindrie tout de même..Non, je ne pouvais pas...Je continue à marcher et m'apaise tout doucement...J'ai fait ce que j'avais à faire...Qu'elle agisse selon son bon vouloir...Peu importe, j'ai bien fait de l'éviter...J'ai écouté mon instinct;..je ne me suis pas trompé...Je continue commme si de rien n'était...J'arrive à la librairie où je dois m'arrêter...Je rentre...est-elle encore derrière moi ? Je ne sais pas...Je ne peux pas me retourner...Un coup d'oeil furtif sur la rue tout en feuilletant un livre;..Je ne la vois pas  ...
                                                                                            A suivre

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  • Je vois mon petit fils  plongé dans un calendrier.
    Je lui demande : "que cherches tu ?"
    -Je cherche tous les vendredis 13 , il paraît que ça porte malheur et moi je suis né un vendredi 13,me répond-il
    -Eh bien moi, lui dis-je, je suis aussi née un 13..tu pourrais aussi bien dire que cela porte bonheur,  es-tu malheureux?
    -Non
    -Eh bien, tu vois bien que cela porte bonheur
    -Je ne suis pas malheureux mais je ne suis pas heureux non plus, je suis entre les deux
    -Qu'est-ce qui te manque ?
    -Rien

    Mais nous étions arrivés à destination et nous devions nous séparer mais j'espère bien reprendre la conversation un prochain jour...Je ne me souviens pas, quand j'étais enfant, m'être un jour demandée si j'étais ou non heureuse et s'il me manquait quelque chose mais son rien ne m'a pas semblé très convaincu...

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  • Je bavarde avec une amie.
    Elle ne pratique aucun art ..Et pourtant, je la considère comme une grande artiste ...
    Son art, elle le pratique essentiellement dans les relations humaines...
    Et elle me dit : lors des stages jALMALV que j'ai fait il y a quelques années, ce qui m'a le plus marquée, c'est cette phrase :
    "Il faut toujours vous dire que celui que vous avez en face de vous est plus grand que vous ne l'imaginez"

    Eh oui, me dis-je ensuite en moi-même..Parfois, nous nous taisons...nous disant en nous-même que les autres ne peuvent pas nous entendre, qu'ils n'ont pas envie d'écouter....
    En réalité, et c'est notre peur qui nous incite à trouver ces prétextes fallacieux, c'est notre peur qui les rapetisse  ou c'est notre paresse qui nous empêche de cherche le mot juste, la bonne manière de lesatteindre sans les blesser, le ton qui convient pour trouver le chemin de leur coeur...
    Si nous étions plus aimables, nous le trouverions...Si nous étions plus confiants...ils pourraient montrer ce qu'il y a de meilleur en eux et un échange pourrait avoir lieu qui nous enrichirait mutuellement.

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  •   Parfois il m'arrive de rencontrer des gens qui provoquent en moi un certain malaise.
      Je les écoute avec attention, je ne doute pas un instant de la sincérité de leurs propos et de leur profonde bonne volonté et pourtant, j'ai l'impression qu'elles font fausse route, qu'elles vivent dans un leurre..et je ne peux rien leur dire : d'abord parce que je ne suis pas sûre de la vérité de ce que je ressens et puis, quand bien même j'aurais raison...mes propos ne pourraient que semer le trouble et le désarroi dans leur esprit...Je ne les sens pas assez solides pour se remettre en cause...Et je n'ai pas envie de les blesser...
      Cependant, faire semblant d'acquiescer à leurs dires ne me semble pas juste, c'est presque une trahison, me semble-t-il....Sans leur dire le fonds de ma pensée qui en effet, peut être défaillante...Je devrais trouver les mots qui leur permettraient de comprendre que, même si je ne partage pas entièrement leur point de vue,néanmoins  je le respecte...Ainsi, le jour où elles se sentiront un peu plus aguerries, elles oseront te poser la question:" et toi, qu'en penses -tu?" Ce sera alors le bon moment pour échanger nos points de vue et aller un peu plus loin....
      Tout dire, ne rien dire...Entre les deux, trouver la juste mesure !

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